mardi 13 juin 2017

Géographie, États-Unis Brésil, rôle mondial, TES

États-Unis Brésil, rôle mondial
Baisse du prix du pétrole en 2015. Beaucoup attribuent aux USA le mérite de cette tendance, grâce aux gaz de schiste. Mais le rôle du Brésil est également souligné : grâce à ses gisements offshores et ses agrocarburants, le Brésil présente une offre nouvelle et inédite. Cela prouve que ces deux géants territoriaux jouent un rôle mondial dans de nombreux secteurs : économique, politiques, culturels. Quel est le rôle dans le monde des deux puissances américaines, les États-Unis et le Brésil ? Peut-on comparer le rôle mondial des USA, superpuissance planétaire, avec celui du Brésil ? Après avoir vu que les 2 puissances jouent un rôle comparable au niveau géographique, économique et culturel, on verra que le rôle des États-Unis est sans commune mesure avec celui plus effacé du Brésil.
I.                     Deux pays qui jouent un rôle mondial au niveau géographiques, géoéconomiques et géoculturels
A.      Au niveau géographique : des pays immenses
Des superficies comparables : 8.5 M de km² pour le Brésil et 9.3 pour les USA, dont 19% du territoire est occupée par l'Alaska au climat ingrat. Donne deux points forts :
-          Un potentiel d'espace énorme : contrairement au Canada, à la Chine et à la Russie qui disposent de territoires vides essentiellement dans des contrées hostiles, ces deux pays ont de l'espace dans des régions au climat tempéré : les Prairies des USA, la région du centre du Brésil → cet espace confère de l'importance, car les pays qui ont de l'espace vierge sont devenus rares.
-          Un potentiel de richesses naturelles fabuleux : fer, or, pétrole au Brésil, charbon et pétrole aux USA →rôle au niveau de l'offre de matière première

B.      Au niveau géoéconomique : FTN, exportations agricoles
De grandes FTN : Petrobras, 4° compagnie pétrolière mondiale, Embraer, Globo : Brésil, pays de FTN dynamiques. Les entreprises brésiliennes ont contribué au développement du PIB de ce pays. La quantité de pauvres a beaucoup diminué dans ce pays depuis 30 ans. Idem pour les USA, présents dans les industries traditionnelles (GM, EXXON) et high-tech (entreprises informatiques du type "Amazon".).
Un potentiel agricole énorme : ces pays sont des géants agricoles : céréales des pays tempérés aux USA n°1 mondial  en maïs, soja  et blé (n°4 seulement pour le blé), plantes tropicales au Brésil : soja, maïs, fruits tropicaux. Ces deux pays sont des géants de l'exportation mondiale → rôle de l'arme verte. Ces deux pays exportent leur agriculture vers la Chine, le Japon, la Russie  et l’UE  Au Brésil, décuplement des exportations vers l'Asie entre 2000 et 2014  → un  moyen de pression pour les USA et le Brésil sur de « gros clients » = 2 secteurs agricoles très modernes, fortement tournés vers le marché mondial.
Deux géants de l’agrobusiness : la malbouffe US (Mars, Mc do) d’une part, les produits tropicaux brésiliens d’autre part. Résultat de l’émergence du Brésil : il est à son tour vu comme un pays impérialiste. Il agace ses petits voisins : Uruguay, Paraguay et Bolivie.
C.      Au niveau géostratégique
2 pays qui ont récemment conquis leur indépendance énergétique : le Brésil a exploité des gisements offshores (90% de la production pétrolière) + a développé des agrocarburants + Brésil géant mondial de l'hydroélectricité (n°1), grâce au Barrage d'Itaipu. Résultat : le Brésil parvient à exporter de l'énergie, surtout vers la Chine et l'Inde. Cette politique se fait au détriment des terres amérindiennes en Amazonie, qui souffrent de la construction de ces barrages.
USA aussi ont lancé une politique de développement des gaz de schiste. Forte hausse de la production et les USA sont devenus en 2014 le 1° producteur mondial d'hydrocarbures, devant l'Arabie Saoudite. Ces pays proposent une alternative à l'offre d'hydrocarbure venue du Moyen-Orient.
Résultats : les USA et le Brésil sont des géants économiques mondiaux, au niveau agricole, industriel et énergétique

D.  Au niveau géoculturel : une volonté de rayonnement
Soft power US bien connu : la langue, la nourriture, la musique et un  cinéma au succès inégalable + Les spectacles de Broadway, la créativité dans les arts, les œuvres de Roy Lichtenstein ou d’Edward Hopper.
Points communs : le Brésil est également très fier de sa culture : ses telenovelas exportés dans les pays du Sud : programmes tv moins couteux que les productions hollywoodienne, axés sur des histoires sentimentales complexes. Evoquons aussi le succès des musiques latinos. Pour avoir au moins une référence culturelle, j'évoque le célèbre "Chico Buarque" avec  Essa Moça Tá Diferente  ou si vous préférez : "Gilberto Gil» : Toda menina Bahiana . Il y a aussi le carnaval, le football, et, pour des raisons inexplicables, le beach volley féminin qui contribue à la notoriété du Brésil.
Evoquons enfin le poids croissant de la langue portugaise, forte de près de 250 millions de locuteurs à travers le monde,  dans des pays prometteurs comme l'Angola. On parle d'un cercle de pays "lusophones", dont le Brésil est le fer de lance.
Images de Rio (Copacabana, pain de sucre, Christ du Corcovado) célèbres dans le monde entier.  En définitive, le Brésil  bénéficie d’une image très positive, notamment dans les pays du Sud.


                            II. Des différences au niveau de l'importance du rôle mondial joué
A. Au niveau politique et militaire
Le déséquilibre est  flagrant : Du point de vue militaire, Poids US = 45% du poids militaire mondial.  L'armée US a joué un actif tout au long du XX° siècle : Les USA ont participé aux Guerres mondiales, aux guerres en  Yougoslavie, Irak, Afghanistan .... L'armée US intervient moins à l'extérieur depuis la mésaventure irakienne, mais le potentiel reste là.
Au contraire, Brésil = armée limitée. Un budget militaire d'à peine 22 milliards de dollars, soit 2 X moins que la France, et surtout 25 X moins que les USA. Et surtout, une armée qui n'intervient dans aucun conflit (contrairement à la très active armée française), or, une armée n'acquiert de la crédibilité que lorsqu'elle va "sur le terrain".
Du point de vue politique, la notoriété internationale du chef d'État brésilien Michel Terner est plutôt faible. La prédécesseur de Michel Terner, Dilma Rousseff était très contestée dans son pays, à cause de scandales de corruption à répétition, au point de subir un vote de destitution, au mois de juillet dernier. De plus, le  Brésil n’a pas de siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU, qui lui permettrait de jouer un rôle diplomatique de premier plan. En clair, le Brésil a un rôle avant tout régional, prépondérant sur le continent sud-américain, mais sa voix ne porte pas au-delà de la sphère latino-américaine.
Au contraire, présence des USA devenue indispensable sur toutes les grandes questions internationales. La voix d'Obama portait  et avait  de l'impact. Quand  les USA  menaçaient un pays de sanctions, ils étaient  influents. Idem   quand ils décident de combattre les paradis fiscaux. Quant à Donald Trump, plus déroutant, on peut dire que le moindre de ses faits et gestes  est épié. Les quelques décisions qu'il a déjà prises depuis qu'il est au pouvoir  (fermetures des frontières pour les ressortissants de pays tels que l'Iran ou le Soudan) ont été très commentées. 


