mardi 31 mai 2016

Figures de style à connaître

1 - Les figures d’insistance : 
-          L’accumulation : Fait se succéder plusieurs termes avec ou sans gradation.
Ex : « Quand on m’aura jeté, vieux flacon désolé / décrépit, poudreux, sale, abject, visqueux, frêle » BEAUDELAIRE
-          L’anaphore : Répétition d’un mot, d’une expression en début de phrase.
Ex : « Moi président, moi président … » HOLLANDE
-          L’hyperbole : Procédé d’exagération.
Ex : « J’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans » HUGO
-          Le parallélisme : Répéter la même construction pour mettre en évidence des similitudes ou des différences.
Ex : « Des trains sifflaient de temps à autres et des chiens hurlaient de temps en temps » QUENEAU
-          Le pléonasme : Répétition de termes ou d’expressions ayant le même sens.
Ex : « Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre » CORNEILLE
-          La répétition : Procédé qui reprend le même terme ou la même expression.
Ex : « Elle rencontra Candide en revenant au château et rougit ; Candide rougit aussi » VOLTAIRE
2 - Figures d’opposition :
-          L’antithèse : Rapprochement de termes désignant des réalités opposées.
Ex : « Paris est tout petit / c’est là sa vraie grandeur » PREVERT
-          Le chiasme : Schéma AB/BA.
Ex : « Vous êtes aujourd’hui ce qu’autrefois je fus » CORNEILLE
-          L’oxymore : Enchaînement grammatical de deux termes de sens apparemment incompatibles.
Ex : « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles » CORNEILLE

3 – Figures d’amplification

-          L’antiphrase : Sous-entendre le contraire de ce qui est dit (ironie).
Ex : « Vous vivrez trop contente avec un tel mari » MOLIERE
-          L’euphémisme : Atténuation d’une idée désagréable.
Ex : « Il est temps que je me repose »
-          La gradation : Enumération de termes de plus en plus forts.
Ex : « Je meurs, je suis mort, je suis enterré » MOLIERE
-          La litote : Façon de faire entendre le plus en disant le moins.
Ex : « Va, je ne te hais point » CORNEILLE

4 – Figures de substitution
-       
   L’allégorie : Représentation d’une réalité abstraite de manière concrète
Ex : la paix -> colombe
-          La comparaison : Rapprochement de deux éléments avec un outil de comparaison.
-          La métaphore : Rapprochement comparé/comparant sans outil de comparaison.
Ex : « Bergère, ô Tour Eiffel, le troupeau des ponts bêle ce matin » APPOLINAIRE
-          La métonymie : Substitue un terme à un élément qui lui est lié par un rapport logique.
Ex : une voile -> un bateau
-          La périphrase : Exprime par un groupe de plusieurs mots une notion qu’un seul terme pourrait désigner.
Ex : la capitale de la France -> Paris
-          La personnification : Donne à un objet ou un animal des attributs humains.
Ex : « Vous dont la maison de pleure pas » CHAR
-          La prosopopée : Consiste à faire parler un mort, un animal.
Ex : « Et la rivière dit : Je ne veux rien savoir » SUPERVIELLE 

samedi 21 mai 2016

Commentaire Français Première

La découverte du fléau, Camus

La peste est un thème souvent utilisé par les peintres : Gros, Napoléon visitant les pestiférés de Jaffa ou encore Poussin, La peste d'Asdod. En littérature aussi chez La Fontaine, Les animaux malades de la peste ou encore Vargas, Pars vite et reviens tard. Giono dans Le hussard sur le toit parle d'une épidémie de choléra.
Au début de l’œuvre, la ville d'Oran est marquée par une invasion spectaculaire de rats : on passe d'un rat mort dans l'incipit de l’œuvre, le 16 avril. Douze jours plus tard, il y a plus de 8000 rats morts. Cette maladie va aussi toucher les hommes (mort du concierge). On arrive rapidement à une vingtaine de morts. Le commissaire vient enquêter sur la tentative de suicide de Cottard, il explique qu'il a d'autres chats à fouetter depuis l'apparition de cette fièvre. C'est un diptyque, il y a d'abord les symptômes de cette étrange maladie puis le diagnostic donné par Rieux.
Comment Camus évoque-t-il la révélation du fléau ?
I- Évocation réaliste
II- Orchestration dramatique

