Le continent africain face au
développement et à la mondialisation
Une
Afrique de 700 millions d'habitants en 1995, mais qui aura probablement 3
milliards d'habitants à la fin du XXI° siècle. Comment doit-on envisage une telle explosion démographique ? D'un côté,
celle-ci est un atout, dans le cadre de la mondialisation, car un espace plus
peuplé est un espace qui a davantage de chances de susciter l'intérêt des
investisseurs, mais d'un autre côté, une telle explosion démographique
complique la tâche des politiques qui veulent développer harmonieusement leur
territoire. Il n'en demeure pas moins que, malgré des difficultés importantes,
certains pays d'Afrique se développent, depuis de nombreuses années, et tentent
de s'intégrer à la mondialisation. Comment les États africains se
développent-ils et comment l'Afrique parvient-elle à s’intégrer dans la mondialisation ?
I.
Un continent peu
développé et à l'écart du monde
A. Des difficultés économiques
Le titre de René Dumont : « L’Afrique est mal
partie » (publié en 1960, au moment de l’indépendance) s’est avéré tristement
prémonitoire pour les 67 années qui ont
suivi.
Analysons les 3 variables de l'IDH :
-
PIB par habitants (1° variable de l’IDH) parmi les plus bas
du monde : Exemple de la RDC ou du Rwanda, en bas de classement. Dans
certains pays (Somalie), la comptabilité de la richesse est même devenue
impossible
-
Espérance de vie :
assez faible (sauf au Gabon) : cause : mortalité infantile très
élevée (116‰ au Mali), s’explique premièrement, par des infrastructures
sanitaires insuffisantes et à cause de la prolifération de maladies, qui
donnent le paludisme, la dengue, la maladie du sommeil, la poliomyélite, ravages
du sida
-
Indicateur du taux
d’analphabétisme mauvais, lui aussi.
→ L’IDH est donc bas, car IDH = combinaison des trois facteurs +
fécondité trop forte. L’Afrique est un continent qui présente des difficultés
économiques et sociales très importantes.
B. Un continent souvent à l'écart de la mondialisation
Montre le faible poids de l’Afrique
dans l’économie mondiale : environ 2 à 3% du PIB mondial, (selon la façon
dont on compte les richesses), ce qui est très peu, d'autant que plus du tiers
du PIB du continent africain est réalisé par un seul pays : l’Afrique du Sud.
Ce chiffre est toutefois en progrès depuis quelques années.
Idem carte des 500 plus grandes FTN : l'Afrique en est quasiment-absente.
Seule, la FTN d'extraction minière
"De Beers" (Afrique du Sud) est classée, autour de la 500° place
mondiale.
C. Des difficultés politiques
Des difficultés internes liées à la personnalité du chef
d’Etat : Sur le plan intérieur, Les dictateurs ubuesques des années 1970 sont
devenus moins nombreux, (Années 70 = l’ « empereur Bokassa I° »,
« Idi Amin Dada », aux politiques clownesques) mais il y en a
encore : Mugabe, Al-Bashir… Dictateurs à l’origine de massacres, et qui prospèrent en
toute impunité. + De vieux crocodiles qui s’accrochent au pouvoir depuis des décennies,
comme Paul Biya au Cameroun. La France a longtemps été critiquée pour avoir
soutenu des dictatures, en échange d'avantages économiques. On a parlé de "Françafrique".
Exemple : le Gabon. Le président Bongo a vu défilé les présidents français avec
lesquels il a à chaque fois signé d'importants contrats économiques, au
détriment de la morale.
Il y a donc peu
de démocraties en Afrique. Ce sont souvent : des "démocratie de
façade» : ex : Algérie, avec des élections périodiques, mais qui sont truquées,
et qui laissent prospérer des régimes
corrompus.
Des difficultés internes liées à des conflits civils.
