jeudi 13 octobre 2016

SES TES, Thème 1 économie, Chapitre 2 : Comment expliquer l'instabilité de la croissance ?

Thème 1 : Croissance, fluctuation et crises
Chapitre 2 : Comment expliquer l’instabilité de la croissance ?

            Le PIB de la France en 2005 est de 2181,1 milliards d’euros. En France, le PIB fluctue largement en fonction des variations de la demande de biens et services. La croissance peut être tirée ou plombée par les variations de cette demande. La croissance est donc un phénomène instable.

I-                   Comment explique-t-on les fluctuations économiques ?
A-    La croissance économique est cyclique
Un cycle économique est caractérisé par des fluctuations de la croissance qui sont récurrentes, c’est-à-dire qui reviennent à intervalles plus ou moins réguliers.
On distingue 4 phases dans un cycle économique :
-          L’expansion : la croissance est positive et a tendance à connaître des taux de + en + forts.
-          La crise : phase de retournement du cycle, fin de l’expansion et début de la récession.
-          La récession : la croissance reste positive mais est de – en – forte, ralentissement économique. Si la croissance est négative, alors c’est une dépression.
-          La reprise : les taux de croissance repartent à la hausse, la croissance s’accélère.
                        https://www.annabac.com/sites/annabac.com/files/depot/images/2014/rootcontentpfichesBacSesTleEspcontentroot/ecedaa2881ca855882949b7b59e21515.png
B-    Des causes diverses à l’instabilité de la croissance
1-    Les effets des chocs de demande sur la croissance économique
Chocs de demande négatifs :
Arrêt de la hausse de l’endettement -> baisse des revenus des ménages -> forte baisse de la demande -> baisse de la production -> ralentissement de la croissance
Autres exemples : Baisse des salaires, hausse des prix de biens de consommation, changement radical des goûts et des comportements des consommateurs.
            Chocs de demande positifs :
Hausse des salaires, baisse des taxes et impôts, apparition de nouveaux biens de consommations révolutionnaires.
Variation du PIB = variation de la demande globale = variation de la consommation + Investissements + Solde du commerce extérieur + variation des stocks.
            Cette égalité signifie que tout ce qui est produit est forcément utilisé ou demandé quelque part. Les variations de la demande globale expliquent les variations du PIB.
 La demande globale est elle-même composée de 4 éléments : la consommation des ménages, l’investissement des entreprises et des APU, le solde du commerce extérieur (export – import) et la variation des stocks de biens et services.
            Chacun de ces éléments contribue à expliquer une partie de la croissance d’un pays.
Cependant, la croissance a aussi été tirée par la hausse des stocks : les entreprises ont plus produit mais ne sont pas parvenues à écouler toute leur production.

2-    Les effets des chocs d’offre sur la croissance
Chocs d'offre négatifs :
L’explosion du coût des matières premières augmente le montant des consommations intermédiaires ce qui accroît le coût unitaire de production. Les profits des entreprises vont baisser, elles seront donc incitées à stopper leurs productions.
On parle ici de choc d’offre négatif. Il se traduit par une variation brutale des capacités de production des entreprises. 
D’autres éléments peuvent entraîner un choc d’offre négatif : diminution brutale de la main d’œuvre (lors d’une guerre), la hausse des salaires ou encore la baisse du temps de travail tout en maintenant le salaire.
            Chocs d’offre positifs :
Pour Schumpeter, le progrès technique a un double impact sur l’économie :
-          Un impact destructeur : le progrès technique fait disparaître les anciennes méthodes de production des entreprises et des emplois, cela conduit à un ralentissement de la croissance.
-          Un impact créateur : apparition de nouvelles méthodes de production, de nouvelles entreprises et de nouveaux emplois. Cela va très fortement tirer la croissance.
L’impact créateur est supérieur à l’impact destructeur. On parle de destruction créatrice. Il s’agit d’un véritable choc d’offre positif puisque le progrès technique va révolutionner les procédés de production.