Titre de parties
I- Évocation réaliste
II- Orchestration dramatique
A.
Description dé/taillée de la maladie
Un certain suspens est ménagé
Exemples
-synesthésie l3/8/9
-soins apportés aux malades l7/5/6
-évocation de quelques cas à Paris et en Chine
-périphrases l16/19/26 (épiphore)/24
Interprétation
Camus a rassemblé une importante masse de documents, des traités de médecine, journaux de l'année de la peste, citation de De Foe. Le premier paragraphe est écrit grâce aux observations d'un médecin.
A travers ce texte, Camus à un souci d'exactitude au niveau historique et médical.
Le texte prend la forme d'une énigme. Le terme de peste représente un véritable tabou.
B.
Le narrateur affiche un ton neutre et détaché
Utilisation d’ellipses
Exemples
-rapport clinique factuel (sans émotion)
-une seule évocation de la souffrance l8
-uniquement deux images l4/8 → prose poétique
-l2/5/6
Interprétation

Si la maladie n'est pas nommée, cela relève du secret de polichinelle
C.
La narration mime la façon dont se sont passés les événements
Autres effets de dramatisation
Exemples
-généralisation de la maladie l2/3/7/10
-utilisation du passé simple l4/5
-imparfait d'habitude l8
-progressive aggravation de la maladie l3/4 (comparatif de supériorité)
-crescendo de la mobilisation de Rieux l1/7
-lente prise de conscience de la maladie l15 + échange des deux médecins
-courte description qui retarde la réponse de Rieux
-signes qu'il y a un malheur qui plane l1/28
-décalage entre la gravité de la situation et le silence de la presse → critique
Interprétation
Grâce à cette représentation réaliste des faits, Camus parvient à rendre vraisemblable une peste en occident dans les années 1940



C'est un passage important car c'est la première fois que la maladie est nommée et c'est l'élément déclencheur par rapport à l'histoire.
Commentaire Français Première

Première apparition du rhinocéros, IONESCO

(Même mise en contexte + présentation du texte que la scène liminaire).
Dans quelle mesure cette première apparition du rhinocéros illustre-t-elle les caractéristiques de l'écriture théâtrale de Ionesco ?
I- Ionesco règle minutieusement tous les détails de la mise en scène
II- Autre caractéristique : la farce tragique

Titre des parties
I- Ionesco règle minutieusement tous les détails de la mise en scène
II- Autre caractéristique : la farce tragique
A.
Arrivée et départ perceptible à travers la bande son
L'aspect comique
Exemples
-didascalies indiquant bruitages qui vont crescendo l7/21/22/28
-decrescendo au départ du rhinocéros l126/150/151
-augmentation de la voix de Jean l22
-interruption de son discours l28
-répétition l31/33
-étonnement l44/52
-interjections « oh, ah »
-côté apathique de Bérenger l34/35/41
-le logicien se plaque contre le mur
-éléments saugrenus l121/122
Interprétation
Les indications scéniques sont très précises
Cette scène est comique grâce notamment au comique de répétition
B.
Les jeux de regard
Tragique talent
Exemples
-gestuelle de Jean l39/40
-jeux de regard repris par différents personnages l54/124/125
-scène d'hystérie collective, réactions similaires
-désordre sur scène
-faillite du langage humain, paroles vides et répétitives
Interprétation
Permet de concrétiser la présence du rhinocéros invisible sur scène
Individu → collectif
C.
Le désordre sur scène est rendu perceptible à travers les mouvements des personnages
Le cas de Bérenger
Exemples
- l38/85/86/106

Interprétation

Depuis le début de la pièce il est à part, il conserve son indolence, imperméable au comportement des autres


Ce texte illustre bien l'écriture scénique de Ionesco et on y voit l'importance des éléments non verbaux. Cette scène illustre le mélange des registres de Ionesco : comique et tragique. On peut relier ce passage à la deuxième apparition du rhinocéros dans le même acte. 

