mardi 13 juin 2017

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Le continent africain face au développement et à la mondialisation

Une Afrique de 700 millions d'habitants en 1995, mais qui aura probablement 3 milliards d'habitants à la fin du XXI° siècle. Comment doit-on envisage  une telle explosion démographique ? D'un côté, celle-ci est un atout, dans le cadre de la mondialisation, car un espace plus peuplé est un espace qui a davantage de chances de susciter l'intérêt des investisseurs, mais d'un autre côté, une telle explosion démographique complique la tâche des politiques qui veulent développer harmonieusement leur territoire. Il n'en demeure pas moins que, malgré des difficultés importantes, certains pays d'Afrique se développent, depuis de nombreuses années, et tentent de s'intégrer à la mondialisation. Comment les États africains se développent-ils et comment l'Afrique parvient-elle à s’intégrer dans  la mondialisation ?
I.                    Un continent peu développé et à l'écart du monde
A.    Des difficultés économiques

Le titre de  René Dumont : « L’Afrique est mal partie » (publié en 1960, au moment de l’indépendance) s’est avéré tristement prémonitoire pour les 67  années qui ont suivi.

Analysons les 3 variables de l'IDH :
-          PIB par habitants (1° variable de l’IDH) parmi les plus bas du monde : Exemple de la RDC ou du Rwanda, en bas de classement. Dans certains pays (Somalie), la comptabilité de la richesse est même devenue impossible
-          Espérance de vie : assez faible (sauf au Gabon) : cause : mortalité infantile très élevée (116‰ au Mali), s’explique premièrement, par des infrastructures sanitaires insuffisantes et à cause de la prolifération de maladies, qui donnent le paludisme, la dengue, la maladie du sommeil, la poliomyélite, ravages du sida
-          Indicateur du taux d’analphabétisme mauvais, lui aussi.
→ L’IDH est donc bas, car IDH = combinaison des trois facteurs + fécondité trop forte. L’Afrique est un continent qui présente des difficultés économiques et sociales très importantes.

B. Un continent souvent à l'écart de la mondialisation

Montre le faible poids de l’Afrique dans l’économie mondiale : environ 2 à 3% du PIB mondial, (selon la façon dont on compte les richesses), ce qui est très peu, d'autant que plus du tiers du PIB du continent africain est réalisé par un seul pays : l’Afrique du Sud. Ce chiffre est toutefois en progrès depuis quelques années.
Idem carte des 500  plus  grandes FTN : l'Afrique en est quasiment-absente. Seule, la FTN  d'extraction minière "De Beers" (Afrique du Sud) est classée, autour de la 500° place mondiale.

C. Des difficultés politiques

Des difficultés internes liées à la personnalité du chef d’Etat : Sur le plan intérieur, Les dictateurs ubuesques des années 1970 sont devenus moins nombreux, (Années 70 = l’ « empereur Bokassa I° », « Idi Amin Dada », aux politiques clownesques) mais il y en a encore : Mugabe, Al-Bashir… Dictateurs à  l’origine de massacres, et qui prospèrent en toute impunité. + De vieux crocodiles qui s’accrochent au pouvoir depuis des décennies, comme Paul Biya au Cameroun. La France a longtemps été critiquée pour avoir soutenu des dictatures, en échange d'avantages économiques. On a parlé de "Françafrique". Exemple : le Gabon. Le président Bongo a vu défilé les présidents français avec lesquels il a à chaque fois signé d'importants contrats économiques, au détriment de la morale.
Il y a donc peu de démocraties en Afrique. Ce sont souvent : des "démocratie de façade» : ex : Algérie, avec des élections périodiques, mais qui sont truquées, et qui laissent  prospérer des régimes corrompus.

Des difficultés internes liées à des conflits civils. Ces conflits peuvent provenir de mésententes interethniques. Au Rwanda, l’ethnie hutue, majoritaire, détestait l’ethnie tutsie, minoritaire et elle a organisé son génocide méthodique en 1994 : 500 000 morts ! Les conflits peuvent aussi être liés à des causes religieuses : persécutions des chrétiens par les fanatiques musulmans au Nord du Nigeria, au Nord du Cameroun, en Égypte...