Quelques exemples de progrès techniques ayant eu un impact sur les cycles économiques :
-          1er révolution industrielle (développement de l’utilisation du fer, des métiers à tisser)
-          2ème révolution industrielle (machines à vapeur)
-          3ème révolution industrielle (chimie, électricité, moteurs à explosions)
Chaque cycle prendra fin lorsque la diffusion des innovations sera complète dans toute l’économie. Certains investissements s’avèreront inutiles, des capacités de surproduction vont apparaître, les ventes vont diminuer, certaines entreprises vont faire faillite. Le cycle va se retourner et la récession commencer.
Une fois l’économie purgée des entreprises non viables, une nouvelle innovation pourra apparaître et lancer un nouveau cycle.    
Un autre choc d’offre positif pourrait venir de l’allongement du temps de travail.
http://www.loretlargent.info/wp-content/uploads/cycle_schumpeter1.jpg
3-    Les activités monétaires et financières peuvent engendrer des fluctuations économiques : le cycle du crédit
Les crédits accordés par les banques et la croissance sont étroitement liés :
-          Si les taux d’intérêts sont faibles, alors les banques auront plus d’emprunteurs et le nombre de crédits acceptés augmentera. La consommation et les investissements seront stimulés, les entreprises seront incitées à produire plus, une expansion économique apparaîtra et inversement ; on parle de cycle du crédit.
-          Si la croissance est forte, alors les entreprises font plus de profits, les salaires ont tendance à augmenter ce qui rend les banques optimistes pour l’avenir. Elles seront incitées à accorder plus facilement des prêts et donc à baisser leurs taux d’intérêts et inversement.

è Un cercle vertueux ou vicieux peut donc apparaître entre crédits et croissance, les banques sont donc au cœur de l’activité économique d’un pays.
è Face à une faible accélération de la croissance, les entreprises ont tendance à sur réagir en investissent beaucoup (empruntant beaucoup). A l’inverse, face à un ralentissement de la croissance, elles stoppent immédiatement leurs investissements (en empruntant moins). La relation précédente est donc fortement dépendante des entreprises.  


II-                Quelles sont les conséquences d’une crise économique ?
A-    Le cercle vicieux de récession/dépression
Le ralentissement de la croissance (récession), voir la baisse du PIB (dépression) ont des conséquences sur l’économie réelle puisqu’elles conduisent au ralentissement de l’inflation (ralentissement de la hausse des prix ou désinflation) voir à la baisse des prix (déflation).

La crise économique a aussi un impact sur le taux de chômage puisque celui-ci tant à augmenter depuis 2008/2009. 


L’année 2009 marque le début d’une grande récession dans le monde. De nombreuses zones géographiques n’ont pour l’instant pas retrouvé les taux de croissance qu’elles connaissaient avant la crise, il y a 7 ans. Cette récession a donc tendance à durer (en particulier dans la zone euro).
Aujourd’hui, la crise/récession n’est pas terminée, les taux de croissance restent faibles et ne semblent pas s’accélérer d’années en années. D’un point de vue économique, la crise est terminée puisqu’elle a pour définition : point de retournement du cycle économique. Il a eu lieu en 2009, depuis sommes en récession.
La baisse généralisée des prix conduit bien à une baisse de la consommation, en particulier de la consommation de biens durables (frigo, voiture, maison) car elle pousse à l’attentisme : les consommateurs vont attendre que les prix continuent de baisser avant d’acheter. Cette baisse des prix risque de s’auto-entretenir puisque, si les consommateurs attendent, alors les entreprises vont diminuer leur production ce qui renforce le pessimisme et la baisse de la consommation et donc la baisse des prix. On parle d’un cercle vicieux de la déflation. La baisse généralisée des prix est difficile à combattre et tend à s’installer pour plusieurs années dans une économie.
Les crises ont généralement une deuxième cause (en plus de la déflation/désinflation) : l’explosion du chômage. Face au ralentissement de la demande, les entreprises ne sont pas incitées à investir et à produire, certaines vont faire faillite et d’autres vont réduire leur capacité de production. Les licenciements vont s’accroitre : le taux de chômage augmente. En France, on parle de chômage de masse au-delà de 2 millions d’actifs sans emplois.
è Les récessions tendent à durer et à constituer des cercles vicieux : baisse des prix et hausse du chômage. Seul l’Etat semble avoir la capacité suffisante pour influencer les comportements des consommateurs et des entreprises. 