Ces conflits peuvent provenir de mésententes interethniques. Au Rwanda,
l’ethnie hutue, majoritaire, détestait l’ethnie tutsie, minoritaire et elle a
organisé son génocide méthodique en 1994 : 500 000 morts ! Les
conflits peuvent aussi être liés à des causes religieuses : persécutions des
chrétiens par les fanatiques musulmans au Nord du Nigeria, au Nord du Cameroun,
en Égypte...
Des difficultés politiques qui favorisent des conflits :
De nombreux pays sont victimes de troubles importants, parfois de guerre
civile : Somalie, RDC, Nigeria, Mali, avec Aqmi, Libye, Maroc, avec le
Polisario.
En outre, la
production de drogue nuit à l’attractivité de certains pays : Maroc,
Nigeria, Afrique du Sud. De vastes zones d’Afrique sont déconseillées aux
ressortissants français.
II.
Des signes d'amélioration pour l'Afrique
A. Le poids des richesses naturelles
Namibie, Gabon, Libye : ces
pays ont un PIB par hab. meilleur grâce à leurs richesses naturelles. L’Afrique
détient 54 % des réserves de platine et 78% des réserves de diamants. Les pays
de l’Afrique australe sont particulièrement valorisés : Afrique du Sud,
Namibie, Botswana, riche en diamants, connaissent un début de développement +
Autre atout : des pays touristiques : Namibie (rencontres avec la tribu
Herrero et avec les peu vêtues Himbas),
parcs naturels d’Afrique du Sud ou du Kenya
+ les îles Maurice et Seychelles.
De plus, l’économie est avant tout tirée
par les richesses énergétiques, forestières (ou agricoles) et minières. On
parle d' « économie de rente » :
cas de l’Algérie, de la Libye, du Nigeria et de l’Angola pour les
hydrocarbures. Ces pays sont parfois surnommés les « lions
africains », même s’ils restent fragiles. Autre exemple : RDC, très
riche en diamants, coltan (minerai indispensable pour fabriquer les téléphones),
et cobalt, mais ces richesses naturelles
profitent à des mafias. La riche Afrique du Sud exploite
aussi ses richesses minières : chrome,
or, platine, charbon.
D’autres pays se spécialisent dans l’agriculture d’exportation : cas
de la Côte d’Ivoire pour les produits agricoles : cacao, noix de cajou et
café. Kenya, (Thé), café en Ethiopie.
Cette situation entraîne 3
faiblesses :
- Ces pays sont alors dépendants de l’évolution des cours des matières
premières.
- la structure de l’emploi : peu d’emplois qualifiés dans l’agriculture,
- l’exploitation des richesses naturelles encourage la corruption par les
gouvernements qui gèrent la rente. (Exemple de Kadhafi en Libye ou de Mobutu en
RDC dans les années 1980), d’autant que certains pays dépendent exclusivement
de ladite rente : 99.8% des exportations de l’Angola sont liées au pétrole.
B. Résultat : le continent se développe et suscite des convoitises
Forte croissance du PIB des Africains. Croissance en valeur relative
et en valeur absolue. La croissance est
tirée par l’envolée des exportations. Quelques pays exportent aussi des biens
manufacturés : Maroc, en sa zone franche de Tanger (Renault), Tunisie
(Textile), Afrique du Sud = textile, agroalimentaire, automobile (BMW 287)
Hausse continue
des IDE venus des pays riches en direction de l’Afrique, malgré un
ralentissement en 2008, lié à la crise. Exemple : terminaux conteneurs, câbles,
autoroutes, et campagne d’électrification de l’Afrique (projet : énergies
pour l’Afrique). + Modernisation de l’agriculture africaine, grâce aux
ingénieurs agronomes indiens.
Principal
client de l’Afrique : la Chine : elle modernise les infrastructures du continent :
routes en Ethiopie, trains en RDC, le tout en échange de permis miniers ou
forestiers. L'Éthiopie est devenu un lieu d'importants investissements textiles
: les Chinois profitent des faibles coûts salariaux en Éthiopie pour
délocaliser leurs entreprises et produites des vêtements à bas prix.