B. Au niveau économique et financier
Concernant le  poids économique : poids du PIB US nettement supérieur à celui du Brésil (18000 milliards de $ contre 2000 pour le Brésil = rapport de 9 à 1) Autant de différence que le rapport France / Pakistan. Il y a quelques années, le différentiel était seulement de 6 à 1.
Concernant la puissance financière : Bourses et technopôles des USA ont une place majeure, sans commune mesure  avec celles du Brésil + rôle du dollar alors que la plupart des gens sont incapables de citer la monnaie brésilienne, (le  real) qui est moins célèbre que le franc suisse ou le won coréen. Idem pour les banques : celles des USA (Goldman Sachs) ont un rayonnement mondial. Le rôle de la bourse de  São Paulo est limité : ne fait même pas partie des 10 principales places boursières mondiales (= derrière Zürich)
Concernant la croissance économique : Les BRICS  seraient-ils un mirage ?  Brésil connaît crise  économique, et les tensions sociales sont à nouveau fortes. Cela s’est vu pendant la coupe du monde et ça s’est encore amplifié en 2015-2016. Crise économique et politique.  Au contraire, les USA connaissent une forte croissance grâce aux gaz de schiste, même si cette croissance est sans doute éphémère. Croissance supérieure au Brésil depuis 2012.
Concernant le niveau de vie : Une vaste proportion de la population brésilienne  vit dans des favelas. La pauvreté aux USA n'atteint pas les mêmes proportions. Chiffe du PIB par habitant montre une différence énorme : 2013 : 56 000  $ pour les USA, 44 000 pour la France, 9 000 pour le Brésil, situé entre le Gabon et la Turquie ! Idem pour l'espérance de vie, considérée pourtant comme le point faible des usa : 83 ans pour la France, 79 ans pour les USA (mauvais score pour un pays développé, à cause de la difficulté pour les plus pauvres à bien se soigner), 74 ans au Brésil: = moins que la Libye ou la Tunisie (75 ans).

C. Des différences au niveau du soft power
1. Meilleur rayonnement intellectuel
Les universités étasunienne attirent plus et sont plus cotées au classement de Shanghai. + Meilleur niveau de recherche, + rayonnement des prix Nobel, nombreux et inventifs, dans tous les domaines. USA attirent  chercheurs et talents venus du monde entier. Depuis 1901, 40% des prix Nobel sont américains, alors que les P Nobel  Brésiliens sont rares. Beaucoup de gens sont capables de citer des noms d'inventeurs ou d'ingénieurs américains (Henry Ford, Bill Gates, Steve Jobs, Elon Musk). L'Americain way of life fait des USA le 1° pays mondial pour l'immigration.

2. Meilleur rayonnement culturel

La culture brésilienne va se limiter à l'aire de l'Amérique du Sud (exemple : Paraguay, polarisée) et des pays lusophones : Portugal et Angola. Idem pour les musées, les villes : LA, Chicago et NY bénéficient d'une notoriété supérieure. Les 2 fiertés culturelles du Brésil sont fragiles : le carnaval de Rio est exceptionnel, mais on parle autant de la violence des gangs, qui ternissent la fête,  que de la beauté des spectacles. La Coupe du monde a abouti à un résultat paradoxal en 2014 : on attendait un jeu brésilien magnifique et une organisation défaillante, et c'est l'inverse qui s'est produit. Le « football de rêve » des Brésiliens est un peu cliché. Le Brésil est certes  une « très bonne équipe », mais ses clubs n'ont pas la renommée internationale des clubs européens. A l'inverse, l'équipe étasunienne de basket justifie sa réputation à chaque tournoi depuis des décennies. Les USA gagnent beaucoup plus de médailles aux JO que le Brésil, dont aucun sportif n'est célèbre, en dehors de la sphère du ballon rond.

Nous avons donc vu que ces deux pays, de taille et de population semblables, étaient d'indiscutables géants mondiaux, notamment sur le plan économique, et culturels. Ils disposent en commun de l'arme verte qui donne l'impression que ces deux géants  seraient capables d'alimenter une bonne partie de l'humanité en nourriture, en profitant de leurs larges espaces. Pourtant, les différentes sont flagrantes : les États-Unis sont une hyperpuissance, tant au niveau militaire, politique, économique, scientifique et culturel, alors que le Brésil doit se limiter à une influence et à une notoriété d'importance régionale.

Ces deux pays partagent en commun une vision angoissée d’un avenir qui semble promis à la Chine : le Brésil s'enfonce depuis 3 ans dans la pire crise économique de son histoire. Quant aux USA, ils sont embarqués dans une aventure inquiétante avec leur nouveau chef d'État imprévisible. Peut-on faire le pari que ces deux pays sauront s'extirper de la nasse dans laquelle ils sont tombés, tant leur dynamisme et leur potentiel géographique  les rend fascinants ?

Géographie, États-Unis-Brésil, dynamiques territoriales, TES

États-Unis-Brésil, dynamiques territoriales
Usa et Brésil sont les 2 géants territoriaux du continent américain. D’une superficie globalement comparable (autour des 9 millions de km²), les 2 pays ont une histoire un peu semblable : une population en provenance d’Europe pour les colons blancs et venue d’Afrique pour les esclaves. Dans les deux pays, les Amérindiens ont été  massacrés et cantonnés dans des réserves. Quant aux Noirs, ils ont été asservis dans des plantations : sucre au Brésil, coton aux USA. Les migrants ont d'abord débarqué dans des ports emblématiques de la côte Est : Salvador, puis Rio au Brésil,  New York, aux États-Unis. Ces villes ont été à chaque fois le point de départ de l' expansion territoriale  des migrants, qui se sont répandus en auréoles à partir de leur base  de débarquement, ce qui fait qu'aux USA comme au Brésil, pour des raisons historiques, les fortes densités sont encore de nos jours situées sur la côte Est.  Le cœur  du pays est donc toujours localisé  sur le littoral Atlantique. Ces pays ont ensuite profité de l’immensité de leur territoire pour se développer, de façon extensive d’abord, plus rationnelle ensuite, au cours du XX° siècle. Mais, avec l’irruption de la mondialisation et avec l’intégration de ces pays dans des organisations régionales, la dynamique de localisation de la population évolue : certaines régions du Brésil ou des États-Unis périclitent, alors que d’autres, boostées par un environnement favorable, se développent. Aussi pouvons-nous nous demander quelles évolutions connaît aujourd’hui l’organisation territoriale de ces deux puissances ?
I.                    Deux territoires centrés sur la côte est, avec des villes énormes
A.  Des métropoles de rang mondial
1° point commun entre les villes du Brésil et des USA : importance de la proportion de la population urbaine : 81% aux USA et 85% au Brésil (France 80%). Les petits villages isolés n'abritent qu'une minorité de la population de ces pays. Ils font un peu partie du folklore du passé, de l'époque de l'héroïque conquête de l'Ouest. 
2° point commun : la taille énorme des mégapoles. Les métropoles sont souvent situées sur la côte Atlantique : New York (18 millions d'habitants) , Boston, Washington, Chicago aux USA... São Paulo (21 millions d'habitants, soit 2 x Paris), Rio, Salvador, Recife, Belo Horizonte  au Brésil.
Ces villes vont polariser les emplois qualifiés : ingénieurs, chercheurs, avocats (C'est une des logiques de la métropolisation de concentrer les métiers qualifiés dans les plus grandes villes).
3°point commun : au niveau des paysages urbains : CBD au centre, avec des gratte-ciels et des avenues larges, gated communities et quartiers ghettoïsés autour, et des banlieues pavillonnaires interminables. Des villes bien plus étendues qu'en Europe, car ces deux pays ne manquent pas de place. Le foncier est moins cher qu'en Europe.