B-    Comment sortir de la récession/dépression ?
1-      L’analyse keynésienne
Pour Keynes, les entreprises décident de leurs niveaux de production (nombre d’emplois qu’elles proposent) en fonction de la demande qu’elles anticipent. On parle de demande anticipée : les entreprises estiment le nombre de biens et services qu’elles vendront et produiront en conséquence. Rien ne garantit que les quantités produites permettent le plein emploi : les entreprises vont embaucher uniquement les salariés nécessaires pour atteindre leurs objectifs de production.
L’investissement est fonction de critères économiques : niveau des profits accumulés, niveau du taux d’intérêts, niveau de la demande des années précédentes, du coût des matières premières … S’y ajoute un critère psychologique : l’état de confiance de la société en général. Si les entreprises sont optimistes, on dira que le climat des affaires est bon et les entreprises investiront et inversement si les entreprises sont pessimistes.
Pour Keynes, les crises proviennent d’une insuffisance de la demande globale. Pour en sortir, il faut donc la relancer :
-          Baisse du coût du crédit permettant aux entreprises et aux ménages d’emprunter plus facilement. L’investissement et la consommation seront stimulés : la demande globale augmentera ce qui va pousser les entreprises à produire plus (si elles l’anticipent).
-          Augmentation des investissements publics. L’Etat est le seul ayant les moyens suffisants pour relancer la demande à travers des investissements (infrastructures, écoles, hôpitaux).
-          L’Etat peut mener une politique conjoncturelle de relance (à court terme), c’est-à-dire diminuer les impôts, les taxes, augmenter les salaires (SMIC), les allocations. Cela stimule immédiatement la consommation et pousse les entreprises à produire plus.

2-      Les analyses libérales, classiques, néoclassiques
Pour les libéraux, les crises viennent des chocs d’offre négatifs : les coûts de production des entreprises sont trop élevés pour les inciter à produire. Les libéraux proposent de diminuer en partie le coût du travail, c’est-à-dire baisser ou supprimer le SMIC (salaire minimum interprofessionnel de croissance) et plus largement supprimer toutes les entraves à la production (temps de travail limité, congés payés, code du travail). Les conditions de production des entreprises sont plus libres, facilitées elles produisent donc plus.

è Même si la croissance économique apparaît cyclique, des solutions à la crise existent. L’acteur essentiel de la sortie de crise est l’Etat qui va décider des solutions à appliquer : keynésiennes ou libérales.  







mercredi 12 octobre 2016

Thème 2 Histoire TES, Chapitre 1 : Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875

Thème 2 : Idéologies, opinions et croyances en Europe et aux USA de la fin du XIXe siècle à nos jours
Chapitre 1 : Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875

http://lemagazine.jeudepaume.org/wp-content/gallery/carles01/1979_doc_0311.jpg
La grève, du peintre communiste allemand Koehler, décrit comme son nom l’indique une grève. On y voit des ouvriers pauvres qui semblent désespérés devant l’attitude d’un patron hautain. L’ambiance est tendue. Cela nous montre que les ouvriers doivent s’organiser autour de chefs socialistes pour se défendre.
2016, exercice de la Warnstreik (arrêt de travail bref) pour inciter le patronat à négocier avec les salariés. Le but de la grève est matériel, non plus idéologique. Cela nous montre que le syndicalisme a évolué depuis le XIXe siècle.
Comment les socialismes, syndicalismes et communismes ont-ils évolué en Allemagne depuis 1875 ?
I-                   Socialisme et mouvements ouvriers dans l’Empire allemand (1875-1918)
A-    Le contexte

a)      Le contexte économique
L’industrialisation grâce à la révolution industrielle engendre une très nombreuse population ouvrière qui travaille pour le géant allemand, première puissance européenne. Ces ouvriers travaillent dans l’acier, le textile, les mines, les constructions mécaniques etc. Les conditions de travail sont difficiles (chaleur, accidents du travail…).

