dimanche 5 février 2017

Philosophie, La morale, Terminale ES

La morale
L’éthique est l’investigation générale de ce qui est bien selon Moore. On divise la réflexion sur l’éthique en deux champs de réflexion distincts : la méta-éthique et l’éthique normative.
I-                    Problèmes de méta-étiques

A-     La morale peut-elle être universelle ?
1-      La thèse relativiste
La thèse relativiste est en accord avec toutes les pratiques. Nos jugements moraux seraient systématiquement considérés comme relatifs à notre propre système de valeurs et la subjectivité de nos assertions anéantirait notre prétention à prescrire quoi que ce soit (Marquis de Sade).
2-      Thèse universaliste
On ne peut soutenir que les normes éthiques sont inconstantes et subjectives, il y a une exigence morale universelle.
« Les choses respectables sont relatives et contradictoires, mais le fait de  respecter ne l’est pas » Vladimir Jankélévitch
B-     La morale est-elle une affaire de cœur ou de raison ?
Certains philosophes comme Rousseau estiment que notre moralité n’a que peu à voir avec la rationalité et que son fondement se trouve dans notre conscience morale.
Le problème est qu’il y a toutes les raisons de penser que cette voix morale soit le résultat d’une éducation particulière relative à une culture spécifique et que les injonctions de cette conscience bien peu divine soient en réalité souvent arbitraires ou capricieuses.
De nombreuses études expérimentales montrent que l’homme qui n’est pas dans une configuration physique et émotionnelle favorable ne pourra pas avoir un bon comportement moral.
Dans la vie morale, il importe que l’émotion joue un rôle de moteur de l’action et que la raison joue plutôt le rôle de mise en ordre, d’harmonisation de l’action.
La raison seule est faible, l’émotion seule est arbitraire. Il faut donc que l’émotion et la raison s’allient pour combiner la force motrice de l’une et l’orientation rationnelle vers la justice universelle de l’autre.
II-                  Ethique normative

A-     Le déontologisme
Il s’agit d’une doctrine morale qui se fonde sur le respect du devoir. Il ne faut pas juger un acte selon ses conséquences, mais selon sa conformité à certaines règles qui codifient ce que l’on peut faire ou pas. C’est une morale non-eudémoniste (recherche du bien indépendante de la recherche du mal).  
Kant montre comment notre raison pratique a la capacité de se donner des impératifs catégoriques (vraie morale) par opposition aux impératifs hypothétiques.
« Agis toujours d’après une maxime telle que tu puisses également vouloir qu’elle devienne une loi universelle »
Ce sont les intentions qui comptent, pas les conséquences.
B-     Le conséquentialisme utilitariste
Les conséquentialistes pensent que toute morale doit être fondée sur les conséquences de nos actions. Une action est moralement bonne lorsqu’elle engendre des conséquences favorables au bonheur de l’humanité. C’est une morale eudémoniste.
« Jouir et fais jouir, sans faire de mal ni à toi, ni à personne, voilà je crois toute la morale » Chamfort
C-     Contre la morale : l’immoralisme de Nietzsche et l’inversion des valeurs
Pour Nietzsche, la morale provient uniquement des mœurs, et celles-ci ont pour but d’abêtir l’individu afin de mieux le contrôler.
La morale est d’autant plus néfaste qu’elle a pour origine le ressentiment et qu’elle vise toujours à abaisser la volonté de puissance des hommes forts pour protéger les faibles. La morale est le triomphe des faibles qui constituent le plus grand nombre.
Il propose une morale immorale fondée sur une inversion des valeurs qui permet à l’homme d’assumer à nouveau ses instincts. Cette morale repose sur le respect de ce qu’il y a de plus fort chez l’homme et le mépris de ce qu’il y a de plus faible chez lui.
« Qu’est-ce qui est mauvais ? Tout ce qui vient de la faiblesse » Nietzsche
D-     L’éthique de la vertu : faire le bien par l’excellence individuelle
On cherche une finalité à nos actes, le bien est le bonheur suprême selon Aristote.
Ce qui est bien et beau c’est ce qui est modéré, harmonieux, réglé « médèn agan ».
Nous avons besoin de la phronésis, la prudence qui est la vertu qui consiste à bien agir correctement au bon moment, de manière intuitive, sans connaissance abstraite.  

Le plaisir est le signe de la puissance. 

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