De nombreuses
entreprises chinoise investissent en Afrique et créent des emplois. Mais ces emplois
sont souvent mal payés. De plus, les Africains dénoncent le « land
grabing » des Chinois Malgré ces tensions, les investissements chinois
créent de l’activité économique en Afrique et favorisent son développement.
Attention : les IDE ne concernent pas tous les pays ! Il faut un
minimum de stabilité politique pour attirer les IDE. Ethiopie, oui, Somalie,
non.
Créativité des
Africains eux-mêmes ! Qui créent leur propre réseau économique à partir de
matériaux de récupération : voitures, fours à bois…Nombreuses PME dans les
pays du golfe de Guinée.
De nombreux pays
ont connu de la croissance économique depuis 10 ans et connaissent un début
d’enrichissement : Mozambique, Angola, Ghana, Ethiopie, Namibie. Concerne
surtout l’Afrique anglophone, lusophone et chrétienne.
C. L’émergence de la
culture africaine
Regain d’intérêt
pour la culture africaine, notamment
grâce à la diaspora immigrée en Europe :
-
Sport : football africain, la CAN suscite un
intérêt mondial, qualité des athlètes kenyans ou éthiopiens, réputation du rugby
sud-africain
-
Carte Hatier anamorphose : Atout de
l’Afrique : la double culture : au niveau linguistique :
coexistence de langues locales et de langues d’origines européennes. Ce
bilinguisme langues d’Afrique / Langue d’Europe donne naissance à une culture
originale
-
Musique : Touré Kounda, Staff Benda Bilili,
Manu Dibango
-
Une littérature africaine : le Sénégalais Sedhar
Senghor, la BD ivoirienne « Aya de
Yopougon » de Marguerite Abouet
-
Emergence d’un cinéma africain : « Nollywood » :
1000 fictions par an, en anglais + cinéma
Burkinabé → Ouagadougou = capital du cinéma africain francophone = « Ouagawood » + ciné égyptien en langue arabe + inutile de
mentionner "Wakaliwood", de la daube venue de l'Ouganda
-
Sur le plan intellectuel, apparition d’ingénieurs
africains, une élite instruite, qui forme un début de classe moyenne, dans
certains pays. Les écoles africaines n'ont pas de réputation internationale,
mais la scolarisation progresse à grands
pas dans la quasi-totalité des pays d'Afrique. Le taux d'alphabétisation
dépasse les 80% dans les pays d'Afrique australe (Zimbabwe, Botswana, Afrique
du Sud, Namibie..), mais il est encore inférieur à 30% dans certains pays du
Sahel...
D. Amélioration au niveau démographique
Comparaison démographie en 1980 et
en 2010, dans un certain nombre d’Etats. La baisse est réelle dans une bonne
partie de l’Afrique. Les pays à explosion démographique (plus de 5 enfants par
femme) sont devenus rares et sont concentrés dans la zone du Sahel et au
Nigeria. Le Nigeria, géant démographique de l’Afrique, reste un problème car sa
population croît trop vite. Il sera le 3° pays le plus peuplé du monde en 2050.
Certains pays sont mêmes moins de 3 enfants par ♀ : Maurice, Tunisie, Afrique du Sud
et Maroc
Progrès de la scolarisation :
dans la plupart des Etats d’Afrique, les filles scolarisées comprennent comment
maitriser leur corps. Les campagnes de prévention contre le sida. Internet, qui
diffuse l’information dans les coins les plus reculés. Bouleversement démographique
en cours dans de nombreuses régions.
Certains pays connaissent un début
de croissance économique, favorisé par le ralentissement de la croissance
démographique.
III.
Mais de nombreux défis à relever :
A. Défi urbain
1990 : Europe = Afrique : 700 millions d’habitants. 1 milliard
d’Africain depuis 2011 ! Et 3.6 milliards
en 2100.
Problème de l’Afrique : a connu un siècle d’explosion démographique.
