Le désir
I-
Définition du désir
« Tendance spontanée et consciente vers une fin connue
ou imaginée. Le désir repose donc la tendance dont il est un cas particulier et
plus complexe. Il s’oppose d’autre part à la volonté » Lalande.
II-
Le désir est l’essence de l’Homme
A-
Le désir est le moteur du vivant
« Il n’y a qu’un seul principe moteur : la
faculté désirante » Aristote.
La
possibilité de l’action humaine dépend de la présence en l’homme de désirs qui provoquent
des motifs d’action sans lesquels personne n’agirait. Différents auteurs
ont exprimé à leurs manières cette vérité :
-
Spinoza : conatus (effort vers la persévérance
-
Schopenhauer : métaphysique fondée sur le vouloir-vivre
-
Nietzsche : la vie doit se comprendre par la volonté de
puissance
B-
L’horreur de l’ennui et le besoin du divertissement
La preuve
irréfutable que l’homme vit sous l’influence dominante du désir est qu’il ne supporte pas
l’ennui.
« Le néant devenu visible » Anatole France.
Pascal a développé en détail la
thèse d’après laquelle les hommes fuient l’ennui en s’inventant des divertissements
qui les détournent de la pensée de la mort et de la condition humaine.
III-
L’objet du désir
A-
Le désir du superflu
L’homme ne se contente pas de désirer
le nécessaire, il désir le superflu. Mais il ne va pas jusqu’à désirer des choses
complètement impossibles.
« Boire sans soif et faire l’amour en tout temps,
Madame. Il n’y a que ça qui nous distingue des autres bêtes »
Beaumarchais.
B-
Le désir mimétique
Dans l’instinct
mimétique de l’homme se trouve une des sources de désir les plus importantes,
il a tendance à imiter ses semblables.
« L’homme désire toujours selon le désir de
l’autre » René Girard.
C-
Le désir de transgression
On peut
constater que le désir gagne en intensité lorsque le chemin vers la satisfaction implique
de transgresser des règles.
« C’est en Italie et au XVII siècle qu’une princesse
disait, en prenant une glace avec délice le soir d’une journée fort
chaude : « quel dommage que ce ne soit pas un péché » »
Stendhal.
D-
Le désir de ce qui est bon
Il faut
reconnaître que l’homme désire ce qui est objectivement bon pour lui-même s’il a tendance
à surévaluer les objets de son désir.
« Le désir fleurit, la possession flétrit toutes
choses » Proust.
On ne
comprendrait pas la constance et l’universalité de certains objets de désirs si
ces objets n’étaient pas dotés d’un certain nombre de qualités objectives les
rendant dignes d’être poursuivis.
IV-
Les troubles de la concupiscence et la nécessité
de la discipline rationnelle du désir
A-
Le danger des mauvais désirs : la concupiscence
« Tout ce qui est au monde est concupiscence de la
chair, ou concupiscence des yeux, ou orgueil de la vie » (st Jean) :
libido sentiendi (désir sensuel), libido sciendi (désir de connaissance),
libido dominandi (désir de domination) » Pascal.
B-
La discipline rationnelle des désirs
Si l’homme n’est pas orienté par la
raison, le désir peut engendrer confusion, frustration et malheur.
Les désirs
indisciplinés sont contradictoires entre eux, illimités et engendrent de
dangereuses illusions et déceptions. Mais il existe des solutions. Pour
lutter contre les désirs contradictoires il faut dépasser les désirs par la volonté,
déterminer rationnellement des buts suffisamment satisfaisants pour nous
combler et surtout utiliser notre raison.
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