b)      Le contexte politique
Bismarck (1er ministre) modernise l’Allemagne et installe une dictature (1871, IIe Reich). Néanmoins, il y a un parlement avec des députés qui lui sont parfois hostiles (il était ennemi du socialisme).
c)      Le contexte philosophique
Marx et Engels sont deux philosophes qui développent la pensée sociale. Le manifeste du parti communiste écrit en 1848 et Le capital écrit en 1867 sont à la base de la philosophie socialiste.
Définition du socialisme selon Marx :
Sur le plan politique il faut renverser le capitalisme par la violence pour arriver à une dictature d’un parti unique appelé parti communiste au service des prolétaires (population ne possédant rien mis à part leur force de travail) pour arriver au bonheur. Sur le plan économique, il faut supprimer la propriété privée et collectiviser les biens de production qui seront sous le contrôle du parti.

B-    Les grandes dates du socialisme allemand
1-    Les dates du socialisme
1875 : Congrès de Gotha -> rassemblement de militants marxistes. Ce congrès a pour but de créer un nouveau parti en fusionnant les différents partis socialistes : le SAP. C’est le 1er parti socialiste d’Europe.
1891 : Congrès d’Erfurt -> le SAP devient le SPD (Sozialdemokratische Partei Deutschlands). Le SPD progresse rapidement élections après élections et devient le 1er parti d’Allemagne.

2-    Les dates du syndicalisme
Les syndicats sont interdits jusqu’en 1878. Les syndicats sont ensuite tolérés mais persécutés jusqu’en 1892. Ils deviennent proches du SPD.
En Allemagne, les syndicats sont spécifiés dans chaque branche de travail à la différence de la France (I.G.Metal qui est le plus célèbre).
            Ces syndicats organisent de nombreuses grèves dans les années 1900. Petit à petit, ces syndicats apprennent à négocier -> ils deviennent réformistes. Ils obtiennent de nombreux succès après ces négociations.

3-    La réaction du gouvernement allemand
1ère réaction : tentative de stopper l’action des socialistes
-          Interdire les syndicats : brimer les ouvriers syndiqués, obliger les chefs syndiqués à s’exiler
-          Surveiller le SPD
2ème réaction : rendre le socialisme inutile (1880/1890)
-          Voter des lois sociales pour contrer l’influence, les arguments des socialistes (création de l’assurance maladie, loi sur les accidents du travail, retraites …)

è L’Allemagne devient un pays paradoxal. D’un côté, une dictature militaire de droite qui favorise la bourgeoisie et d’un autre côté, l’Allemagne est le pays qui traite le mieux au monde sa population ouvrière. Malgré ces réformes, le SPD reste le 1er parti en Allemagne.

4-    Les conflits internes au socialisme Allemand
Rappel de la théorie Marxiste : « seule la violence obligera les bourgeois à s’occuper des conditions de vie des ouvriers ».
            Beaucoup d’ouvriers constatent qu’ils vivent mieux en 1895 qu’en 1870 et pourtant il n’y a pas eu de révolution.
En 1891 à Erfurt le débat est vif :
-         Certains veulent une révolution violente obligatoire pour faire gagner le prolétariat -> les marxistes (Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg)
-          D’autres estiment qu’une révolution violente n’est pas indispensable pour améliorer le destin du prolétariat. Ils privilégient la voie législative-> révisionnistes ou réformistes (Bernstein)

è A l’issue de ce congrès et jusqu’en 1914, les socialistes sont perdus et divisés entre les révolutionnaires et les réformistes.  

