SES Première
Le financement de l'économie et monnaie
I/L'équilibre
financier des agents
Macroéconomique :
point de vue d'ensemble/ microéconomique
A/Les
capacités de financement
Parmi les secteurs
institutionnels, un certain nombre sont en capacité de fournir des
financements, ils ont une épargne (part du revenu qui n'est pas
consommée) supérieur à leur investissement (acquisition de
capitaux). Ce sont essentiellement les ménages qui sont en capacité
de financement (92,1 % des capacités de financement de la national
en 2013).
Les ménages épargnent. Le
niveau d'épargne est mesuré par le taux d'épargne : E/RDx100.
Ce taux stagne depuis les
années 90 à 15%.
B/Les
besoins de financement
Les SI ont des besoins
d'investissements supérieurs à leur épargne. En 2013, la majorité
des besoins de financement venait des APU.
Les SNF ont des besoins de
financement qui vont servir à financer les investissements. Ces
investissements concernent essentiellement la formation brute de
capital fixe (FBCF). Ces investissements ont pour objectif
d'augmenter la production et les profits. Il est donc vital pour les
entreprises de couvrir leurs besoins de financement.
Les APU dépensent pour
assurer les investissements qui vont permettre de produire des biens
publics, des services publics financés par les prélèvement
obligatoires. Depuis la crise de 2008, l’État est confronté à
une baisse des recettes et à une augmentation des dépenses. L'état
fait donc appel à de l'endettement (dette publique). La nation est
de plus en plus en besoins d'investissement (-340,2 %). Il est donc
nécessaire d'aller chercher ces financements à l'étranger.
II/Les
moyens de financement
Il existe donc 3 formes de
financement fondamentales.
A/L'autofinancement
ou financement interne
C'est un financement assuré
par l'épargne pour les ménages. Pour les entreprises,
l'autofinancement va provenir des bénéfices. Le bénéfice est le
résidu non distribué de la valeur ajoutée. Il va constituer le
revenu des propriétaires et l'épargne de l'entreprise (fonds
propres).
L'essentiel des
investissements des ménages consiste à l'acquisition de biens
immobiliers. Or, depuis les années 2000, les prix de l'immobilier
ont fortement augmentés. Les ménages ont de moins en moins la
possibilité d'assurer leurs investissements en interne. Depuis le
début des années 1980, l'accès au marché financier s'est
fortement facilité pour les entreprises, elles ont donc de plus en
plus recours au financement direct.
B/Le
financement intermédié ou financement externe indirect
C'est un financement assuré
pour un agent extérieur mais qui va passer par l'intermédiaire
d'une société financière.
L'intermédiaire collecte
les financements des agents en capacité de financement et met à
disposition ces financements aux agents en besoins de financement ce
qui permet un gain de temps pour les agents économiques et permet de
réduire les coûts du financement. L'intermédiaire se rémunère en
créant une différence positive entre le taux d’intérêt des
crédits et le taux d’intérêt des dépôts → rémunération de
la banque.
C/Le
financement de marché (financement externe direct)
C'est une forme de
financement sans intermédiaire direct où les agents en
capacité/besoins de financement se rencontrent directement sur le
marché des capitaux.
Même si l'entreprise a les
capacités de se financer elles-mêmes, elle peut parfois avoir
intérêt à se financer par un financement externe lorsque le taux
d'intérêt de crédit est inférieur à la rentabilité d'une
entreprise. Même en empruntant elle gagnera plus que si elle s'était
financée elle-même → effet de levier.
Action :
Titre de propriété échangeable correspondant à une fraction du
capital social d'une entreprise. Ce titre de propriété donne droit
à 2 choses :
-une part de la richesse
créée sous la forme de dividendes pris sur le bénéfice distribué
-un droit de vote à
l'assemblée générale
Obligation :
Titre de créance (dette) échangeable qui représente une fraction
d'un crédit et qui donne droit à des intérêts et un
remboursement.
