mercredi 4 mai 2016

SES Première 

Le financement de l'économie et monnaie

I/L'équilibre financier des agents

Macroéconomique : point de vue d'ensemble/ microéconomique

A/Les capacités de financement

Parmi les secteurs institutionnels, un certain nombre sont en capacité de fournir des financements, ils ont une épargne (part du revenu qui n'est pas consommée) supérieur à leur investissement (acquisition de capitaux). Ce sont essentiellement les ménages qui sont en capacité de financement (92,1 % des capacités de financement de la national en 2013).

Les ménages épargnent. Le niveau d'épargne est mesuré par le taux d'épargne : E/RDx100.
Ce taux stagne depuis les années 90 à 15%.

B/Les besoins de financement

Les SI ont des besoins d'investissements supérieurs à leur épargne. En 2013, la majorité des besoins de financement venait des APU.
Les SNF ont des besoins de financement qui vont servir à financer les investissements. Ces investissements concernent essentiellement la formation brute de capital fixe (FBCF). Ces investissements ont pour objectif d'augmenter la production et les profits. Il est donc vital pour les entreprises de couvrir leurs besoins de financement.
Les APU dépensent pour assurer les investissements qui vont permettre de produire des biens publics, des services publics financés par les prélèvement obligatoires. Depuis la crise de 2008, l’État est confronté à une baisse des recettes et à une augmentation des dépenses. L'état fait donc appel à de l'endettement (dette publique). La nation est de plus en plus en besoins d'investissement (-340,2 %). Il est donc nécessaire d'aller chercher ces financements à l'étranger.

II/Les moyens de financement

Il existe donc 3 formes de financement fondamentales.

A/L'autofinancement ou financement interne

C'est un financement assuré par l'épargne pour les ménages. Pour les entreprises, l'autofinancement va provenir des bénéfices. Le bénéfice est le résidu non distribué de la valeur ajoutée. Il va constituer le revenu des propriétaires et l'épargne de l'entreprise (fonds propres).

L'essentiel des investissements des ménages consiste à l'acquisition de biens immobiliers. Or, depuis les années 2000, les prix de l'immobilier ont fortement augmentés. Les ménages ont de moins en moins la possibilité d'assurer leurs investissements en interne. Depuis le début des années 1980, l'accès au marché financier s'est fortement facilité pour les entreprises, elles ont donc de plus en plus recours au financement direct.

B/Le financement intermédié ou financement externe indirect

C'est un financement assuré pour un agent extérieur mais qui va passer par l'intermédiaire d'une société financière.
L'intermédiaire collecte les financements des agents en capacité de financement et met à disposition ces financements aux agents en besoins de financement ce qui permet un gain de temps pour les agents économiques et permet de réduire les coûts du financement. L'intermédiaire se rémunère en créant une différence positive entre le taux d’intérêt des crédits et le taux d’intérêt des dépôts → rémunération de la banque.

C/Le financement de marché (financement externe direct)

C'est une forme de financement sans intermédiaire direct où les agents en capacité/besoins de financement se rencontrent directement sur le marché des capitaux.

Même si l'entreprise a les capacités de se financer elles-mêmes, elle peut parfois avoir intérêt à se financer par un financement externe lorsque le taux d'intérêt de crédit est inférieur à la rentabilité d'une entreprise. Même en empruntant elle gagnera plus que si elle s'était financée elle-même → effet de levier.

Action : Titre de propriété échangeable correspondant à une fraction du capital social d'une entreprise. Ce titre de propriété donne droit à 2 choses :
-une part de la richesse créée sous la forme de dividendes pris sur le bénéfice distribué
-un droit de vote à l'assemblée générale

Obligation : Titre de créance (dette) échangeable qui représente une fraction d'un crédit et qui donne droit à des intérêts et un remboursement.

C'est le marché primaire qui va réellement servir au financement de l'activité économique.

Spéculation : activité de paris sur l'évolution future de la valeur de titres financiers.

Le CAC 40 (cotation assistée en continu) fait référence aux 40 entreprises les plus grandes en France et qui sont les plus échangés sur le marché. C'est un indice boursier qui permet de rendre compte de l'évolution de la valeur des titres échangés. Cela va donner l'évolution, la variation des prix du marché. Cette évolution est exprimée en points. L'activité économique fait évoluer le CAC. Toutes les grandes places boursières ont mis en place des instruments équivalents pour mesurer l'évolution des activités des marchés financiers.
Il existe plusieurs formes de financement mais elles ne sont pas utilisées de la même manière par tous les acteurs économiques.

