Le bonheur
I-
Définition du bonheur
Le bonheur exprime un contentement
valable dans la durée.
« Une hirondelle ne fait pas le
printemps, non plus qu’une seule journée de soleil ; de même ce n’est ni
un seul jour ni un court intervalle de temps qui font la félicité et le
bonheur » Aristote.
Aristote
précise que le bonheur est le bien suprême de l’homme : il
est recherché par tous les Hommes et derrière leurs objectifs divers et variés
se trouve toujours l’idéal du bonheur.
II-
La thèse pessimiste : le bonheur
n’existe pas
Schopenhauer estime que l’homme est
condamné à osciller, comme une pendule, de la souffrance à l’ennui. Pascal
pense que l’homme est incapable d’atteindre le bonheur sur Terre (mais
en Dieu) et que c’est la temporalité, notre incapacité à vivre pleinement dans le présent
qui fait notre malheur.
« Nous ne vivons jamais, mais nous
espérons de vivre ; et, nous disposant toujours à être heureux, il est
inévitable que nous ne le soyons jamais » Pascal.
III-
La conception négative du bonheur : la
recherche ascétique de l’ataraxie
Le bonheur peut se définir non pas par
la présence positive d’un sentiment mais par l’absence de troubles.
C’est l’ataraxie (contentement de ne pas éprouver
de souffrance).
« Le bonheur, c’est le silence du
malheur » Jules Renard.
A-
La critique de l’hédonisme vulgaire
Les philosophes cherchant à atteindre l’ataraxie
sont conduits à critiquer la recherche obsessionnelle des plaisirs.
L’accumulation frénétique des plaisirs ne peut pas apporter la reposante
sérénité recherchée par ces derniers.
B-
Le bonheur selon les épicuriens : l’hédonisme mesuré
Les idées d’Epicure sur le bonheur (chercher
un plaisir modéré) ont été résumées en quatre points fondamentaux, le tetrapharmakon :
-
Les dieux ne sont pas à craindre
-
La mort n’est pas à craindre
-
Le bonheur est accessible
-
La souffrance est supportable
Nous devons distinguer les désirs
vains qui doivent être supprimés des désirs naturels (nécessaires ou
superflus).
C-
Le bonheur selon les stoïciens
Leur distinction fondamentale ne
se fonde pas sur la hiérarchie des désirs mais plutôt sur la distinction
entre ce qui est en notre pouvoir et ce qui ne l’est pas. Ce qui n’est
pas en notre pouvoir, ce sont tous les évènements extérieurs, ce qui est en
notre pouvoir, c’est tout ce qui concerne notre pensée.
Il faut nous forcer à aimer le réel
tel qu’il est. Malgré la misère de notre condition, nous devons aimer notre
destin (amor fati) pour atteindre l’ataraxie recherchée.
D-
Critique de l’idéal ascétique
Les ascètes (Nietzsche) n’aiment pas la
vie. Ils cachent leur dégoût pour celle-ci en adoptant un mode de vie pathologique
qui légitime la faiblesse.
Mais plutôt que de
se méfier des désirs, il vaudrait mieux les exalter et les vivre pleinement,
comme André
Gide, inspiré par Nietzsche, dans les Nourritures terrestres :
« Une existence pathétique,
Nathanaël, plutôt que la tranquillité »
« Si notre âme a valu quelque chose, c’est qu’elle a brûlé plus
ardemment que quelques autres ».
IV-
La conquête du bonheur par l’action
On ne reçoit pas le bonheur, on le
conquiert. C’est uniquement par l’action volontaire que l’Homme peut
atteindre le bonheur.
« Faire et non pas subir, tel est
le fonde de l’agréable » Alain.
V-
Du devoir d’être heureux
Notre bonheur ne reste pas enfermé
en nous, il rayonne vers les autres et contribue au bien-être de l’humanité.
S’efforcer d’être heureux n’est pas seulement un idéal personnel, c’est aussi un devoir
moral.
« Le bonheur, c’est la saveur même
de la vie. Comme la fraise a le goût de fraise, ainsi la vie a le goût de
bonheur » Alain.
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