jeudi 19 mai 2016

Commentaire Français Première 

Rhinocéros, scène de la transformation, IONESCO

Nous allons étudier un extrait de la célèbre pièce de théâtre de IONESCO, Rhinocéros. Le monstre est un thème souvent étudié en littérature notamment par HUGO ou MONTAIGNE. Nous sommes ici dans le deuxième tableau de la pièce. Dans le passage précédent, Bérenger vient voir Jean pour lui raconter la métamorphose de M.Boeuf. C'est donc un passage clef de l’œuvre puisqu'on assiste à la métamorphose de Jean. La scène se passe dans la chambre de Jean et peut être coupée en 2 parties (diptyque). Tout d'abord un dialogue sur la condition humaine/animale puis la métamorphose de Jean. Il s'agira pour nous de voir quels sont les moyens mis en œuvre par l'auteur pour rendre sensible la déshumanisation progressive de Jean. Premièrement, la déshumanisation est perceptible à travers le langage verbal et deuxièmement à travers un certain nombre de procédés dramaturgiques.

Titre des Parties
I- Déshumanisation perceptible à travers le langage verbal
II-Procédés dramaturgiques de la métamorphose
A.
Échange authentique entre les deux personnages qui polémiquent autour de la question de l'Homme.
Utilisation de l'espace
Exemples
-Ponctuation l12/13
-Epyphore l10
-Vocabulaire de l'opposition l21/24/8/14
-J coupe la parole à B. l19
-salle de bain, lieu de la transformation qui est hors-scène l5/33
Interprétation
Opposition forte entre les deux personnages
La scène s'inscrit dans un double espace
B.
Opposition radicale entre J. et B. sur la question de l'Homme.
Éléments sonores
Exemples
-J rejette la civilisation, il est nihiliste l26/38
-B oppose la raison l23
-B dresse le bilan de la civilisation humaine l23/24
-J n'utilise que des répliques brèves l17/47
Interprétation
J adhère au système rhinocérique

C.
L'échange entre les deux personnages est impossible.
Éléments visuels
Exemples
-phrases exclamatives et impératives l37
-J insulte B l38
-J ne répond plus a J l47 et onomatopées bestiales à la fin de la scène
-volonté réaliste l42
-détails chromatiques l43
Interprétation
Les deux hommes se comprennent de moins en moins, J s’énerve




Pour conclure, cette scène est un passage intéressant pour les éléments non verbaux (mise en scène). C'est un passage clef sur l'avancée de la rhinocérite et Bérenger devient défenseur des valeurs humaines. La forme de la monstruosité se fait sous nos yeux à la différence des deux autres textes de l'objet d'étude.  
Commentaire Français Première 

L'Homme qui rit, HUGO

L'Homme qui rit (1869) est une des œuvres romanesque de Victor HUGO (1802/1885). H a aussi écrit Notre Dame de Paris (1831), Les Misérables (1862). H a souvent peint la monstruosité humaine comme Quasimodo ou encore La Thénardier.
Dans son roman éponyme, H réactive la figure du monstre à travers le personnage de Gwynplaine.
Le passage peut de diviser en 5 parties :
-l1 à 22 : portrait de G. et son rire dont il ne peut se départir
-l23 à 40 : Référence à l’allégorie de la comédie
-l41 à 55 : les efforts de G. pour lutter contre son sourire
-l56 à 60 : les réactions du public
-l61à la fin : considération sur le reste de son corps
Quel portrait de G. nous dresse H à travers cet extrait ?
I- Portrait antithétique du personnage
II- G : un personnage monstrueux
III- G : un personnage humain malgré tout

Nom des parties
I- Portait antithétique
II- G : Personnage monstrueux
III- G : Personnage humain malgré tout
A.
Portrait construit de façon binaire
Monstruosité
L'humanité du personnage est perceptible à travers la manifestation de sa pensée l4
Exemples
-oxymore l20
-opposition syntaxique l1/2
-opposition lexicale l16/37/64
-adjectifs l2/3/57
-adverbes l3
-registre épidictique l61
-G est beau de corps l64
-Comparaison humaniste l65
Interprétation
Portrait construit sur un mode binaire
Monstrueux selon des réactions du public, vient de sa particularité:le rire éternel (métonymie)