D/L'évolution du financement

a) L'économie d'endettement

Jusqu'aux années 1980, l'économie française peut être qualifiée d'économie d'endettement. L'essentiel des financements était assuré par des financements intermédiés, externe indirect pour deux raisons :
-les capacités de financement étaient très faibles
-les marchés financiers étaient peu développés
Jusque dans les années 1990, le contrôle des changes était très étroit. Les institutions financières était un secteur peu concurrentiel. Les opérations de crédit étaient fortement encadrées.

b) Le développement des marchés financiers

A partir des années 1980, la France est passée progressivement à un modèle financier proche de celui des anglo-saxons qui a permis le développement des marchés financiers en libéralisant ces derniers.
3D : -Dérèglementation
-Décompartimention (développement de nouveaux marchés et passage d'un marché à l'autre)
-Desintermédiation
Ces transformations vont permettre de réduire le coût du financement, de l'accélérer, de la rendre plus accessible mais pas pour tout le monde (surtout les grandes entreprises).

    1. Le risque de crédit
En permettant le développement des marchés financiers (financement direct), on a :
-facilité le crédit
-augmenté l'activité de spéculation financière et d'investissement à risques
donc l'augmentation du risque de crédit : risque pour le prêteur (créancier) d'une défaillance de remboursement du débiteur. Le risque est proportionnel au taux d'intérêt.
Les marchés financiers ont permis d'accéder aux crédits mais en même temps ont augmenté le risque de crédits.

Primes : crédits accordés à des débiteurs avec un risque faible (ménages classes supérieures)
Subprimes : crédits accordés à des créditeurs avec un risque élevé (ménages)

Des produits financiers ont été créés par des banques prêteuses qui mélangeaient crédits prime/subprime. Les banques ont ensuite revendues ces produits sous forme d'obligations sur les marchés financiers.
A partir du moment où la confiance dans les obligations s'est réduite, le marché des produits subprimes s'est effondré. L'effondrement a été d'autant plus rapide du fait des comportements caractéristiques propres aux marchés financiers (mimétisme).

Sur les marchés financiers, les acteurs adoptent très souvent des comportements équivalents à leurs pairs.

III/ La monnaie

Les opérations de financement reposent sur des flux de monnaie entre les agents en capacité de financement et ceux en besoins.

A/ La nature de la monnaie

La monnaie est trois choses :
-intermédiaire de pacification. La monnaie va endosser la violence de l'échange.
-factrice de lien social. Elle est unanimement désirée par les membres de la société.
-expression d'une société. Elle cristallise l'ensemble des valeurs d'une société.

La monnaie est un réceptacle qui n'a pas de réalité propre, qui n'a pas de valeur. La monnaie n'existe que parce que l'on y croit. On croit à la valeur d'une monnaie parce qu'on croit à la société qu'elle incarne.

B/ Les formes

Si la monnaie n'a pas de réalité propre, si elle est le résultat d'une société, peu importe la forme qu'elle prend. Tout au plus la forme qu'elle aura nous donnera des informations sur l'échelle de valeur de la société qui l'utilise. Les sociétés se succèdent dans l'histoire. Les formes de la monnaie sont changeantes.

a)La monnaie marchandise
C'est une monnaie qui prend la forme d'un bien souvent rare, facilement transportable et qui ne s'altère pas dans le temps. Cette monnaie correspond essentiellement à des sociétés anciennes (archaïques). Elle est encore utilisée aujourd'hui.

b)La monnaie métallique
C'est une monnaie qui prend la forme d'un métal rare et facilement manipulable (transport, divisée et stockée). C'est souvent l'or qui a été utilisé ou encore le bronze et l'argent. En lingots ou en pièces qui sont plus pratiques et symbolisent le pouvoir car pour garantir leur valeur, elles étaient frappées par l'effigie du roi).
Le principal risque avec les pièces de monnaie était la contre-façon et la teneur réelle en métal précieux.

c)La monnaie fiduciaire
C'est un support qui peut être métallique ou en papier mais dont la valeur réelle est très souvent inférieure à la valeur faciale (indiquée).
C'est la BCE qui émet les billets : en échange de ce billet, une BC s'engage (signature) à vous rendre une contre-partie en monnaie métallique autrefois, aujourd'hui contre la monnaie.

d)La monnaie scripturale (écrite)
Elle n'a pas d'existence matérielle. Elle existe à travers des déplacements ou d'apparition dans des comptes d'institutions financières.
Pour déplacer cette monnaie, on utilise des moyens de paiement (carte bleue, virement, chèque).

C/Les fonctions

a)Les fonctions sociales

La monnaie a un certain nombre de fonctions sociales :
-elle est créatrice de lien social, c'est à dire que la monnaie étant une représentation de la richesse, étant destinée à circuler de la société, elle permet de répartir la richesse entre les individus. Le niveau de répartition va renforcer ou réduire le lien social.
-elle a une fonction libératrice. De manière générale, la monnaie lorsqu'elle est acceptée dans la société, autrement dit elle permet de s’acquitter de n'importe quelle dette, si on considère que le lien social correspond à une forme de dette envers un individu et bien la monnaie et surtout s possession permet de se libérer d'un certain nombre de dettes (notamment dette sociale). Posséder de la monnaie permet de se libérer du poids de la société.
-elle permet de positionner la structure sociale. Toute société et tout groupe social est hiérarchisé, il existe un certain nombre d'enjeux autour de la monnaie (en posséder ou non) et en fonction de la situation de chacun par rapport à la monnaie de la position sociale sera différente dans la société.

b)Les fonctions économiques

-Unité de compte. La monnaie est un instrument quantitatif qui permet de créer une échelle de valeur et va permettre d'apprécier plus facilement le prix d'une marchandise.