II-                Le socialisme en Allemagne entre 1914 et 1945
A-    La rupture tragique de 1919
En 1919, le sujet de la guerre crée des hésitations chez les socialistes. Les révisionnistes sont pour la guerre, les marxistes sont en colère.
La guerre dure et est insupportable. Liebknecht et Luxembourg forment un nouveau parti : la Ligue spartakiste. Elle critique vivement le gouvernement dirigé par le SPD (Ebert) et exige la paix. La rupture est encore plus totale.
Début novembre 1918 (1-11), l’Allemagne comprend que la guerre est perdue et Ebert est réélu. Les spartakistes lancent des émeutes révolutionnaires qui s’étendent à toute l’Allemagne. Ils revendiquent la République socialiste d’Allemagne. Ils veulent appliquer le programme de Karl Marx. Le SPD de Ebert écrase le mouvement spartakiste en janvier 1919 (morts de Liebknecht et Luxembourg).
è Scission définitive entre les communistes et les socio-démocrates.

B-    Le SPD, les syndicats et la République de Weimar
Le SPD est allié aux centristes et dirige l’Allemagne jusqu’au 30 janvier 1933.
Il est détesté par les communistes (KPD) qui vont avoir un discours dur « pas de différence entre Hitler et les socialistes », il est aussi détesté par la droite (modérée et nazis) qui juge honteux et impardonnable la signature du traité de Versailles.
            Il y a de nombreuses réformes (politique réformiste) mises en place par le SPD poussé par les syndicats : le droit de vote pour les femmes en 1919, assurance chômage, la politique culturelle (cinéma dynamique comme les studios Babelsberg).
            Le SPD est fragilisé par la crise de 1929 (6 millions de chômeurs). Mais le KPD n’attire pas trop les Allemands (10%) car l’expérience soviétique leur fait peur (goulags…).

C-    La fin de la République de Weimar
En 1933, le SPD ne parvient pas plus à gouverner parce que le KPD (dont le vrai chef est Staline qui oblige les partis communistes du monde entier à lui obéir) refuse de faire alliance.
            Hitler profite de l’incendie du Reichstag pour installer la dictature et neutraliser ses adversaires. Les communistes sont arrêtés et envoyés à Dachau. Puis les membres du SPD sont aussi arrêtés. Les syndicats sont interdits et leurs chefs envoyés à Dachau. Hitler les remplace par un « Front du travail ».
            Hitler considère que le nazisme est social et qu’il remplace les syndicats puisqu’il aide les Allemands à s’épanouir. Le nazisme se proclame socialiste (National Sozialistische Deutsche Arbeitspartei) mais raciste (camps de vacances sur la Baltique).
            Une minorité des membres du SPD vont créer un mouvement de résistance à Londres.

III-              Le socialisme en Allemagne depuis 1945
L’Allemagne est vaincue en 1945 et est divisée en 2 zones. Après le blocus de Berlin (1949), il y a création de :
-          La RDA : communiste, Berlin Est, membre du bloc de l’est (pacte de Varsovie 1955)
-          La RFA : capitaliste, Bonne en est la capitale, membre de l’OTAN

A-    Le socialisme en RDA
Le SED est créé en 1949 et est le parti unique de la RDA. Les chefs de la RDA sont Ulbricht puis Honecker. Tous les syndicats sont contrôlés par le SED.
Le film Goodbye Lenin nous montre qu’une partie des Allemands adhèrent sincèrement à l’idéologie communiste.
La majorité des Allemands de l’est travaillent dans l’industrie qui fournit de nombreux services tels que : le logement, les coopératives d’achat (pénuries fréquentes), les loisirs pour les enfants (crèches…), les vacances, la scolarisation gratuite …
Néanmoins il y a un sentiment mitigé chez les Allemands de l’est :
Il existe un certain confort d’un côté, ils bénéficient de la sécurité de l’emploi mais le pays reste une dictature surveillée par la Stasi.
En 1953, la répression d’un mouvement populaire fait près de 100 morts.
Ce qui va complètement braquer les Allemands est la construction du mur de Berlin (psychologiquement désastreux). 