Des difficultés politiques qui favorisent des conflits : De nombreux pays sont victimes de troubles importants, parfois de guerre civile : Somalie, RDC, Nigeria, Mali, avec Aqmi, Libye, Maroc, avec le Polisario.
En outre, la production de drogue nuit à l’attractivité de certains pays : Maroc, Nigeria, Afrique du Sud. De vastes zones d’Afrique sont déconseillées aux ressortissants français.
II.                  Des signes d'amélioration pour l'Afrique
A.      Le poids des richesses naturelles

Namibie, Gabon, Libye : ces pays ont un PIB par hab. meilleur grâce à leurs richesses naturelles. L’Afrique détient 54 % des réserves de platine et 78% des réserves de diamants. Les pays de l’Afrique australe sont particulièrement valorisés : Afrique du Sud, Namibie, Botswana, riche en diamants, connaissent un début de développement + Autre atout : des pays touristiques : Namibie (rencontres avec la tribu Herrero et avec les peu vêtues  Himbas), parcs naturels d’Afrique du Sud ou du Kenya  + les îles  Maurice et Seychelles.
De plus, l’économie est avant tout tirée par les richesses énergétiques, forestières (ou agricoles) et minières. On parle d' « économie de rente » : cas de l’Algérie, de la Libye, du Nigeria et de l’Angola pour les hydrocarbures. Ces pays sont parfois surnommés les « lions africains », même s’ils restent fragiles. Autre exemple : RDC, très riche en diamants, coltan (minerai indispensable pour fabriquer les téléphones), et cobalt, mais ces  richesses naturelles  profitent  à des mafias. La riche Afrique du Sud exploite aussi  ses richesses minières : chrome, or, platine, charbon.
D’autres pays se spécialisent dans l’agriculture d’exportation : cas de la Côte d’Ivoire pour les produits agricoles : cacao, noix de cajou et café. Kenya, (Thé), café en Ethiopie.
Cette situation entraîne 3 faiblesses :
- Ces pays sont alors dépendants de l’évolution des cours des matières premières.
- la structure de l’emploi : peu d’emplois qualifiés dans l’agriculture,
- l’exploitation des richesses naturelles encourage la corruption par les gouvernements qui gèrent la rente. (Exemple de Kadhafi en Libye ou de Mobutu en RDC dans les années 1980), d’autant que certains pays dépendent exclusivement de ladite rente : 99.8% des exportations de l’Angola sont liées au pétrole.

B. Résultat : le continent se développe et  suscite des convoitises

Forte croissance du PIB  des Africains. Croissance en valeur relative et en valeur absolue.  La croissance est tirée par l’envolée des exportations. Quelques pays exportent aussi des biens manufacturés : Maroc, en sa zone franche de Tanger (Renault), Tunisie (Textile), Afrique du Sud = textile, agroalimentaire, automobile (BMW 287) 
Hausse continue des IDE venus des pays riches en direction de l’Afrique, malgré un ralentissement en 2008, lié à la crise. Exemple : terminaux conteneurs, câbles, autoroutes, et campagne d’électrification de l’Afrique (projet : énergies pour l’Afrique). + Modernisation de l’agriculture africaine, grâce aux ingénieurs agronomes  indiens.
Principal client de l’Afrique : la Chine : elle  modernise les infrastructures du continent : routes en Ethiopie, trains en RDC, le tout en échange de permis miniers ou forestiers. L'Éthiopie est devenu un lieu d'importants investissements textiles : les Chinois profitent des faibles coûts salariaux en Éthiopie pour délocaliser leurs entreprises et produites des vêtements à bas prix.
De nombreuses entreprises chinoise investissent en Afrique et créent des emplois. Mais ces emplois sont souvent mal payés. De plus, les Africains dénoncent le « land grabing » des Chinois Malgré ces tensions, les investissements chinois créent de l’activité économique en Afrique et favorisent son développement. Attention : les IDE ne concernent pas tous les pays ! Il faut un minimum de stabilité politique pour attirer les IDE. Ethiopie, oui, Somalie, non.
Créativité des Africains eux-mêmes ! Qui créent leur propre réseau économique à partir de matériaux de récupération : voitures, fours à bois…Nombreuses PME dans les pays du golfe de Guinée.
De nombreux pays ont connu de la croissance économique depuis 10 ans et connaissent un début d’enrichissement : Mozambique, Angola, Ghana, Ethiopie, Namibie. Concerne surtout l’Afrique anglophone, lusophone et chrétienne.