C'est le marché primaire
qui va réellement servir au financement de l'activité économique.
Spéculation :
activité de paris sur l'évolution future de la valeur de titres
financiers.
Le CAC 40 (cotation
assistée en continu) fait référence aux 40 entreprises les plus
grandes en France et qui sont les plus échangés sur le marché.
C'est un indice boursier qui permet de rendre compte de l'évolution
de la valeur des titres échangés. Cela va donner l'évolution, la
variation des prix du marché. Cette évolution est exprimée en
points. L'activité économique fait évoluer le CAC. Toutes les
grandes places boursières ont mis en place des instruments
équivalents pour mesurer l'évolution des activités des marchés
financiers.
Il existe plusieurs formes
de financement mais elles ne sont pas utilisées de la même manière
par tous les acteurs économiques.
D/L'évolution
du financement
a)
L'économie d'endettement
Jusqu'aux années 1980,
l'économie française peut être qualifiée d'économie
d'endettement. L'essentiel des financements était assuré par des
financements intermédiés, externe indirect pour deux raisons :
-les capacités de
financement étaient très faibles
-les marchés financiers
étaient peu développés
Jusque dans les années
1990, le contrôle des changes était très étroit. Les institutions
financières était un secteur peu concurrentiel. Les opérations de
crédit étaient fortement encadrées.
b)
Le développement des marchés financiers
A partir des années 1980,
la France est passée progressivement à un modèle financier proche
de celui des anglo-saxons qui a permis le développement des marchés
financiers en libéralisant ces derniers.
3D : -Dérèglementation
-Décompartimention
(développement de nouveaux marchés et passage d'un marché à
l'autre)
-Desintermédiation
Ces transformations vont
permettre de réduire le coût du financement, de l'accélérer, de
la rendre plus accessible mais pas pour tout le monde (surtout les
grandes entreprises).
- Le risque de crédit
En
permettant le développement des marchés financiers (financement
direct), on a :
-facilité le crédit
-augmenté l'activité de
spéculation financière et d'investissement à risques
donc l'augmentation du
risque de crédit : risque
pour le prêteur (créancier) d'une défaillance de remboursement du
débiteur. Le risque est proportionnel au taux d'intérêt.
Les marchés financiers ont
permis d'accéder aux crédits mais en même temps ont augmenté le
risque de crédits.
Primes :
crédits accordés à des débiteurs avec un risque faible (ménages
classes supérieures)
Subprimes :
crédits accordés à des créditeurs avec un risque élevé
(ménages)
Des produits financiers ont
été créés par des banques prêteuses qui mélangeaient crédits
prime/subprime. Les banques ont ensuite revendues ces produits sous
forme d'obligations sur les marchés financiers.
A partir du moment où la
confiance dans les obligations s'est réduite, le marché des
produits subprimes s'est effondré. L'effondrement a été d'autant
plus rapide du fait des comportements caractéristiques propres aux
marchés financiers (mimétisme).
Sur les marchés
financiers, les acteurs adoptent très souvent des comportements
équivalents à leurs pairs.
III/
La monnaie
Les opérations de
financement reposent sur des flux de monnaie entre les agents en
capacité de financement et ceux en besoins.
A/
La nature de la monnaie
La monnaie est trois
choses :
-intermédiaire de
pacification. La monnaie va endosser la violence de l'échange.
-factrice de lien social.
Elle est unanimement désirée par les membres de la société.
-expression d'une société.
Elle cristallise l'ensemble des valeurs d'une société.
La monnaie est un
réceptacle qui n'a pas de réalité propre, qui n'a pas de valeur.
La monnaie n'existe que parce que l'on y croit. On croit à la valeur
d'une monnaie parce qu'on croit à la société qu'elle incarne.