HUGO nous offre un portrait détaillé de la monstruosité de G. opposée à la présentation sommaire chez Montaigne. Autant le rire est la caractéristique de G, autant la grimace est celle de Quasimodo.  
Commentaire Français Première

Ubu Roi, III2, JARRY

C'est une pièce créée en 1896 et jouée au théâtre de l’œuvre, elle s'oppose au théâtre naturaliste d'Antoine et au théâtre Vaudeville (Labiche). C'est une pièce scandaleuse pour l'époque comme le dit Jules Renard dans son journal « si Jarry n'écrit pas demain qu'il s'est moqué de nous, il ne s'en relèvera pas ». Le premier acte est celui de la conspiration, le deuxième celui du coup d'état et l'acte trois met en scène les mesures politiques absurdes mises en place par le père Ubu. Cette scène parodie le jugement, le pouvoir. Comment Jarry dénonce-t-il la tyrannie politique à travers cette scène ?
I- La dénonciation de la tyrannie politique en dressant le portrait d'un tyran.
II- La dénonciation de la tyrannie politique par le biais du comique et du jeu de répétions.
III- Jarry fait la satire du pouvoir.

Titre des parties
I- La dénonciation de la tyrannie politique en dressant le portrait d'un tyran.
II- La dénonciation de la tyrannie politique par le biais du comique et du jeu de répétions.
III- Jarry fait la satire du pouvoir.
A.
Un personnage égocentré
Défilé mécanique des nobles
Le pouvoir = moyen de s'enrichir
Exemples
-anaphore de « je »
-forme tonique de la première personne l41
-adjectifs possessifs mis en capital l12
-l1/6
-préoccupations du père Ubu l12/22/2/23
Interprétation

Il y avait quelques nobles avant, on assiste à un second massacre

B.
Un personnage autoritaire
Les personnages sont des marionnettes
Le pouvoir arbitraire
Exemples
-les impératifs l4/13
-apostrophe l12
-phrases exclamatives l21
-ne supporte aucune critique l43/39
-le noble est interchangeable l1, le greffier, le magistrat
-pas d'individualité propre l29
-l3/4
-rectification de l'ordre de lecture l15
-ses souhaits sont ses ordres l25
-rapidité des réponses
Interprétation
C'est le père Ubu qui mène l'interrogatoire, les autres ont des répliques lapidaires


C.
Un personnage irascible

Tous les moyens sont bons pour régner
Exemples
-l21
-insultes à la mère Ubu et au greffier

-l25
-c'est lui qui rendra la justice l40/41
-l44
Interprétation


Père Ubu a tous les pouvoirs, il est omniprésent


Jarry dénonce la tyrannie mise en place par le Père Ubu grâce au mode parodique. D'autres textes critiquent le fonctionnement de la justice, Le mariage de Figaro de Beaumarchais ou encore Les plaideurs de Racine.  

mercredi 18 mai 2016

Commentaire Français Première 

Scène liminaire de Rhinocéros, Ionesco

Il existe des scènes d'exposition célèbres, comme celle de Yasmina Reza dans sa pièce contemporaine Art. Cet extrait est la scène d'exposition de la pièce absurde Rhinocéros de Ionesco. Elle peut être découpée en 2 temps : les didascalies et les dialogues entre Jean, Bérenger et l'épicière. Il s'agira pour nous de voir que cette scène d'exposition est à la fois classique et originale.
I- Classique car elle nous dispense un certain nombre d'éléments
II- Scène d'exposition originale

Titre des parties
I- Classique car elle nous dispense un certain nombre d'éléments
II- Scène d'exposition originale
A.
Informations spatio-temporelles précises
Inflation didascalique
Exemples
Sur le lieu :
-lieu banal, public l1
-espace ouvert (clocher dans le lointain) à la différence de la transformation dans la chambre
Sur le temps :
-indications précises l12
-carillon qui encre la pièce

-didascalies omniprésentes, disproportion entre les didascalies et les paroles.
Interprétation
Informations très précises