B-    Le socialisme en RFA
1-    Le KPD
Le KPD soutient l’URSS qui a organisé le blocus de Berlin. Il va perdre son influence, va s’effondrer à 2% aux élections jusqu’aux années 1990.
2-    Le SPD
C’est un parti puissant (minimum 30%) mais qui reste très socialiste mais pas dictatorial.
Il va se poser 3 questions dans les années 1950 :
-          Pour ou contre l’intégration européenne -> partagé mais plutôt contre la CECA jugée trop libérale en 1951
-          Pour ou contre l’OTAN -> désir de neutralité du SDP qui est d’abord contre (comme les Suisses ou les Autrichiens)
-          Pour ou contre les références marxistes (chants…) -> Congrès de Bad-Godesberg en 1959
La RFA a 10 ans et cela fait 10 ans que le communisme a une mauvaise image (dictature, Stasi…). Le programme du SPD adopté au Congrès de Bad-Godesberg insiste sur l’attachement de la SPD à la liberté. Le SPD est attaché à la vraie démocratie, à la libre entreprise (capitalisme). Il renonce au nationalisme et ne parle plus de prolétaires mais s’adresse aux Hommes.
è C’est un tournant majeur. La SPD devient hostile au communisme. Ce congrès renforce la voie sociale-démocrate. Par rapport à la définition du socialisme par Marx il ne reste plus que l’expression « au service des citoyens ».
En France, ce n’est qu’en 2014 que le PS fait sa réaction, 55 ans plus tard.
            Le tournant capitaliste de Bad-Godesberg est apprécié en Allemagne. La SPD progresse et dans les années 1970, la SPD va gouverner l’Allemagne avec 2 chanceliers : Brandt et Schmidt.
            Le SPD se spécialise dans les questions sociales suivantes :
-          Hausse des salaires
-          Baisse du temps de travail
-          Lutte contre le nucléaire
-          Défense des droits des femmes

3-    Le syndicalisme modéré : le principe de « cogestion » en RFA
Les grandes entreprises sont contrôlées par un conseil de surveillance qui habitue les syndicats à discuter avec le patronat. Les syndicats vont préférer la négociation à la grève. L’ambiance est plutôt bonne dans les sociétés allemandes et les grèves deviennent rares.
è Ce système est efficace. Cette culture de la négociation va favoriser la croissance économique. C’est ce qu’on appelle le « Wirtschaftswunder » en RFA qui devient la 1ère puissance économique.

4-    Résultat de cette modernisation : une minorité se radicalise
Une partie minoritaire de la gauche se révolte contre l’embourgeoisement des partis socialistes -> la RAF = fraction armée rouge. C’est un groupuscule (30taine de personnes), un mouvement terroriste qui organise des assassinats de patrons dans les années 1970/80. Cette flambée de violence est contre-productive.
Ce mouvement reste minoritaire. En réalité, sur le plan social, l’Allemagne est un pays apaisé dans les années 1970/80.

C-    La réunification allemande
Le 3 octobre 1990, la CDU de Helmut Kohl domine.
En 1998, le SPD de Schröder remporte la victoire. S’en suivent de grandes réformes -> lois Hartz adoptées en 2003. Elles ont pour objectif de baisser le chômage en :
-          Réduisant les allocations au chômage  (- élevées et – longtemps)
-          Facilitant les licenciements
-          Instaurant les « mini-jobs » qui sont des contrats précaires mal payés (800€ / mois) qui vont représenter 20% des travailleurs
Ces réformes vont attiser la colère du monde ouvrier (impopularité de Schröder), elles vont rendre l’Allemagne à nouveau compétitive mais à quel prix ?
            Une partie des militants du SPD se radicalise et s’associe avec l’ex KPD pour former « Die Linke ». Une autre partie des ouvriers se met à voter pour l’extrême droite.
            Depuis 2013, il y a une grande coalition entre le SPD et la CDU (Merkel/Gabriel). Le SPD accepte de la faire à 2 conditions (chantage) :
-          L’adoption d’un salaire minimum (depuis janvier 2015)

-          La double nationalité pour les enfants d’étrangers nés en Allemagne