Thème
1 : Le système politique démocratique
Chapitre
3 : Quelle est la contribution des organisations politiques ou
fonctionnement de la démocratie ?
On distingue généralement deux
types d’organisation politique :
-
Les partis politiques : association de citoyens
relativement durable dont le but est la participation à l’exercice du pouvoir.
Les partis politiques cherchent à faire partager une visions de la société, un projet et à
mobiliser l’opinion publique.
-
La société civile organisée :
elle correspond à l’ensemble des citoyens qui constituent une société en dehors de l’Etat et
des partis politiques. La société civile organisée correspond à
la société
civile constituée d’organisations qui vont représenter le reste de la société
civile. Celle-ci est un intermédiaire entre les citoyens et le pouvoir politique.
Ces organisations défendent une conception de la société, des valeurs, des intérêts qu’ils
jugent essentiels (ONG,
association, collectif, syndicat).
I-
La contribution des partis politiques à la
démocratie
A-
Les partis politiques participent à la politisation des citoyens
La
politisation est le processus qui conduit un individu à s’intéresser et/ou à
participer à la vie politique de son pays. Elle se traduit par la participation
aux élections, la lecture d’informations, la participation à des meetings, le
militantisme, l’adhésion à un parti, la présentation à une élection…
De nos
jours, plus
d’un Français sur deux se dit intéressé par la politique. Les partis
vont chercher à favoriser cette politique en :
-
Organisant des meetings avec une trame dramatique sous forme de show.
-
Démarchant des individus de la société civile organisée pour les
convaincre qu’ils ont des intérêts communs et qu’ils doivent à leur tour les transmettre
au reste de la société.
-
Diffusant des messages sur les grandes causes à défendre, atteindre
en poussant les individus à se positionner dans le débat.
-
Accueillant des individus au sein du parti.
La politisation
des individus va être influencée par leur socialisation
politique. Les différentes instances de socialisation (famille, école, pairs) relèguent des
messages politiques qui vont être peu à peu appris, intériorisés (plus
les instances de socialisation seront engagées politiquement, plus l’individu a
des chances d’être intéressé par la vie politique).
Les partis politiques peuvent aussi
socialiser les individus en les sensibilisant aux questions politiques, en les
impliquant dans des débats et en les formant afin qu’ils s’engagent de manière
durable.
B-
Les partis politiques organisent la mobilisation électorale
Les campagnes
politiques n’utilisent pas la violence physique, la prise de pouvoir se fait de
manière pacifique. Cependant, des batailles idéologiques vont s’exercer :
des camps opposés vont s’affronter pour la victoire de leurs idées/projets.
Ces campagnes
sont aujourd’hui encadrées par la loi (durée de la campagne, financement, pratiques…).
Les partis
politiques cherchent à mobiliser les électeurs de manière rationnelle en
présentant les arguments pour les convaincre de voter pour eux. Ils font appel à l’esprit
critique des citoyens en leur demandant de choisir de manière éclairée
entre les différentes politiques possibles.
Cependant,
la mobilisation
est aussi symbolique. Les partis politiques cherchent à transmettre des émotions, de la
sympathie pour leurs candidats : la personnalité du candidat va
influencer les électeurs, des petites phrases choc vont être retenues, ils vont chercher à
séduire les électeurs en leur promettant des avantages s’ils sont élus.
è La
mobilisation rationnelle des électeurs semble moins efficace que la
mobilisation d’ordre symbolique. Les électeurs semblent attacher plus
d’importance à la personnalité, aux phrases chocs et aux idées
simplificatrices.
La
télévision n’a pas créé des spectacles politiques, les meetings étaient déjà
spectaculaires avant. La nouveauté et l’originalité est que le meeting ne s’adresse
pas seulement à un public présent dans la salle mais à un public qui reste à
convaincre devant sa télévision, ce sont des spectacles de masse qui touchent
les électeurs.
Les
meetings sont des spectacles car :
-
Ils sont lis en scène (lumière, musique, arrivée du
candidat)
-
Le candidat est l’acteur principal qui récite son
texte mais le public est lui aussi devenu acteur : il doit montrer son
enthousiasme pour les idées défendues
La mobilisation électorale est
renforcée par ces spectacles :
-
Ils entretiennent l’enthousiasme des militants, du
public présent
-
Ils renvoient une image dynamique, positive, aux
électeurs qui ne se sont pas déplacé ce qui peut les convaincre d’aller voter
pour le candidat
En plus des
meetings télévisés, d’autres outils sont utilisés pour mobiliser les électeurs :
les nouvelles technologies (téléphone, réseaux sociaux) et le travail de
terrain.
Les militants sont une ressource
essentielle pour le bon fonctionnement de ces outils. Ils sont
prêts à passer
du temps bénévolement pour convaincre ceux qu’ils rencontrent en faisant du
porte à porte, sur les marchés et en discutant sur les réseaux sociaux.
Les efforts fournis par chaque militant permettront de toucher une population
importante. Le travail de terrain reste très utilisé puisqu’il permet un lien direct
entre les militants et les électeurs, d’autant plus que les militants peuvent
être des personnes connues (voisin,
ami, famille).