B.
Informations sur les personnages
Éléments incongrus
Exemples
-femme avec provisions et chat
-l'épicière : réplique énigmatique et proche du monologue
-Jean et Bérenger qui sont deux personnages opposées (soigné/négligé, gauche/droite)
-arbre poussiéreux
-femme portant un panier + chat
-plateau vide
Interprétation


C.
L'intrigue
Ionesco est le metteur en scène de sa pièce
Exemples

-volumes importants des didascalies
-champ lexical du théâtre
Interprétation
L'intrigue est extrêmement tenue. Elle ne naîtra qu'à l'arrivée des rhinocéros. En filigrane se dessine l'opposition entre les personnages. Rien ne lance ici l'action.
Univers artificiel


C'est une scène d'exposition d'apparence classique : informations spatio-temporelles, personnages... C'est une scène d'exposition qui présente une certaine originalité de par les nombreuses didascalies. En attendant Godot de Beckett est une autre pièce très connue du théâtre de l'absurde.  
Commentaire Français Première

Monologue final de Bérenger

            Au théâtre, le monologue permet d’entrer dans la tête d’un personnage et d’expliciter une situation de dilemme. Il y a quelques monologues célèbres comme dans l’Avare de Molière ou encore dans le Mariage de Figaro de Beaumarchais. Nous sommes ici à la toute fin de la pièce. Bérenger est seul sur scène. C’est le dernier personnage qui ne s’est pas métamorphosé. Il est seul dans sa chambre, reclus et cerné par des rhinocéros. On peut subdiviser ce monologue en 2 parties : l1-33 où Bérenger déplore son sort, il n’est pas rhinocéros et de la l34-fin qui est l’ultime sursaut de Bérenger qui revendique son humanité. Quel portrait de Bérenger a-t-on dans ce monologue final ?
I-                    Bérenger : un personnage seul
II-                  La tentation de la métamorphose
III-                Bérenger : un héros ?

Titre des parties
I-                   Bérenger : un personnage seul

II-                La tentation de la métamorphose

III-                    Bérenger : un héros ?

A-
Utilisation du monologue
Devenir rhinocéros
Bérenger, le dernier Homme
Exemples
-il se contemple dans la glace
-Plus personne ne parle sa langue
-il n’y a plus de destinataire
-répétition du verbe vouloir au conditionnel l14
-formules comparatives l5/16/19
-Bérenger est tenté d’adopter le barrissement l21
-l33 changement dans la gestuelle, verbes au futur
-la seule phrase négative à la fin devient l’expression de sa position revendiquée
Interprétation
Evolution de la pièce qui a conduit à la transformation de tout le monde en rhinocéros -> il est seul

Ses dernières paroles sont un ultime renversement
B-
Moi et les autres
Vouloir n’est pas pouvoir

Exemples
-opposition entre Bérenger et les rhinocéros (je/eux)
-il se compare à son désavantage aux rhinocéros dont les caractéristiques sont connotées positivement  l 6/4/13/17
-vocabulaire de la déploration l5, répétition de « jamais »
-après barrissement      -> échec jamais l28
-abondance des phrases négatives
-adverbes jamais l28, plus l29/31

Interprétation
Il y a déplacement de la norme, il est devenu l’anormal, il se qualifie de montre
Le début du passage est empreint d’un espoir de changement



      Ce dénouement reste ouvert, on retrouve les caractéristiques de l’écriture de Ionesco et il fait un parallèle à l’univers du théâtre « rideau ». 
Commentaire Français Première 

MONTAIGNE, Les Essais

Le débat sur la monstruosité est à la mode au XVI siècle :PARE, Des monstres et des prodiges ; ou encore au XX siècle avec le roman de Marc DUGAIN, La chambre des officiers. Ce texte est le chapitre 30 du livre II des Essais et se nomme « Au sujet d'un enfant monstrueux ». Dans le 1§, M nous fait le récit d'une expérience vécue « je ». C'est la vision de l'enfant étrange, sa description ne se fera qu'a la fin du §. Dans le 2§, M fait une réflexion générale sur les monstres, présentation par rapport à la vision divine « nous ». Le 3§ est une citation (exemple d'autorité en latin). Le 4§ est la conclusion sur ce qui est contre-nature. Ce texte part du particulier et fini sur du général. Il s'agira pour nous de voir de quelle manière M interroge-t-il la monstruosité humaine dans ce texte. Le plan suivra le fil du texte.