C. L’émergence de la culture africaine

Regain d’intérêt pour la culture africaine,  notamment grâce à la diaspora immigrée en Europe :
-          Sport : football africain, la CAN suscite un intérêt mondial, qualité des athlètes kenyans ou éthiopiens, réputation du rugby sud-africain
-          Carte Hatier anamorphose : Atout de l’Afrique : la double culture : au niveau linguistique : coexistence de langues locales et de langues d’origines européennes. Ce bilinguisme langues d’Afrique / Langue d’Europe donne naissance à une culture originale
-          Musique : Touré Kounda, Staff Benda Bilili, Manu Dibango
-          Une littérature africaine : le Sénégalais Sedhar Senghor, la BD ivoirienne  « Aya de Yopougon » de  Marguerite Abouet
-          Emergence d’un cinéma africain : « Nollywood » : 1000 fictions par an, en anglais  + cinéma Burkinabé → Ouagadougou = capital du cinéma africain francophone  =  « Ouagawood » +  ciné égyptien en langue arabe + inutile de mentionner "Wakaliwood", de la daube venue de l'Ouganda
-          Sur le plan intellectuel, apparition d’ingénieurs africains, une élite instruite, qui forme un début de classe moyenne, dans certains pays. Les écoles africaines n'ont pas de réputation internationale, mais la scolarisation progresse  à grands pas dans la quasi-totalité des pays d'Afrique. Le taux d'alphabétisation dépasse les 80% dans les pays d'Afrique australe (Zimbabwe, Botswana, Afrique du Sud, Namibie..), mais il est encore inférieur à 30% dans certains pays du Sahel...

D. Amélioration au niveau démographique

Comparaison démographie en 1980 et en 2010, dans un certain nombre d’Etats. La baisse est réelle dans une bonne partie de l’Afrique. Les pays à explosion démographique (plus de 5 enfants par femme) sont devenus rares et sont concentrés dans la zone du Sahel et au Nigeria. Le Nigeria, géant démographique de l’Afrique, reste un problème car sa population croît trop vite. Il sera le 3° pays le plus peuplé du monde en 2050.
Certains pays sont mêmes moins de 3 enfants par : Maurice, Tunisie, Afrique du Sud et Maroc
Progrès de la scolarisation : dans la plupart des Etats d’Afrique, les filles scolarisées comprennent comment maitriser leur corps. Les campagnes de prévention contre le sida. Internet, qui diffuse l’information dans les coins les plus reculés. Bouleversement démographique en cours dans de nombreuses régions.
Certains pays connaissent un début de croissance économique, favorisé par le ralentissement de la croissance démographique.


III.                 Mais de nombreux défis à relever :
A.    Défi urbain  

1990 : Europe = Afrique : 700 millions d’habitants. 1 milliard d’Africain depuis 2011 ! Et 3.6 milliards  en 2100.
Problème de l’Afrique : a connu un siècle d’explosion démographique. Pop x 5 entre 1960 et 2000. Record mondial de croissance Malgré un ralentissement, problème de répartition de la population. Risques : la population africaine reste malgré tout encore très jeune, et l’exode rural se poursuit vers les grandes mégapoles : Lagos, Kinshasa, Abidjan … deviennent des mégapoles monstrueuses
Cas du Niger : explosion démographique se poursuit et manque d’espace lié aux progrès du désert.
→ Où va se concentrer la population ?
→ Phénomène général : elle aboutit dans les mégapoles, qui deviennent immenses et inhumaines
Exemple de Lagos (25 millions d'habitants), Abidjan ou Kinshasa. 18 mégapoles dont la population a doublé depuis 1995 !
Ces villes doivent gérer les problèmes humains : délinquance, chômage et les problèmes pratiques : rareté des infrastructures médicales, routières, sanitaires + manque d’égouts. Ce phénomène explique les vagues migratoires des Africains à destination de l’Europe.