1° différence : Gros foyer de métropoles sur la côte ouest des USA : 4 métropoles : San Diego, Seattle et surtout, San Francisco et Los Angeles... Alors que l'Ouest du Brésil est un cul-de-sac désertique, ombragé par une forêt équatoriale hostile : l'Amazonie.
2° différence : Les métropoles étasuniennes sont davantage intégrées à la mondialisation : bourse, université, technopôles, aéroports. Seule, São Paulo est vraiment une métropole de rang mondial au Brésil. Les autres villes sont davantage des mégapoles : elles sont très peuplées, mais n'ont pas vraiment de fonction de commandement. Rio, Salvador, Manaus  ou Fortaleza.
Autre différences : la qualité des  infrastructures : les métropoles étasuniennes sont mieux reliées entre elles : meilleures desserte routière, ferroviaire ou aéroportuaire. Il suffit de comparer les chaotiques routes amazoniennes avec les highways très larges qui quadrillent  les USA du Nord au Sud, d'Est en Ouest.
B. Des centres décisionnels historiques qui restent importants:
USA : centre décisionnel =  Mégalopolis « BosWash ». Au Brésil, centre décisionnel = le triangle SP-R. deJ. –BH. Des densités supérieures à 200 h/km² : les plus fortes densités restent donc celles des centres historiques.
Aux USA, on appelle ça le cœur économique et décisionnel. Il correspond au 1/4 Nord-est : divisé en 2 espaces : 1° espace, le foyer des Grands lacs, 2° espace, la Mégalopolis... Ces deux centres sont séparés par la chaîne des Appalaches. La Mégalopolis abrite une ville mondiale, NY, qui est un centre décisionnel planétaire : Le 1/4 Nord-est abrite les foyers traditionnels de l'industrie : acier, automobile, chimie, pharmaceutique... + un foyer agricole : élevages bovins de Chicago, champs de soja et de maïs. 1/4 Nord-est =  40% du PIB
Au Brésil : « le cœur économique et décisionnel » = le 1/4 Sud-est : Centre historique, encore plus polarisé : 70% du PIB du Brésil ! 2 villes mondiales émergentes, Rio, capitale culturelle, et surtout São Paulo, capitale industrielle. Le ¼ Sud-est est à la fois le cœur agricole du Brésil (sucre, café) et son cœur industriel : industries classiques (automobiles) et high-tech (industrie aéronautique Embraer).
C. Des  périphéries dynamiques
Pour les USA : on retrouve un croissant périphérique dynamisé : la Sun Belt, avec 4 foyers attractifs : dynamisés  à chaque fois par  la mondialisation :
-          Le Washington State, ou Pudgetopolis, lié à l'Asie et au Canada, industrie aéronautique, Boeing, et informatique (Microsoft)
-          La Californie, liée au Mexique et à l'Asie, grand centre mondial de l'informatique (Silicon Valley) et du cinéma agriculture (agrumes, fruits, productions maraichères)
-          le Texas, polarisé sur le Mexique et le pétrole + la "Silicon Prairie" (Entreprise Dell). Ces trois régions possèdent une interface frontalière dynamisée par l’Alena
-          La Floride, polarisée sur les Antilles, espace touristique et aérospatial, agriculture tropicale et biotechnologie.
Au Brésil, périphérie dynamique moins évidente : Le Sud agricole, avec l'Uruguay et l'Argentine (échanges agricoles) + le Mato Grosso, plus au nord Dans ces régions, l’interface frontalière est en cours de valorisation. Le Mato Grosso  est devenu le géant du soja ! Porc, poulets bovins. Hydroélectricité (Barrage géant d’Itaipu). Dynamique politique : le gouvernement a incité la population à migrer vers le centre dès 1960, avec le déménagement de la capitale à Brasilia, bâtie par  l'architecte Niemeyer : La Capitale Brasilia, ville champignon de banques et d'administration: peuplée de 100 000 habitants en 1960, 2.5 millions aujourd'hui.
D. Les périphéries délaissées :
Les densités faiblissent au fur et à mesure qu’on s’éloigne de l’Océan.
Aux USA : les Prairies et l'Alaska souffrent d'un climat difficile : hivers froids, été secs, tornades. Autre élément répulsif : les Rocheuses / Mais ces régions sont en plein essor : tourisme (Montana)
Au Brésil, 2 centres répulsifs : L'Amazonie  et le Nordeste. Le Nordeste est l'ancien centre historique. C'est une région devenue pauvre, et qui perd des habitants. Remarquons toutefois le dynamisme textile de la ville de Fortaleza.  L'Amazonie  (54% du territoire) a longtemps été un lieu pour les aventuriers (or), les voyous (trafic en tous genres) et les paysans  sans terre qui pratiquaient l'agriculture extensive.
Le gouvernement parlait de fronts pionniers : Bois, agriculture extensive, hydroélectricité. On s’interroge sur la durabilité d’un système basé sur l’exploitation des ressources naturelles des terres vierges : ce  système  n’est pas durable à moyen terme.

II. Des dynamiques en lien avec la mondialisation qui recomposent le territoire
A. Des dynamiques influencées par l'exploitation des richesses naturelles
Aux USA, certains coins du 1/4 Nord-est sont sinistrés : On parle de « shrinking cities » : cas de Cleveland et Pittsburgh (villes qui subissent la crise de l’acier) et de Detroit (ville qui connaît la crise de l'industrie automobile). Comme ces villes ont fait fortune sur l'industrie du fer, à la base de l'acier et de l'automobile, on parle, par ironie, de la roasted belt. Detroit : 1950: 1.8 millions d'habitants et 4° ville des USA. 2013 = 0.6 millions. Idem pour la ville de Flint, dans le Michigan. Le cinéaste Michael Moore a dénoncé dans ses films les ravages de la mondialisation en se référant à sa ville natale de Flint, et en prenant comme exemple l'État du Michigan, sinistré, qui se dépeuple (film : The big One, en 1997). Où va migrer la population qui quitte les Grands Lacs ? Flux internes importants vers la Sun belt. Phœnix, Las Vegas, les villes du Texas (Dallas, Houston, San Antonio). Les Américains sont  plus mobiles que les Français. 12% des Américains bougent tous les ans (10% des Français).
La volonté de développer les hydrocarbures non conventionnels (gaz de schiste) aux USA favorise aussi le développement des Etats désertiques du Dakota ou de  l'Alaska. Nord Dakota = plus forte croissance des USA. On assiste aux USA à un rééquilibrage de la population, qui migre vers certains des États désertiques  des prairies depuis quelques années
Les Brésiliens ont fui au XX° siècle le Nordeste, la « périphérie en crise ». Le Nordeste est une région répulsive, aride, dont les champs ont été ruinés par l'érosion. Une partie du Nordeste est formé de buissons piquants adaptés au climat aride, et impropre à l'agriculture : il s'agit de la caatinga, un territoire ingrat et désertique, grand comme 2 fois la France, et qui se vide de ses habitants. Toutefois, ces flux migratoires se sont ralentis  depuis 10 ans.
Les migrants partent souvent vers les  fronts pionniers de l’Amazonie. Ces fronts sont mieux structurés et  de plus en plus contrôlés par le gouvernement, qui surveille l'exploitation du bois, Le gouvernement brésilien ne veut pas entendre parler de développement durable mais il veut quand même aujourd'hui exploiter la forêt de façon rationnelle.