Titre des parties
I-M fait le récit d'une expérience vécue
II-Généralisation du propos (démarche inductive)
III-Citation latine
IV-Développement
A.
Vision de l'enfant
Opposition vision humaine et vision divine
Ton proverbial
L'habitude
Exemples
-terme générique l1
-cadre familial l2
-parataxe l 13
-répétition l14/15
-Champ lexical visuel
-parallélisme de la structure, antithèse
-reprise anaphorique (nous appelons)

Interprétation
Le but est ici de tirer de l'argent de cet enfant en le montrant
Conversation à bâtons rompus
Tout est question d'habitude et on appelle prodige ce que l'on a pas l'habitude de voir

B.
Effet de retardement
Éloge de la création divine

Généralisation du propos par rapport au début du texte
Exemples
-description sous l'angle de la normalité l4/5
-énumération ternaire l4
-énumération ternaire l16/17 (registre épidictique)


-l1/12/22
Interprétation
L'enfant est présenté de façon physique et auditive et il y a des références anatomiques (hypotypose)
L'homme souffre de myopie par rapport à la création divine

Injonction finale de la part de M qui achève son mouvement de réflexion


Pour conclure, M part dans ce texte d'une réflexion sur la monstruosité pour aboutir sur la norme humaine. Ce texte est humaniste pour 2 raisons : il réfléchit sur l'humanité et contient des références à l'antiquité. La relativité des jugements des coutumes avait déjà été envisagée par M dans un passage des cannibales « Chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ». 

vendredi 13 mai 2016

Géographie Première ES

La France en villes

  • St Quentin-en-Yvelines
On se trouve à l'ouest de Paris dans la région Île-de-France. C'est une ville nouvelle autour de Paris. La politique des villes nouvelles a été lancée par l’État dans les années 1960. C'est une politique qui pour objectifs d'éviter la concentration urbaine et d'éviter un développement urbain multipolaire.

Étalement urbain : Processus de développement des surfaces urbanisées en périphérie des villes (origine de la périurbanisation).

Périurbanisation : Extension de la ville au-delà du pôle urbain. Il y a rupture du bâti. 40% au moins de la population du périurbain qui travaille dans le pôle urbain.

La périurbanisation se fait soit sous la forme de lotissement, soit par absorption des espaces urbanisés préexistant.
Aujourd'hui, de plus en plus de personnes vont s'installer en périphérie des villes, au-delà de la banlieue.
Cette extension spatiale des villes se fait au détriment des espaces ruraux. L'étalement urbain rend difficile le tracé de la frontière urbain/rural.
On a de plus en plus d'activités et d'équipements qui sont repoussés en périphérie des grandes villes dans le but de créer des emplois et créer de nouveaux espaces dynamiques. On a de « nouveaux centres » qui s'affirment sur les marges urbaines.

Centralité périphérique : concentration d'activités

Les aires urbaines deviennent polycentriques en vue de limiter les mobilités pendulaires.

Mobilité pendulaire : déplacement quotidien au sein des aires urbaines entre le domicile et le lieu de travail. Ces déplacements se font avec la voiture ce qui cause des embouteillages et de la pollution.

I/ Mouvement de population, urbanisation et métropolisation

A/ Les mouvements de population, une population française de plus en plus urbaine

La France compte aujourd'hui près de 66 millions d'habitants. La densité moyenne est de 115 hab/km². On a une inégale répartition de la population en France.

La France du vide = zones montagnardes, rurales (- de 50 hab/km²) :
  • diagonale du vide (Ardennes aux Pyrénées)
  • les alpes du sud
  • la corse
  • la Guyane
La France des pleins = fortement peuplée
  • le long des littoraux
  • dans les vallées fluviales (Rhône, Loire)
  • zones frontalières
  • les villes
Près de 80% de la population vit dans les villes (20% de l'espace national). Aujourd'hui, la répartition de la population est contrastée. Au XIXe siècle, la population était plus dispersée et homogène. Aujourd'hui, les contrastes se sont accentués avec l'urbanisation qui s'est développée avec la révolution industrielle qui a généré un exode rural.
Il y a donc un solde migratoire positif (arrivées supérieures aux départs) et un accroissement naturel (naissances supérieures aux départs).
La croissance de la population profite aux banlieues mais surtout aux espaces à la périphérie des villes.
Les classes moyennes quittent le centre ville ou la proche banlieue pour accéder à la propriété privée, un cadre de vie agréable et un espace extérieur plus grand et tout ça à moindres frais.

Il y a un mouvement continu de périurbanisation depuis 1975 → augmentation des mobilités pour le travail et les loisirs.
Les périphéries des villes accueillent des populations et des activités, équipements (zones commerciales, industrielles, stades …). L'étalement urbain est important ce qui entraîne une croissance spatiale.

B/ Un étalement urbain croissant

La croissance urbaine se fait en forme d'auréole le long des axes de communication à une distance de plus en plus éloignée de la ville centre. Elle atteint de 10 à 25 km pour les villes moyennes, de 40 à 60 km pour les métropoles régionales, + de 100 km pour Paris.
Avec cet étalement urbain, on constate le développement d'aires urbaines polycentriques (St Quentin-en-Yvelines).

Plate-forme multimodale : plate-forme qui combine différents modes de transports : aéroports, autoroutes, TGV …

Près de cette plate-forme se sont développés des industries, des commerces …

C/ La France, une armature urbaine déséquilibrée dans un contexte mondialisé

Dans les métropoles (Paris, Toulouse …) se concentrent différents types d'activités :
  • Des services de haut niveau (grandes entreprises)
  • des infrastructures de transport et de communication
  • des pouvoirs de commandement politiques et/ou économiques (sièges d'entreprises)
  • des équipements culturels de renommée (opéra …)
    Plus les métropoles sont importantes, plus ces éléments sont nombreux et variés (Euralille).
Les fonctions métropolitaines ne se trouvent pas seulement au centre des villes mais aussi en périphérie (Toulouse → aéroport, Airbus).

Une métropole est une ville d'un certain seuil démographique (200 000 hab min) qui dispose de fonctions de commandement, de fonctions stratégiques → haut niveau.

a) Les conséquences de la métropolisation

Il existe une concurrence accrue entre les villes, seules les métropoles peuvent jouer un rôle dans un contexte de concurrence européenne et mondiale.
L'urbanisation s'accompagne de la métropolisation qui a des conséquences sur l'armature urbaine.

Armature urbaine : Organisation hiérarchisée d'un ensemble de villes et de leurs zones d'influence. La zone d'influence d'une ville varie en fonction des services rendus : services quotidiens (poste, boulangerie → petite zone d'influence), services rares (bijoux de luxe, matériel de cardiologie → grande zone d’influence).

b) D'une armature urbaine macrocéphale à une armature urbaine polycentriques ?

Macrocéphalie : Caractérise un réseau urbain déséquilibré au profit d'une ville plus peuplée et puissante que toutes les autres villes du pays ou de la région.

L’agglomération parisienne est une métropole mondiale (zone d'influence mondiale). Seules deux villes en Europe sont classées métropoles mondiales : Londres et Paris. Pari continue à dominer largement les autres villes françaises (métropoles régionales et d'autres qui n'ont pas ce statut). Les métropoles régionales ont un poids démographique beaucoup moins important que Paris (Lyon et Marseille sont 7 fois moins peuplées que Paris).
Un tel déséquilibre ne se trouve dans aucun autre pays d'Europe. Mais depuis quelques décennies, les métropoles régionales sont très dynamiques. On constate un réel rattrapage dans certains domaines : les grands équipements, les services rares et les activités cultuelles.

L'armature urbaine tend donc à devenir polycentrique. Il y a une relative faiblesse des villes françaises par rapport aux villes européennes. Avec la réforme territoriale, les villes qui conservent le statut de capitale régionale devraient s'affirmer d'avantage.

    1. Les villes de cette armature urbaine, entre concurrence et coopération

Les petites villes connaissent une réduction de leurs services publiques (hôpitaux, tribunaux). Cette réduction se fait au détriment des plus grandes villes. Avec la métropolisation du territoire, les petites villes se trouvent fragilisées par la fermeture des services publiques.
Les métropoles régionales, pour renforcer leur attractivité, vont développer des grands projets urbains et améliorer leur desserte.
Lille s'est dotée d'un nouveau quartier d'affaires (Euralille) sur une ancienne friche industrielle. C'est un quartier ultra moderne avec des tours de bureaux donc des services de haut niveau (fonction de commandement). Ce quartier illustre la métropolisation de Lille. Le quartier est connecté au réseau TGV européen. Avec cette rénovation, Lille veut se donner une nouvelle image.

Pour renforcer leur attractivité (mise en place de labels, nouveaux quartiers, meilleur réseau de communication), il existe une concurrence accrue entre les villes et cela dans le cadre de la métropolisation du territoire.

Pour se développer, les villes vont mettre en avant leurs atouts (marketing territorial) dans le but de ramener des activités et donc des personnes.

Pour accéder au statut de métropole, certaines villes s'associent et coopèrent (Nancy-Metz), certaines coopérations sont transfrontalières. Cette métropolisation créé des inégalités entre les villes mais cela créé également des inégalités à l'intérieur des villes.

III/ Comment réduire les fractures socio-spatiales en ville ?

A/ Des disparités socio-spatiales dans toutes les parties de l'aire urbaine

Dans la ville centre il y a opposition entre un centre-ville embourgeoisé où habitent des cadres supérieurs et des quartiers populaires.où peuvent y avoir des travaux de rénovation ou de réhabilitation.

Gentrification : Processus de retour des populations aisées dans les quartiers centraux des villes après la rénovation/réhabilitation de l'habitat.

Dans les banlieues là aussi il y a des contrastes socio-spatiaux, la banlieue chic s'oppose à la banlieue populaire. Beaucoup de grands ensembles sont classés ZUS (zone urbaine sensible). Ces ZUS connaissent un taux de chômage, prêt d'un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté, il y a une forte concentration de population étrangère, un taux de délinquance nettement supérieur à la moyenne nationale, il y a aussi beaucoup de familles monoparentales.
Ces ZUS concentrent tous les problèmes urbains.
Dans le périurbain, on peut constater un espace fragmenté, un périurbain subi et choisi.

Dans la ville, on a des fractures socio-spatiales. Cette fragmentation s'observe dans les différentes parties de l'aire urbaine.

Ségrégation socio-spatiale : mise à l'écart de groupes sociaux dans l'espace de la ville. Cela s'explique par la métropolisation et l'étalement urbain.

B/ Les politiques de la ville, une solution efficace pour réduire la fracture socio-spatiale ?

Politiques de la ville : ensemble de mesures prises depuis 1977 en faveur des quartiers jugés en crise.

Renouvellement urbain : opération de revalorisation d'un quartier.

Il y a destructions de grands ensembles, création d'espaces verts, développement de la mixité sociale. Mais toutes les personnes ne peuvent rester sur place et le relogement pose problème. Il y a aussi développement des activités économiques (tertiaire) ce qui a pour but de limiter les déplacements liées au travail.

SCOT : Schéma de cohérence territoriale. C'est un document d'orientation intercommunale. Un document qui défini les grandes lignes en matière d'habitat, d'économie, de préservation des ressources environnementales pour les 15 prochaines années.

C/ La ville durable, un moyen de réduire les fractures spatiales ?

Agenda 21 : document qui fixe un projet de territoire pour 10 ou 15 ans, basé sur les 3 piliers du développement durable.

Les villes mettent en place des écoquartiers où sont recherchés la mixité sociale et économique, un urbanisme de haute qualité environnementale pour une ville dense. Mais ces quartiers concernent peu de personnes et sont peu accessibles financièrement.
Les modes de transports collectifs se développent pour limiter l'usage de la voiture, l'intermodalité des transports est renforcée.

Intermodalité : utilisation combinée de différents moyens de transports.