B.    Défis alimentaires

Problème  lié à l’explosion démographique : le manque de nourriture. Dans beaucoup de pays, plus du quart de la population reste sous-alimentée.
Le % de personnes sous-nourries diminue faiblement en Afrique, la « corne de l’Afrique » est particulièrement touchée. Ce phénomène refait la « Une » de l’actualité en mars 2017 :
-          1° cause : l’explosion démographique qui crée une pression sur les richesses existantes. L’augmentation de la population oblige à fractionner les champs, et les champs petits sont plus difficiles à rentabiliser
-          2° cause : les guerres, qui saccagent les récoltes : cas de la « Corne d’Afrique » (Somalie, Erythrée, Soudan du Sud), qui a faim depuis 40 ans.
-          3°  Cause climatique : cause plus conjoncturelle. Les Africains souffrent au moindre aléa climatique, car ils n’ont pas de marge de manœuvre : leurs petites parcelles ne leur permettent  souvent pas d'épargner pour acheter des machines agricoles





C. Des défis  au niveau  environnemental
1.       Le recul des forêts

2 vastes massifs forestiers : Afrique équatoriale, Madagascar → Forêt pillée
-          Soit  par les autochtones eux-mêmes : pression démographique et pauvreté : encourage la déforestation, le braconnage, la conso de viande de brousse → Détruit l’écosystème africain.
-          Soit par les FTN étrangères, notamment chinoises, qui profitent de la corruption des politiques pour exploiter les forêts au-delà du raisonnable. Accord Chine Mali en 2012 : la Chine fournit un hôpital en échange de la permission d’exploiter une forêt au sud du pays.  = Bénéfice réduit pour une altération maximale du patrimoine naturel.
-          Les richesses halieutiques sont détruites dans le même esprit. (pêcheurs chinois au Sénégal, voir thème 2).

2.       Le recul des steppes
-          hausse de la désertification au Sahel.
-          Au niveau animalier : les espèces emblématiques de l’Afrique sont toutes menacées : rhinocéros, éléphants : mafias qui s’attaquent aux parcs  sécurisés (Kruger en Afrique du Sud.)

3.       La difficulté du recyclage
-          Pauvreté entraîne des villes encore plus sales, qui n’ont pas les moyens de recycler leurs déchets. Peu de stations d’épuration : les saletés sont rejetés dans le  fleuve (Nil) ou à la mer.

D.  Le défi de l'intégration régionale

Afrique  divisée : des guerres, finalement assez rares, mais beaucoup tensions, avec frontières fermées. Des tensions entretenues par les fanatiques islamiste qui rendent dangereuse toute la moitié nord de l’Afrique  = un frein pour l’attractivité de ces pays. Exemple : Nord du Nigeria, Nord du Cameroun, Mali…
Face à ces désaccords, quelle politique régionale adopter ? Il n’y a pas  d’association régionale crédible. Il y a l' « Union africaine » depuis 2002, qui abrite tous les pays d'Afrique, sauf le Maroc : organisation divisée, critiquée pour sa corruption, qui dispose de peu de pouvoirs : essaie toutefois  de faire la promotion de la démocratie.
Il y a beaucoup d’organisations régionales, mais peu d’entre-elles sont audibles. Citons-en une quand même : la SADC : organisation économique : 12 Etats membres de l’Afrique australe, regroupés autour de la puissante Afrique du Sud mais faible poids économique, et divisions fréquentes.


L’Afrique reste fragile mais elle a enregistré des progrès depuis 20 ans. Ces progrès concernent son économie, car beaucoup de pays  exploitent  mieux leurs  richesses naturelles, ce qui leur  permet  de connaître un début de décollage économique. En outre, le rayonnement culturel de l'Afrique devient de plus en plus notoire, au fur et à mesure que les pays d'Afrique s'affirment. Les défis à relever sont toutefois encore nombreux, sur le plan alimentaire, démographique et environnemental.  Mais  les fragiles progrès du continent peuvent être  anéantis par la querelle religieuse. L'exemple du Nigeria est éloquent : ce prometteur "lion africain" est embourbé dans un grave conflit civil provoqué par les fanatiques islamistes de "Boko Haram"  qui ruinent des régions entières et découragent les investisseurs. Il est à craindre qu'avec l'essor du fanatisme islamiste, ce soit  l'ensemble des pays  d'Afrique qui voient leur  intégration à la mondialisation freinée par ces mouvements effrayants. 

1 commentaire:

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