B. Une dynamique en lien avec la mondialisation
La mondialisation  va renforcer les migrations internes à destination des ports de commerce : rappel : 80% des échanges mondiaux se font par la façade maritime. Aux USA, le  port  de NY et les ports du golfe du Mexique se développent : Houston, Sud-Louisiane (n°1), Beaumont.  =Grands ports pétroliers.
Au Brésil, les grands ports se nomment Santos, qui est le port de la mégapole São Paulo, Itaguai, qui est le port de  la mégapole Rio, Paranagua, qui est le port de la mégapole Curitiba = grands ports d'exportation des richesses naturel (fer du Brésil, pétrole à Houston) et des produits manufacturés + port d'importation (USA : 1°  importateur mondial). Les exploitations offshores accentuent la littoralisation.
Dans le cadre des organisations régionales, les échanges sont très importants avec les pays voisins: 
USA cadre de l’ALENA : commerce dynamique avec Canada : une des frontières les plus dynamiques du monde, twin cities (Detroit-Windsor) et la « Seaway », le long du fleuve St Laurent, permet aux villes des grands lacs d'être reliées à la mondialisation (Cleveland, Chicago). A l'Ouest aussi, Pudgetopolis est reliée à la très dynamique métropole de Vancouver, au Canada Pacifique. Idem avec les « twin citie »s de la Mexamerica : San Diego – Tijuana. Importance des Maquiladoras. Mais frontière peu ouvertes pour les Mexicains, car crainte de la drogue et de l'émigration.
Intégration frontalière beaucoup moins forte au Brésil : obstacle de l'Amazonie. Développement d'une zone commercial aux trois frontières : Brésil, Paraguay Argentine, dans le cadre du Mercosur. + Projet d’infrastructures de transport en partie financé par la Chine. : Route à travers l’Amazonie, jusqu’au Pérou. Volonté de relier l’Océan Pacifique à l’Océan Atlantique.
C. Aux USA : une dynamique liée à des flux d'immigrés :
Aux USA, flux massifs de migrants, qui s'établissent surtout dans les États frontaliers du Mexique. Modifient la composition ethnique de ces États. 1/3 des habitants du Nouveau-Mexique parlent l'espagnol à la maison. Idem dans les autres États frontaliers au Mexique. Cet afflux provoque la réaction xénophobe du gouvernement Trump, qui veut inverser la tendance en décourageant l’immigration par divers moyens.
Le Brésil a connu un bouleversement. Jusqu'en 2005, pays d'émigration, surtout vers les USA. Ensuite, le Brésil est devenu une terre d’immigration clandestine, avec un flux de population, en provenance des pays les plus pauvres du continent : Haïti, Bolivie, surtout vers le Sudeste. Ces populations étaient notamment attirées par les chantiers de prestige des Jeux Olympiques et de la coupe du monde de football. Mais depuis 5 ans, le Brésil traverse une grave crise. Chute du PIB en 2016 (-3.6% !)


Nous avons donc vu que le Brésil et les États-Unis et le Brésil partageaient de nombreux points communs, autant  dans l'organisation de leur territoire que dans celle de leurs grandes mégapoles. Ces deux pays connaissent actuellement des dynamiques territoriales importantes, influencées par la mondialisation et par le dynamisme des relations commerciales avec les pays voisins.

Il reste à savoir si ces dynamiques migratoires sont passagères ou si elles sont susceptibles de durer : la Californie et la Floride sont victimes de crises climatiques régulières et semblent au bord de la saturation démographique, tandis que l'aridité des sols des fronts pionniers amazoniens au Brésil ne laisse pas présager une implantation massive et durable de la population. On a l'impression parfois que ces vagues migratoires sont des "modes", mais que sur le long terme, le cœur du pays, New York aux USA et São Paulo au Brésil, restent constants, en vertu de l'ampleur de la  force d'attraction qu'exercent les quelques villes mondiales de notre planète.

Géographie, Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales, TES

Thème 3 : dynamiques géographiques de grandes aires continentales
L’Amérique, puissance du nord, affirmation du Sud
Le continent américain : entre tensions et intégrations régionales
Les îles Caïmans : paradis des Antilles, vivant du tourisme et de l’activité bancaire, l’un des pays les plus riches du monde. A quelques dizaines de km de là, Haïti est un PMA, qui ne se relève pas du séisme de 2010. Pauvreté extrême : bidonvilles, violence font de ce pays un angle mort de la mondialisation. Même continent, même zone, mais 2 mondes différents (Somalie/Suisse). Que de contrastes, alors qu'on est dans le même cadre géographique et climatique ! Quels sont les contrastes et les dynamiques du continent américain ?
I- Un développement inégal, source de tensions
A. Une Amérique riche : Am. du Nord et paradis fiscaux des Antilles
Forts contrastes sociaux  entre l'Amérique riche et pauvre. Entre 0.8 et 0.915 : Les USA sont l'un des pays les plus riches du monde, par habitants + puissance politique majeure de notre époque. Canada : pays très riche également, grâce à ses richesses naturelles et à ses entreprises dynamiques + quelques micro-États d'Amérique Centrale, qui font aussi partie des pays riches : Bahamas, Caïmans. Peuvent également  être considérés comme riches : des îlots de prospérité dans les pays du Sud : les riches gated-communities d’Amérique latine : Sao Paulo, Buenos Aires.
B. Une Amérique du Sud qui se développe : essor des classes moyennes  au Mexique, Chili, Brésil
Entre 0.73 et 0.8 : L'Argentine et le Chili ont un IDH élevé, mais le niveau de vie est nettement inférieur à celui des USA. Mexique, Pérou, Brésil se sont enrichis depuis 20 ans et une classe moyenne est apparue. Ces pays sont considérés comme des pays "émergents". Nombreuses richesses naturelles et liens commerciaux dynamiques vers l'Amérique du Nord. Attention : le cliché « Nord = produit fini, Sud = matières premières » s’estompe : Canada et USA exportent biens agricoles, Brésil exporte aussi produits high-tech (avions). Dans ces pays, les inégalités sociales sont très fortes et entrainent des tensions ! Les populations marginalisées se retrouvent dans des réseaux mafieux violents.
C. Les exclus du développement : PMA et populations ghettoïsées inf à 0.73
Certains pays d'Amérique centrale sont pauvres. 1 PMA = Haïti, situation catastrophique. Situation très difficile à Cuba. Pauvreté et violence extrême dans certains pays d'Amérique centrale : Nicaragua, Guatemala, Salvador, Honduras. Les liens commerciaux vers l'Amérique du Nord  concernent surtout des matières premières (bananes) et des produits illicites : drogue, émigration, mafias diverses.
Il est faux de dire que les USA se désintéressent des pays les plus pauvres Aide humanitaire. + Envoi de revenus des immigrés vers leur pays d'origine = 1/3 du PIB d'Haïti. En outre, lutte contre le trafic de drogue menée par les États-Unis
Mais dans chaque pays, des poches de pauvreté importantes  qui abritent  les exclus du territoire : bidonvilles brésiliens ou mexicains, ghettos dangereux des mégapoles des USA. A l'inverse, il existe des poches de richesses en Amérique centrale : complexes touristiques à Cuba, Jamaïque, Rép. Dominicaine.
II. Les différents types de tensions sur le continent américain
Un continent en apparence « paisible » par rapport à l’Asie ou l’Afrique : A peine 4 langues parlées par plusieurs millions de personnes (F, GB, E, P), des langues indoeuropéennes. Peu de conflits religieux : la plupart des Américains, sont chrétiens (d’obédience très diverses, il est vrai).