II-
La contribution de la société civile
organisée au fonctionnement de la démocratie
A-
Le rôle des associations, syndicats et groupes d’intérêt
Ø Associations
Les
associations sont des lieux d’engagement de d’action par les citoyens. Ils
s’y sentent
acteurs de la démocratie et cherchent à influencer les décisions politiques.
Ces associations existent car elles ne se sentent pas représentées par les
partis politiques.
Ø Syndicats
Les syndicats sont des organisations
qui ont pour but de défendre les intérêts professionnels de leurs membres
(respect du droit du travail…). Les
syndicats ont été considérés comme une menace pour les gouvernements et les
entreprises jusqu’à la fin de XXe (ils
réunissaient des individus cherchant à révolutionner les manières de diriger).
Les syndicats,
outre leur mission de défense des intérêts de leurs membres, permettent
d’assurer la stabilité de l’ordre public en encadrant les manifestations, en
pacifiant leurs relations avec les patrons/gouvernements. Les conflits
sont moins violents et le dialogue social entre les travailleurs et les décideurs
est plus serein. Ils participent au bon fonctionnement de la démocratie.
Ø Groupes d’intérêts
Les groupes
d’intérêts (lobby) sont des organisations constituées autour de la défense d’un
intérêt commun et cherchent à influencer les décideurs politiques dans un sens
favorable à leur cause (association
des paralysés de France qui lutte pour une meilleure accessibilité des
transports et lieux publics pour les handicapés en cherchant à influencer les
pouvoirs publics).
Les lobbys
participent à la démocratie car ils fournissent aux décideurs politiques des
informations parfois complexes qui vont les aider à mieux appréhender la
problématique et prendre leur décision. Les décideurs sont à la
recherche de leurs expertises ce qui donne aux lobbys leur légitimité pour
intervenir. Ils ne cherchent pas directement à s’adresser à la société en son
ensemble, ils ne cherchent à influencer que ceux qui décident.
è La
société civile organisée se compose de 3 acteurs essentiellement :
association, syndicats et groupes d’intérêts. Ils vont agir de manière variée
pour atteindre le but qu’ils défendent.
B-
Une diversité de modes d’intervention
1- Le
recours à l’action collective : contester et interpeler
Les affiches, banderoles s’adressent
à tous les citoyens qu’on cherche à interpeler : ils
doivent se positionner sur les problématiques dénoncées. Ensuite ces campagnes s’adressent aux
APU pour qu’elles interviennent au plus vite sous la pression de la société.
Les manifestations
soutenues par les syndicats poursuivent le même but : contester une
réforme et obliger le gouvernement à la retirer.
Les
campagnes de sensibilisation peuvent être diverses, elles peuvent chercher à
choquer, à faire rire… Elles doivent pousser l’opinion publique à réfléchir et les
pouvoirs publics à prendre la bonne décision. Ces campagnes jouent sur le
pouvoir des médias. Elles cherchent à faire du bruit pour passer dans
les médias, les réseaux pour que les questions deviennent incontournables
rapidement.
Il existe
d’autres façons d’interpeller l’opinion publique : faucher un champ OGM,
Femen, s’attacher à des rails, des centrales nucléaires, la gay pride.
2- Le
développement de logiques d’influence
Un lobbyiste est un professionnel
du lobbying. Il cherche à influencer les décideurs politiques en les
informant, en leur apportant son expertise. Il cherche à construire des
argumentaires rationnels, scientifiques, techniques pour que les décisions
soient prises en leur faveur.
Le lobby
pétrolier va chercher à défendre les intérêts des industries pétrolières. Le
lobby pétrolier cherche à minimiser la responsabilité des industries
pétrolières dans le réchauffement climatique et à éviter que les lois qui
pénaliseraient ces entreprises voient le jour. Ce lobby ne cherche pas à
contester les pouvoirs publics mais simplement les influencer.
Par
ailleurs, ce travail est fait dans l’ombre. Leurs modes d’action peuvent être
discrets : ils cherchent à défendre leurs intérêts privés et non pas
collectif. Mettre au courant la société dans son ensemble mettrait en péril
leurs actions.
Les lobbys sont souvent les représentants
d’individus proches du pouvoir. Ils font partie des dominants dans la société. Les dominés,
exclus de la vie politique, ne peuvent pas faire un travail de lobbying et
doivent souvent se contenter de contester, interpeller les pouvoirs publics et
l’opinion.
3- Le
recours à la coopération
Certaines lois ne sont pas décidées
par l’Etat seul mais en dialoguant avec la société civile, essentiellement
associations et syndicats. Elle a cherché à coopérer avec l’Etat et non pas à
s’y opposer. Cette coopération redonne de la légitimité aux hommes politiques,
leur permet de prendre des décisions plus efficaces et d’obtenir le point de vue
d’experts sur les problématiques étudiées.
è Les
partis politiques ne sont pas les seules organisations à participer au bon
fonctionnement des démocraties. La société civile a aussi son mot à dire, pas
simplement en protestant mais aussi e, cherchant à coopérer et influencer avec
les pouvoirs publics.
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