B/
Les formes
Si la monnaie n'a pas de
réalité propre, si elle est le résultat d'une société, peu
importe la forme qu'elle prend. Tout au plus la forme qu'elle aura
nous donnera des informations sur l'échelle de valeur de la société
qui l'utilise. Les sociétés se succèdent dans l'histoire. Les
formes de la monnaie sont changeantes.
a)La
monnaie marchandise
C'est une monnaie qui prend
la forme d'un bien souvent rare, facilement transportable et qui ne
s'altère pas dans le temps. Cette monnaie correspond essentiellement
à des sociétés anciennes (archaïques). Elle est encore utilisée
aujourd'hui.
b)La
monnaie métallique
C'est une monnaie qui prend
la forme d'un métal rare et facilement manipulable (transport,
divisée et stockée). C'est souvent l'or qui a été utilisé ou
encore le bronze et l'argent. En lingots ou en pièces qui sont plus
pratiques et symbolisent le pouvoir car pour garantir leur valeur,
elles étaient frappées par l'effigie du roi).
Le principal risque avec les
pièces de monnaie était la contre-façon et la teneur réelle en
métal précieux.
c)La
monnaie fiduciaire
C'est un support qui peut
être métallique ou en papier mais dont la valeur réelle est très
souvent inférieure à la valeur faciale (indiquée).
C'est la BCE qui émet les
billets : en échange de ce billet, une BC s'engage (signature)
à vous rendre une contre-partie en monnaie métallique autrefois,
aujourd'hui contre la monnaie.
d)La
monnaie scripturale (écrite)
Elle n'a pas d'existence
matérielle. Elle existe à travers des déplacements ou d'apparition
dans des comptes d'institutions financières.
Pour déplacer cette
monnaie, on utilise des moyens de paiement (carte bleue, virement,
chèque).
C/Les
fonctions
a)Les
fonctions sociales
La monnaie a un certain
nombre de fonctions sociales :
-elle est créatrice de
lien social, c'est à dire que la monnaie étant une représentation
de la richesse, étant destinée à circuler de la société, elle
permet de répartir la richesse entre les individus. Le niveau de
répartition va renforcer ou réduire le lien social.
-elle a une fonction
libératrice. De manière générale, la monnaie lorsqu'elle est
acceptée dans la société, autrement dit elle permet de s’acquitter
de n'importe quelle dette, si on considère que le lien social
correspond à une forme de dette envers un individu et bien la
monnaie et surtout s possession permet de se libérer d'un certain
nombre de dettes (notamment dette sociale). Posséder de la monnaie
permet de se libérer du poids de la société.
-elle permet de positionner
la structure sociale. Toute société et tout groupe social est
hiérarchisé, il existe un certain nombre d'enjeux autour de la
monnaie (en posséder ou non) et en fonction de la situation de
chacun par rapport à la monnaie de la position sociale sera
différente dans la société.
b)Les
fonctions économiques
-Unité de compte. La
monnaie est un instrument quantitatif qui permet de créer une
échelle de valeur et va permettre d'apprécier plus facilement le
prix d'une marchandise.
-Un moyen d'échange. La
monnaie est acceptée par tous et elle est évaluée de manière
équivalente par tous. Elle va permettre d’accélérer les échanges
et les faciliter. On parle de pouvoir libératoire de la monnaie (qui
est illimité). On peut régler n'importe quelle transaction avec de
la monnaie pourvue qu'elle soit acceptée par les deux parties.
-Réserve de valeur. La
valeur de la monnaie est relativement stable sauf épisode de grande
inflation ou de décision des autorités monétaires (dévaluation).
Du fait de cette stabilité, la monnaie est un instrument commode de
mise en réserve de la richesse non utilisée. La monnaie est
facilement utilisable et disponible, elle est liquide, ce qui
renforce son intérêt.
D/
La création monétaire
Aujourd'hui, l'essentiel de
la monnaie en circulation est de la monnaie scripturale. Les pièces
et les billets ne représentent qu'une infime partie de la monnaie en
circulation. Si une grande partie de la monnaie est liquide, une
importante partie de la masse monétaire n'est pas immédiatement
disponible et participe indirectement à l'activité économique.
a)
Qui créer la monnaie ?
Les banques sont
responsables d'une grande partie de la création monétaire
puisqu'elles créent de la monnaie scripturale.
Pendant longtemps, les
banques prêtaient plus de monnaie que celle qu'elles avait à
disposition. Il y à déjà là une opération de création
monétaire. Cette forme de création était limitée par la monnaie
en réserve.
Aujourd'hui, l'essentiel de
la monnaie est créée par le crédit. Une banque, en accordant un
crédit, procède simplement à une écriture sur le compte d'un
client sans qu'il soit nécessaire qu'elle possède cette monnaie.
Cette monnaie va ensuite circuler dans l'économie et devenir un
dépôt.
Si l'opération de crédit
permet de créer de la monnaie, c'est l'opération inverse qui va
permettre de la détruire. Ce sont les remboursements qui vont
permettre de réduire la quantité de monnaie, de la détruire.
Opération économique
|
Effet sur la monnaie
|
Émission de crédits
|
Création de monnaie
|
Remboursement de crédits
|
Destruction de monnaie
|
b)
Tableau de synthèse
Acteur
|
Type de monnaie
|
Moyen
|
Banque centrale
|
Monnaie fiduciaire
|
Émission de billets
|
Trésor
|
Monnaie fiduciaire
|
Pièces
|
Banque commerciale
|
Monnaie scripturale
|
Crédit
|
E/
Le contrôle de la masse monétaire
L'essentiel de la monnaie
est créée par les banques commerciales. Il y a quand même un
certain nombre de limites à la création monétaire :
-Le ratio de réserve
obligatoire : la loi fixe pour toutes les banques un niveau de
réserve minimal que les banques doivent posséder. Ce niveau de
réserve correspond à une fraction maximale du nombre de crédits
qu'elles peuvent accorder.
-Les crédits font les
dépôts. Les crédits d'une banque vont créer des dépôts dans une
autre banque. Une banque a tout intérêt à limiter ses crédits
pour limiter les dépôts dans les banques concurrentes. Il existe
une limite fondamentale à la création monétaire.
a)
L'inflation
La principale limite à la
création monétaire est le risque d'inflation.
Inflation :
Quelque soit le secteur on constate une augmentation durable et
généralisée des prix.
L'inflation à un certain
nombre d’effets néfastes :
-baisse de la valeur
monétaire → réduire le pouvoir d'achat
-le capital sous forme de
valeur monétaire, va perdre de la valeur → risque lourd pour les
plus pauvres
b)
Le contrôle de ce risque
Ce risque d'inflation est
pris en charge par les autorités monétaire, les BC.
BC :
banque qui est en charge de l'émission de la monnaie et qui fixe et
encadre la création de la monnaie.
C'est ce qu'on va appeler
la politique monétaire : ensemble de mesures prises par les
autorités monétaires pour contrôler la masse monétaire.
L'objectif de la BCE est de
maintenir la stabilité des prix et on considère que si l'inflation
est inférieure à 2%/an, les prix sont stables.
L'inflation provient à
moyen – long terme d'une trop grande quantité de monnaie en
circulation.
La BCE va agir sur le
niveau des taux d'intérêts. Le taux d'intérêt représente de prix
de la monnaie. Lorsque le prix est bas, la demande de monnaie va
augmenter et inversement.
Tous
les agents économiques sont confrontés au financement de leur
activité mais des agents sont caractérisés par des capacités de
financement alors que d'autres sont caractérisés par des besoins de
financement. Il existe plusieurs manières de financer l'activité.
Toutes ces manières de se financer présentent des avantages et des
inconvénients et tous les agents économiques n'y ont pas accès de
manière équivalente. Aujourd'hui se développe le financement
direct de marché. Le financement passe par la création et la
distribution de la monnaie. Une monnaie qui est de plus en plus
dématérialisée et dont le contrôle est de
plus en plus indirect.
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