A.      Des tensions internes : conflits ethniques, groupes marxistes, cartels de drogue.
Des conflits ethniques, chaque peuple est souvent une mosaïque ethnique : Noirs, blancs, métis, Amérindiens, Asiatiques sur la côte Ouest du Canada. Entraîne quelquefois  des tensions ethniques .Exemple : les blancs sont souvent en haut de l'échelle sociale en Amérique du Sud, ce qui entraine le ressentiment des populations amérindiennes (qui étaient les premiers occupants du continent) avec un vote amérindien : Morales en Bolivie, est le porte-parole d'un peuple qui a eu l'impression d'avoir été acculturé. Les dialectes amérindiens sont tous menacés.  Idem aux  États-Unis, où les tribus sioux, apaches, dakotas ont l'impression de perdre leur identité.
Les Noirs ont parfois l’impression que la justice est plus sévère avec eux : exemple : les émeutes de Fergusson, en août 2014, après l’annonce d’un policier non inculpé après avoir tué un Noir. Le racisme a toutefois reculé. Prise de conscience de l'égalité des races depuis Martin Luther King (1968), mais les tensions demeurent palpables.
En Amérique du Sud : pas de conflits religieux comme en Afrique, mais une longue tradition de guerre civile : exemple : "Sentier lumineux" au Pérou, dan les années 1980, guérilla marxiste au Nicaragua, au Salvador, en Colombie. Mais les tensions s'apaisent : accords de paix signé par les FARC en novembre 2016, mettant fin à un conflit vieux de plus de 50 ans, les FARC : force armée révolutionnaire de Colombie. Au départ (années 1940) : il s'agissait d'un mouvement marxiste qui réclamait une plus grande justice sociale, une réforme agraire. C'est peu à peu devenu un mouvement terroriste, qui pratiquait  les prises d'otage et le trafic de Cocaïne. Les Farcs ont causé la mort de dizaines de milliers de morts depuis 50 ans. La paix signée devrait permettre d'intégrer la Colombie dans la mondialisation.
Les guérillas d'Amérique du Sud ont développé des réseaux de vente de drogue redoutables qui détruisent l'ambiance des grandes villes. Mexique, Brésil, USA : guerre des gangs : fait fuir les investisseurs, et décourage les touristes. (Exemple la ville frontalière de Ciudad Juarez au Mexique) La Colombie, le Venezuela, la R.D. et le Guatemala, les Etats les plus dangereux. Taux d'homicide très élevé. Au Mexique, situation contrastée : le pays est globalement attractif : Cancún, Mexico, mais les zones de délinquance ternissent l’image du pays. Aussi, en 2006, le président mexicain Caldreon a lancé la guerre contre les cartels de drogue qui se battaient pour alimenter le marché des USA : but permettre à des cités ravagée par ce trafic de retrouver la sérénité : exemple : Acapulco, la « St Trop des années 1960 », gangrénée par la délinquance, a vu fuir sa clientèle touristique. Déjà 80 000 morts, notamment dans des règlements de compte. Guerre souvent spectaculaires, avec des narcotanks. Exemple : fin 2014 : disparition de 43 étudiants, massacrés par les membres d'un cartel.
Points communs de ces tensions : elles sont exprimées par des populations qui ont le sentiment d'avoir été victimes d'injustices sociales ou ethniques.
B.      Des conflits entre États sud-américains
Continent sans guerre récente. Pas de conflits religieux comme en Afrique, malgré longue tradition de guerre civile : + des rivalités frontalières:
Exemple de la Colombie et du Venezuela: Liées à la frontière amazonienne : très difficile à surveiller. Favorise les activités illicites de groupes mafieux, dans ces zones difficiles d'accès : recherche d’or, coupe illégale de bois. Faites à la frontière pour échapper aux forces de l'ordre. En août 2015, 3 militaires vénézuéliens sont blessés par des trafiquants colombiens, entrainant la fermeture de la frontière pour 60 jours. Tension exagérée par le fait que la Colombie est une alliée des USA, alors que le Venezuela est défiant + tension sur le partage de la ZEE avec le Venezuela. Tensions d'autant plus vive que la zone recèle du pétrole. A l'est du Venezuela, tension avec le Guyana pour le contrôle du pétrole. Le Venezuela réclame 70% du territoire guyanais !
Le cas particulier de la Bolivie : a perdu sa frontière maritime en 1883 à la suite d'une guerre avec le Chili. Procès devant la CIJ. Rupture des relations depuis 50 ans, le plus vif des conflits en Amérique du Sud. La Bolivie réclame un corridor pour obtenir un accès maritime et avoir un accès à la mondialisation. La Bolivie ne dispose même pas d'un accès fluvial, comme l'Autriche.
C.      Des conflits entre sud-américains et Nord-Américains
Chez beaucoup d'étudiants sud-américains : "bolivarisme», admiration pour Che Guevara et ressentiment à l'égard des USA accusés d'avoir exploité les richesses de l'Amérique autrefois. Exemple : Certains Colombiens voient dans les narcotrafiquants des défenseurs de la fierté sud-américaine face à la puissance militaire étasunienne.
Les Sud-Américains sont donc souvent critiques envers les Etasuniens : Ils dénoncent leur "arrogance du riche". Le peuple mexicain est souvent aigri  à l'égard des "gringos". Les touristes sont perçus comme imbus. Cancún et un peu dépravés, lorsque les jeunes organisent des fêtes débridées. L'histoire explique en partie ce sentiment d'amertume. Les Étasuniens longtemps ont longtemps adopté une politique impérialiste à l'égard du reste du continent. Ils s'étaient arrogé le droit d'intervenir dans les affaires intérieures des pays sud-américains, pour le maintien de la paix dans le continent. Coup d'État contre Allende au Chili en 1973, parce qu'il avait nationalisé des biens étasuniens.
                Les Sud-Américains sont également aigris par la façon dont sont traités leurs migrants, très nombreux à émigrer aux USA. Cantonnés à des travaux mal payés, victimes d’arrestations humiliantes avec des bavures. Quant aux Américains, ils reprochent  aux migrants d’apporter des trafics illicites : drogue et criminalité. L'élection de Trump a aggravé ce sentiment. Ce dernier réclame la construction d'un mur financé par le Mexique. Inacceptable pour les Mexicains  + Trump renvoie au Mexique les immigrés ayant commis des actes illégaux. Csq : manifestations de colère au Mexique contre la politique hostile menée par Trump. Les critiques sont aussi économiques : Trump dénonce les délocalisations des entreprises vers la Mexamerica.
En définitive, les Etats hostiles aux USA se regroupent dans l’ALBA : Cuba, Dominique, Venezuela, Nicaragua ...Total : 8 Etats-membres à travers le continent américain : union des Etats socialistes d’Amérique. L’ALBA se veut un contrepoids à l’impérialisme étasunien. Bolivie et Venezuela ont réussi à sortir partiellement Cuba de l’isolement dont il était l’objet depuis 50 ans. Mais influence économique limitée de ce groupe de pays. La politique économique de l'ALBA est souvent proche du marxisme, elle manque donc  d’efficacité, et le Venezuela traverse actuellement une grave crise économique. En outre, l'ALBA est en perte  de vitesse depuis que les USA se sont rapprochés de Cuba (12-2014). Il n'a plus vraiment de raisons d'être. Mais il pourrait connaître un regain de dynamisme avec l'élection de Trump.
III. Une intégration freinée par l'inégal développement
En Europe, une seule organisation, très intégrée, l’UE, qui a vocation à regrouper tout le continents, et qui, de facto, englobe déjà les ¾ des Etats. Amérique = système plus éclaté : 3 associations majeures et 7 associations secondaires, peu importantes.
Il existe toutefois une volonté de coopération à l'échelle du continent  avec le "sommet des Amériques" : tous les 4 ans depuis 1994. Réunion des 34 pays d'Amérique pour parler de politique relative au contient américain. Coup d'éclat au 7° sommet d'avril 2015 : poignée de main historique entre le Cubain Castro et Obama, poignée de main qui enterrait enfin la guerre froide sur le continent.
A. Les limites de l'ALENA
A  peine 3 Etats, mais la moitié de la superficie américaine. 21 m de km² et 485  millions d’habitants. 21 000 milliards de PIB =domination écrasante, 84% du PIB de l'Amérique.
1. Une coopération transfrontalière dynamique :
Frontière  Canada USA : « main street America » entre les USA et le canada : coopération de très grande ampleur entre les 2 Etats. La plupart des métropoles  canadiennes sont proches de la frontière (Vancouver, Toronto…)
Frontière entre le Mexique et les USA : échanges économiques et humains très importants. Originalité de l'ALBA : l'organisation regroupe deux Etats riches, à frontière ouverte et un Etat du sud : le Mexique. Le Mexique a profité de sa position de pays à bas salaire pour attirer beaucoup d’IDE le long de la frontière : la "Mexamerica"  avec  de nombreux usines ateliers : on parle de « maquiladoras ». Le Mexique a triplé ses exportations vers les USA et le Canada depuis 20 ans.
Mais la frontière mexicaine est encore une frontière entre le "Nord" et le "Sud" économique : la frontière est partiellement « fermée » dans un sens : Les USA ont peur de l’émigration et de la drogue mexicaine. Nourrit un sentiment de ressentiment.
2.       Une association puissante, mais inégale :
Inégalité politique : poids des USA très supérieur aux deux autres pays. Qui connait le nom du président mexicain ou du Premier ministre canadien ?
Inégalité économique : idem : pas de monnaie unique, à cause de la supériorité du $ à laquelle il faut s’adapter. Les USA  ont un PIB 10  X plus élevé que celui du Canada.
Inégalité culturelle : les Mexicains sont des "latinos", de langue espagnole et souvent d'origine amérindienne (métissée). Ils  se sentent exclus, bons à exécuter les tâches à bas salaires des deux voisins. Au sein de l'Alena, les marchandises circulent librement, mais pas les humains. Le poids de Facebook sur le continent, 1° réseau social dans tous les pays du continent.
Sentiment partagé au Mexique : l'Alena a provoqué un réel développement économique, mais les Mexicains éprouvent  un sentiment d’invasion, d’impérialisme économique. Sur le plan agricole : les USA ont envahi le marché mexicain avec leurs produits subventionnés, au détriment des agriculteurs locaux. Il faut dire que ce sentiment est général sur le continent américain.
Une organisation contestée depuis quelques mois : le nouveau président Trump remet en cause son bien-fondé, accusant l'ALENA de privilégier à l'excès le Mexique, qui profite de ses bas salaires pour aspirer  les emplois étasuniens dans le cadre des délocalisations.