-Un moyen d'échange. La monnaie est acceptée par tous et elle est évaluée de manière équivalente par tous. Elle va permettre d’accélérer les échanges et les faciliter. On parle de pouvoir libératoire de la monnaie (qui est illimité). On peut régler n'importe quelle transaction avec de la monnaie pourvue qu'elle soit acceptée par les deux parties.

-Réserve de valeur. La valeur de la monnaie est relativement stable sauf épisode de grande inflation ou de décision des autorités monétaires (dévaluation). Du fait de cette stabilité, la monnaie est un instrument commode de mise en réserve de la richesse non utilisée. La monnaie est facilement utilisable et disponible, elle est liquide, ce qui renforce son intérêt.

D/ La création monétaire

Aujourd'hui, l'essentiel de la monnaie en circulation est de la monnaie scripturale. Les pièces et les billets ne représentent qu'une infime partie de la monnaie en circulation. Si une grande partie de la monnaie est liquide, une importante partie de la masse monétaire n'est pas immédiatement disponible et participe indirectement à l'activité économique.

a) Qui créer la monnaie ?

Les banques sont responsables d'une grande partie de la création monétaire puisqu'elles créent de la monnaie scripturale.
Pendant longtemps, les banques prêtaient plus de monnaie que celle qu'elles avait à disposition. Il y à déjà là une opération de création monétaire. Cette forme de création était limitée par la monnaie en réserve.
Aujourd'hui, l'essentiel de la monnaie est créée par le crédit. Une banque, en accordant un crédit, procède simplement à une écriture sur le compte d'un client sans qu'il soit nécessaire qu'elle possède cette monnaie. Cette monnaie va ensuite circuler dans l'économie et devenir un dépôt.
Si l'opération de crédit permet de créer de la monnaie, c'est l'opération inverse qui va permettre de la détruire. Ce sont les remboursements qui vont permettre de réduire la quantité de monnaie, de la détruire.

Opération économique
Effet sur la monnaie
Émission de crédits
Création de monnaie
Remboursement de crédits
Destruction de monnaie
b) Tableau de synthèse

Acteur
Type de monnaie
Moyen
Banque centrale
Monnaie fiduciaire
Émission de billets
Trésor
Monnaie fiduciaire
Pièces
Banque commerciale
Monnaie scripturale
Crédit

E/ Le contrôle de la masse monétaire

L'essentiel de la monnaie est créée par les banques commerciales. Il y a quand même un certain nombre de limites à la création monétaire :

-Le ratio de réserve obligatoire : la loi fixe pour toutes les banques un niveau de réserve minimal que les banques doivent posséder. Ce niveau de réserve correspond à une fraction maximale du nombre de crédits qu'elles peuvent accorder.
-Les crédits font les dépôts. Les crédits d'une banque vont créer des dépôts dans une autre banque. Une banque a tout intérêt à limiter ses crédits pour limiter les dépôts dans les banques concurrentes. Il existe une limite fondamentale à la création monétaire.

a) L'inflation

La principale limite à la création monétaire est le risque d'inflation.
Inflation : Quelque soit le secteur on constate une augmentation durable et généralisée des prix.
L'inflation à un certain nombre d’effets néfastes :
-baisse de la valeur monétaire → réduire le pouvoir d'achat
-le capital sous forme de valeur monétaire, va perdre de la valeur → risque lourd pour les plus pauvres

b) Le contrôle de ce risque

Ce risque d'inflation est pris en charge par les autorités monétaire, les BC.
BC : banque qui est en charge de l'émission de la monnaie et qui fixe et encadre la création de la monnaie.
C'est ce qu'on va appeler la politique monétaire : ensemble de mesures prises par les autorités monétaires pour contrôler la masse monétaire.

L'objectif de la BCE est de maintenir la stabilité des prix et on considère que si l'inflation est inférieure à 2%/an, les prix sont stables.
L'inflation provient à moyen – long terme d'une trop grande quantité de monnaie en circulation.
La BCE va agir sur le niveau des taux d'intérêts. Le taux d'intérêt représente de prix de la monnaie. Lorsque le prix est bas, la demande de monnaie va augmenter et inversement.



Tous les agents économiques sont confrontés au financement de leur activité mais des agents sont caractérisés par des capacités de financement alors que d'autres sont caractérisés par des besoins de financement. Il existe plusieurs manières de financer l'activité. Toutes ces manières de se financer présentent des avantages et des inconvénients et tous les agents économiques n'y ont pas accès de manière équivalente. Aujourd'hui se développe le financement direct de marché. Le financement passe par la création et la distribution de la monnaie. Une monnaie qui est de plus en plus dématérialisée et dont le contrôle est de plus en plus indirect.
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire