La
morale
L’éthique est l’investigation générale de ce qui est bien selon
Moore. On divise la réflexion sur l’éthique en deux champs de réflexion
distincts : la méta-éthique et l’éthique normative.
I-
Problèmes de méta-étiques
A-
La morale peut-elle être universelle ?
1- La
thèse relativiste
La thèse
relativiste est en accord avec toutes les pratiques. Nos jugements moraux
seraient systématiquement considérés comme relatifs à notre propre système de
valeurs et la subjectivité de nos assertions anéantirait notre prétention à prescrire
quoi que ce soit (Marquis de Sade).
2- Thèse
universaliste
On ne peut soutenir que les
normes éthiques sont inconstantes et subjectives, il y a une exigence morale universelle.
« Les choses respectables sont
relatives et contradictoires, mais le fait de respecter ne l’est pas » Vladimir
Jankélévitch
B-
La morale est-elle une affaire de cœur ou de raison ?
Certains
philosophes comme Rousseau estiment que notre moralité n’a que peu à voir avec
la rationalité et que son fondement se trouve dans notre conscience morale.
Le problème est qu’il y a toutes
les raisons de penser que cette voix morale soit le résultat d’une éducation
particulière relative à une culture spécifique et que les injonctions de cette
conscience bien peu divine soient en réalité souvent arbitraires ou
capricieuses.
De nombreuses études
expérimentales montrent que l’homme qui n’est pas dans une configuration physique
et émotionnelle favorable ne pourra pas avoir un bon comportement moral.
Dans la vie morale, il importe
que l’émotion joue un rôle de moteur de l’action et que la raison joue plutôt
le rôle de mise en ordre, d’harmonisation de l’action.
La raison seule est faible, l’émotion
seule est arbitraire. Il faut donc que l’émotion et la raison s’allient pour
combiner la force motrice de l’une et l’orientation rationnelle vers la justice
universelle de l’autre.
II-
Ethique normative
A-
Le déontologisme
Il s’agit d’une
doctrine morale qui se fonde sur le respect du devoir. Il ne faut pas juger un
acte selon ses conséquences, mais selon sa conformité à certaines règles qui codifient
ce que l’on peut faire ou pas. C’est une morale non-eudémoniste (recherche du
bien indépendante de la recherche du mal).
Kant montre comment notre raison
pratique a la capacité de se donner des impératifs catégoriques (vraie morale)
par opposition aux impératifs hypothétiques.
« Agis toujours d’après une maxime
telle que tu puisses également vouloir qu’elle devienne une loi universelle »
Ce sont les intentions qui
comptent, pas les conséquences.
B-
Le conséquentialisme utilitariste
Les conséquentialistes
pensent que toute morale doit être fondée sur les conséquences de nos actions.
Une action est moralement bonne lorsqu’elle engendre des conséquences
favorables au bonheur de l’humanité. C’est une morale eudémoniste.
« Jouir et fais jouir, sans faire de
mal ni à toi, ni à personne, voilà je crois toute la morale » Chamfort
C-
Contre la morale : l’immoralisme de Nietzsche et l’inversion
des valeurs
Pour
Nietzsche, la morale provient uniquement des mœurs, et celles-ci ont pour but d’abêtir
l’individu afin de mieux le contrôler.
La morale est d’autant plus
néfaste qu’elle a pour origine le ressentiment et qu’elle vise toujours à
abaisser la volonté de puissance des hommes forts pour protéger les faibles. La
morale est le triomphe des faibles qui constituent le plus grand nombre.
Il propose une morale immorale
fondée sur une inversion des valeurs qui permet à l’homme d’assumer à nouveau
ses instincts. Cette morale repose sur le respect de ce qu’il y a de plus fort
chez l’homme et le mépris de ce qu’il y a de plus faible chez lui.
« Qu’est-ce qui est mauvais ?
Tout ce qui vient de la faiblesse » Nietzsche
D-
L’éthique de la vertu : faire le bien par l’excellence
individuelle
On cherche une finalité à nos
actes, le bien est le bonheur suprême selon Aristote.
Ce qui est bien et beau c’est ce
qui est modéré, harmonieux, réglé « médèn agan ».
Nous avons besoin de la
phronésis, la prudence qui est la vertu qui consiste à bien agir correctement
au bon moment, de manière intuitive, sans connaissance abstraite.
Le plaisir est le signe de la
puissance.
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