B. Les limites du Mercosur
A peine 6 Etats de taille inégale : 2 géants : Brésil et Argentine et 3 petits pays hispaniques : Venezuela, Uruguay et Paraguay. La Bolivie a rejoint récemment cet ensemble : total : 11 M de km² et  300  millions d’habitants

1.       Les atouts du Mercosur

Une Union qui représente  les 2/3 de l’Amérique du Sud  et 83 % du PIB  de l’Amérique du Sud, d’autant que les autres pays d’Am sud y sont associés (sauf le Surinam): Le Mercosur regroupe des territoires immense, riche en matières premières, et faiblement peuplés (Argentine et Brésil = des  pays presque vides)  réservoir de place, dans un monde  de plus en plus surpeuplé, atout géo environnemental : immenses réserves de matières premières agricoles et naturelles.
Des objectifs ambitieux : une zone de libre-échange + une politique extérieure commune, Volonté d’harmonisation des législations (transport, etc.).
Intégration géoculturelle forte malgré des différences ethniques : à la frontière avec le Brésil se développe une sorte de langue véhiculaire, le portunhol : mélange linguistique permettant entre l'espagnol et le portugais, qui permet aux Hispaniques de communiquer avec les Brésiliens

2.       Les faiblesses du Mercosur
A peine 11% du PIB américain (contre 84% pour l'Alena) : mais faiblesse géoéconomique : le libre-échange ne concerne que les 2/3 des produits de cette zone : une association économique faiblement intégrée, si on la compare  à l’UE.
Faiblesse politique : pas d’harmonisation des politiques monétaires ou économiques. Le Mercosur reste une zone de libre-échange.
Dissymétrie entre le géant brésilien et ses petits voisins, qui ont peur d'être dissous par ce gros pays. Le  Paraguay, Uruguay, la Bolivie sont de plus en plus satellisés (programme télé avec beaucoup de séries brésiliennes, par exemple), et la population de ces petits pays développe un sentiment d'hostilité à l'égard du puissant Brésil, accusé d'impérialisme.  
C. Les limites des autres associations
12  autres associations régionales = C’est beaucoup trop ! Toutes ces  divisions entrainent des faiblesses.
"Caricom" : union économique de la plupart des îles Caraïbes, sauf Cuba, RD, Porto-Rico = 15 États caribéens anglophones. Réunit des pays minuscules, que l'on connaît à peine : La Dominique, Trinidad, La Grenade, Ste-Lucie, le Suriname
MCCA  (« marché commun centre-américain »): 5 petits pays continentaux d’Amérique centrale, sauf Panama et Mexique. Là aussi, des pays dont on parle peu : Honduras, Salvador, Nicaragua..
Caricom et MCCA  sont des unions de petits Etats, qui ne pèsent pas vraiment à l’échelle mondiale.


L' "AP", "Alliance du Pacifique" : il s'agit d'une association régionale neuve (née en 2011), créée avant tout pour contrebalancer le poids du Mercosur et pour sortir le Chili et le Pérou de leur isolement.  Cette AP pourrait être revigorée avec l'entrée du Mexique, pays mortifié par la politique de Trump. S'agit-il d'une association en devenir, ferment d'une union des Etats sud-américain dont beaucoup de jeunes de ces pays appellent de leurs vœux ?  

Géographie, Le Sahara : ressources, conflits, TES

Le Sahara : ressources, conflits
La prise d’otage d'In Amenas : En plein cagnard, dans un des bleds les plus hostiles du monde, se trouve le site gazier d’In Amenas, vital pour l’économie algérienne : représente 18% des exportations de gaz de l’Algérie ! Emploie de nombreux ingénieurs venus des pays occidentaux. Site victime d’une prise d’otage meurtrière en janvier 2013 : plusieurs dizaines d’otages tués. Prouve que l’exploitation des richesses au Sahara se heurte à des difficultés climatiques et politiques. Le Sahara est un espace gigantesque de + de 9 millions de km² (16 X la France), débordant sur dix pays. Longtemps, délaissé, il était autrefois  l’espace des nomades, Toubous ou Touaregs, qui se déplaçaient péniblement en convois, d’une oasis à l’autre. Mais avec le développement des transports et de la mondialisation, l’approche de cet espace hostile s’est modifiée : des ressources naturelles y ont été découvertes, en même temps que les progrès de la technologie permettaient de mieux exploiter les nappes d’eau de ce vaste territoire. Le Sahara est alors devenu une source prometteuse de profit. Mais cette nouvelle richesse a entrainé des convoitises, qui ont dégénéré en de  nouveaux conflits, de sorte que le Sahara est devenu au fil des années  un des points noirs de la mondialisation. Quelles sont les ressources du Sahara et quelles sont les tensions qui  l’affectent ?
I.                    Un espace de fortes contraintes physiques, mais disposant d'importantes ressources convoitées
A. Un espace contraignant
La limite correspond à la région dont la pluviométrie est inférieure à 100 mm = frontière aléatoire. La limite  nord = l’espace méditerranéen. La limite Sud = le Sahel, un paysage steppique, mais peuplé, de transition entre le sable et la savane : Au Sahel, on remarque une dégradation régulière des conditions de vie liée  à la sécheresse (Tchad, Mali).→ De plus, les pays du Sahel sont souvent enclavés (Tchad, Niger), ils ont peu d’atouts dans la mondialisation.
Où qu’on aille, la région souffre d’une quasi-absence de pluie : stress hydrique permanent. Les rares pluies tombent de façon aléatoire, sous forme d’orage. L’agriculture classique y est donc impossible. De plus, chaleur suffocante l’été : pics à 40° de moyenne l’été avec des pointes à 58°, enregistrés au sud de l’Égypte et au sud de la Libye = les 2 endroits les plus chauds du monde.
Le paysage est pelé, tantôt des regs, tantôt des ergs, avec des vents chauds (le sirocco) qui compliquent l’aménagement des infrastructures routières. Comment bâtir des infrastructures, lorsqu’on sait que le sable se déplace au gré des vents ?
Un milieu hostile, aride, peuplé de nomades, qui ont longtemps voyagé d’un puits à l’autre. Mais les nomades se sont sédentarisés. Les nomades sont aujourd’hui minoritaires. Le Sahara abrite 15 millions d’habitants sur 9 millions de km² = 1.6 h/km².
B. Des ressources limitées en eau
L’eau est présente :
- sous la forme d’oasis, mais ils sont rares et peuplés.
- Sous la forme de nappes aquifères, surtout en Algérie et en Libye (beaucoup moins au Sahel). Pompage de la nappe aquifère (aqueducs) par le gouvernement libyen de l’époque du colonel Kadhafi : c’était son projet de « Grande rivière artificielle » dans le but d’acheminer l’eau fossile des nappes du  sud du pays vers le littoral. Projet pharaonique qui consistait à couvrir le pays de plus de 3 000 km de canalisation, mais projet décrié, car il a attaqué une source qui n’était  pas pérenne.
- En Algérie, Libye, Égypte, l’exploitation de la nappe, souvent profonde (500 à 800 mètres) permet des cultures irriguée sous forme de champs circulaires. Cette agriculture moderne cohabite avec l’agriculture plus classique des « ghouts » (mini-jardins), le long des oasis naturels.
- Le dessalement. Déjà exploitée par l’Algérie, la Libye et l’Égypte ; solution envisagée par le Maroc en 2016 et par la  Mauritanie
C. D’importantes ressources
Principale ressource naturelle : les  hydrocarbures : pétrole et gaz en Libye et en Algérie. Présents également, à un degré moindre,  en Égypte et au Soudan. Des phosphates au Maroc. L’uranium, exploité par la FTN Areva  enrichit le  Niger, à Arlit, au nord du pays. C’est la seule richesse minière de cet immense pays désolé. Idem pour  la  Mauritanie, qui ne peut compter que sur son gisement de fer,  situé  au nord du pays, à F’Dérick.
Les richesses du sous-sol sont destinées à l’exportation, et l’argent de la vente profite à des gouvernements qui ne redistribuent pas toujours correctement les devises perçues.
II. Un ensemble politiquement fractionné, mais parcouru par des flux de circulation
A.      Un ensemble fractionné en 10 États
Un espace séparé entre 10 pays différents, 5 sur la rive méditerranéenne, 5 sur la bordure du Sahel.
Divisions politiques : Partage hérité de l’époque coloniale ; Les Empires coloniaux français, italiens, anglais occupaient le Sahara et avaient tracé, à l’amiable, des frontières, en plein milieu du désert,  sans tenir compte des réalités locales. Certaines frontières sont aujourd’hui disputées : Exemple : la bande d’Aouzou, ancienne frontière entre l’Empire colonial français et italien, aujourd’hui pomme de discorde entre le Tchad et la Libye, d’autant que ce territoire recèlerait de l’uranium.
Autre problème : l’ancienne colonie espagnole du Sahara occidental a été annexée par le Maroc, en 1975, au grand dam du voisin algérien, qui a dénoncé une entreprise coloniale de la part de son voisin marocain.
B.      Des États confrontées à des tribus souvent hostiles au pouvoir central
Divisions ethniques : Le peuplement du Sahara  est formé de tribus arabes et de tribus du désert : Toubous, Touaregs, Maures, Peuls dont la religion musulmane est le seul point commun. Ces groupes de nomades vivent en permanence à passe-frontière avec des Etats dans lesquels ils ne se reconnaissent pas. Le sentiment d'appartenance nationale est différent de celui de l'Europe. Exemple de la Libye : les populations du désert ont un sentiment d'appartenance à la tribu bien plus développé que le sentiment national. Kadhafi supportait (politiquement et financièrement) sa tribu, originaire du désert, ce qui a provoqué  la jalousie des 20 autres tribus de la Libye.
C. Un ensemble parcouru par des flux de circulation
Jusqu'au début du XX° siècle, le seul moyen de déplacement était le dromadaire. A partir des années 1960, le commerce par camion s’est  développé, ce qui a facilité les flux de commerce alimentaire ou manufacturé sur des pistes chaotiques.
A la fin du XX° siècle, des projets se développent, ayant pour ambition la construction d'un réseau routier qui traverse le désert du nord au sud. Ces projets sont bloqués en Libye, du fait de la situation politique difficile. Le  principal chantier se fera donc en Algérie.
Construction d'une route Alger-Agadez (au sahel nigérien) depuis les années 1980. Route pavée jusqu'à la frontière avec le Niger. = voie Nord-sud, chargée de relier entre elles les mégapoles du Nord du Sahara (Alger, Tunis, Tripoli) à celles du Sahel. (Bamako, Niamey). Construction difficile dans un environnement hostile. Achèvement prévu en 2017 ou 2018.
Autre route : Route Gibraltar – Dakar, le long de la côte Atlantique : mais  mauvais passage à la frontière Mauritano-marocaine, à cause de la rébellion indépendantiste des Sahraouis.
Un autre flux concerne le transport des hydrocarbures : le pétrole et le gaz empruntent le réseau d'oléoducs qui achemine l’or noir  des lieux d’extraction   du Sahara jusqu’aux ports de commerce de la côte. (Arzew et Skikda en Algérie).
III. Un espace soumis à de multiples tensions
A. Tensions sociales
Le Sahara reste une région  très pauvre :
Commençons par les 5 premiers pays de la liste, qui sont les pays les plus « riches », sur la côte méditerranéenne. La Libye, était la glorieuse exception de cet espace, (IDH de 0.76) grâce à ces gisements d’hydrocarbures, qui profitaient à une population peu importante. Mais depuis 2011, le pays a été ravagé par la guerre civile, qui  a plombé l’économie libyenne. On remarque  d’ailleurs sur le document que, déjà à l'époque,  il y avait 30% de chômeurs ! Il est à noter que les chiffres du chômage, en Algérie, au Maroc ou en Égypte, qui plafonnent au chiffre « français » de 10% sont, de l’avis général des experts, largement sous-estimés, et on estime que là-bas, le taux de chômage doit osciller entre 20 et 30%.
 Les 5 autres pays sont ceux du sahel = IDH bas, voire très bas, souvent inférieure à 0.5 (Niger : 0.29, triste record mondial) = population désargentée, = population souvent illettrée (une fille sur 10 va à l’école au Niger) =  %  important de population qui a faim (59 % des Tchadiens ne mangent pas à leur faim).
Partout, qu’on soit au nord ou au sud du désert, les richesses du sous-sol profitent partout  à une minorité, proche du pouvoir ou à des FTN qui exploitent les richesses à leur profit. Cette situation engendre des inégalités fortes, génératrices de tensions (le mot du sujet) : dans les années 2000 à 2010, tandis que les Libyens vivotaient, Kadhafi était devenu l'un des hommes les plus riches du monde. Le pétrole a également  permis  l’enrichissement du FLN, en Algérie, depuis 1962. La majorité de la population de ces pays profite peu des retombées de ces richesses.

B. Tensions politiques
1° acteur =  les gouvernements qui ne parviennent pas à gérer pacifiquement les conflits. Exemple : Maroc annexe le Sahara occidental en 1975 → Conflit depuis cette date. Présence de la MINURSO de l’ONU pour juguler les violences. Conséquences : peu d’IDE vers la zone impactée par le conflit. Le conflit du Sahara occidental entraîne d'interminables tensions entre le Maroc et l'Algérie.
2° acteur : les peuples du désert, sécessionnistes : beaucoup de ces peuples veulent se séparer du pouvoir central et exploiter les richesses du sous-sol à leur compte.  Exemple : les tribus du désert : Toubous de Libye ou du Tchad  et surtout les Touaregs du Mali, les Sahraouis du Sud du Maroc.
3° acteur : la société civile qui se révolte contre la dictature =  printemps arabes de 2011, révolte des peuples en Libye, Tunisie, Égypte, mais la situation devient vite chaotique dans ses trois pays : la Tunisie est en crise, l'Égypte est au bord de la rupture, et la Libye s'enfonce dans le chaos. Les printemps arabes ont, en définitive, compliqué la vie des habitants du Sahara.



C. Un nouvel acteur : le terrorisme islamiste
Émergence de groupes islamistes divers : AQMI en Algérie, en Mauritanie et au Mali, Boko Haram au Nord du Nigeria, Shebab en Somalie + les groupes islamistes affiliés à Daech en Libye et en Égypte. Leur rayon d'action s'élargit d'années en années, en profitant du chaos qui règne en Libye depuis 2011. Aujourd'hui, le seul secteur réputé calme est le Maroc (du Nord).  Le risque est que tous ces groupes islamistes s'unissent, autour de la bannière de Daech.
Conséquence économique : Exemple : Uranium à Arlit, au Niger, indispensable pour l’industrie nucléaire française. Exploité par le groupe Areva. Enlèvement en 2010 de 6 ingénieurs français qui ont été emprisonnés pendant  3 ans  dans les geôles d’Al-Qaeda. Depuis cet épisode, les IDE s'effondrent, les occidentaux n'osent en effet  plus investir dans le désert, de peur des attaques terroristes. Exemple : disparition du rallye Paris-Dakar, qui, a force de menaces, a décidé en 2009 d’organiser sa course en Amérique du Sud
Conséquence sociale : appauvrissement de la population : les IDE sont nuls, l'essor touristique a été tué. Exemple : Tombouctou, la plus belle ville du Mali (et du Sahara), qui vivait du tourisme... La ville connaît  la crise depuis que les touristes  ont disparu, idem en Egypte. Le travail est alors fourni par Daech ou Aqmi : les terroristes proposent de lancer des actions terroristes ou de participer à des trafics divers : cigarettes, drogue, êtres humains.
Conséquence humaine : explosion du flux de migrants vers l'Europe : les islamistes  organisent le passage vers l'Europe, pour obtenir des capitaux.  Avec la fermeture de la Turquie, les flux migratoires transitent par la Libye, à partir d'avril 2016.

Conséquence  militaire, le Sahara est devenu « un front de guerre contre le terrorisme »Exemple : «l'opération Barkhane" (3000 et 20 hélicos) contre AQMI :   Les français empêchent cette région grande comme la France de devenir un sanctuaire islamiste. → Problème : la France est bloquée là-bas depuis janvier 2013, dans un espace où les terroristes jouent à cache-cache avec l'armée dans le désert...Le conflit est bien parti pour durer pendant des décennies.