Pop x 5 entre 1960 et 2000. Record mondial de croissance Malgré un
ralentissement, problème de répartition de la population. Risques : la population africaine reste
malgré tout encore très jeune, et l’exode rural se poursuit vers les grandes
mégapoles : Lagos, Kinshasa, Abidjan … deviennent des mégapoles monstrueuses
Cas du
Niger : explosion démographique se poursuit et manque d’espace lié aux
progrès du désert.
→ Où va se
concentrer la population ?
→ Phénomène
général : elle aboutit dans les mégapoles, qui deviennent immenses et
inhumaines
Exemple de Lagos
(25 millions d'habitants), Abidjan ou Kinshasa. 18 mégapoles dont la population
a doublé depuis 1995 !
Ces villes doivent
gérer les problèmes humains : délinquance, chômage et les problèmes
pratiques : rareté des infrastructures médicales, routières, sanitaires +
manque d’égouts. Ce phénomène explique les vagues migratoires des Africains à
destination de l’Europe.
B. Défis alimentaires
Problème lié à
l’explosion démographique : le manque de nourriture. Dans beaucoup de
pays, plus du quart de la population reste sous-alimentée.
Le % de personnes
sous-nourries diminue faiblement en Afrique, la « corne de
l’Afrique » est particulièrement touchée. Ce phénomène refait la
« Une » de l’actualité en mars 2017 :
-
1° cause : l’explosion démographique qui
crée une pression sur les richesses existantes. L’augmentation de la population
oblige à fractionner les champs, et les champs petits sont plus difficiles à
rentabiliser
-
2° cause : les guerres, qui saccagent les
récoltes : cas de la « Corne d’Afrique » (Somalie, Erythrée,
Soudan du Sud), qui a faim depuis 40 ans.
-
3° Cause
climatique : cause plus conjoncturelle. Les Africains souffrent au moindre
aléa climatique, car ils n’ont pas de marge de manœuvre : leurs petites
parcelles ne leur permettent souvent pas
d'épargner pour acheter des machines agricoles
C. Des défis au niveau
environnemental
1. Le recul des forêts
2 vastes massifs
forestiers : Afrique équatoriale, Madagascar → Forêt pillée
-
Soit par
les autochtones eux-mêmes : pression démographique et pauvreté :
encourage la déforestation, le braconnage, la conso de viande de brousse →
Détruit l’écosystème africain.
-
Soit par les FTN étrangères, notamment chinoises,
qui profitent de la corruption des politiques pour exploiter les forêts au-delà
du raisonnable. Accord Chine Mali en 2012 : la Chine fournit un hôpital en
échange de la permission d’exploiter une forêt au sud du pays. = Bénéfice réduit pour une altération
maximale du patrimoine naturel.
-
Les richesses halieutiques sont détruites dans le
même esprit. (pêcheurs chinois au Sénégal, voir thème 2).
2. Le recul des steppes
-
hausse de la désertification au Sahel.
-
Au niveau animalier : les espèces
emblématiques de l’Afrique sont toutes menacées : rhinocéros,
éléphants : mafias qui s’attaquent aux parcs sécurisés (Kruger en Afrique du Sud.)
3. La difficulté du recyclage
-
Pauvreté entraîne des villes encore plus sales, qui
n’ont pas les moyens de recycler leurs déchets. Peu de stations
d’épuration : les saletés sont rejetés dans le fleuve (Nil) ou à la mer.
D. Le défi de l'intégration régionale
Afrique divisée : des guerres, finalement assez
rares, mais beaucoup tensions, avec frontières fermées. Des tensions
entretenues par les fanatiques islamiste qui rendent dangereuse toute la moitié
nord de l’Afrique = un frein pour
l’attractivité de ces pays. Exemple : Nord du Nigeria, Nord du Cameroun,
Mali…
Face
à ces désaccords, quelle politique régionale adopter ? Il n’y a pas d’association régionale crédible. Il y a l' « Union
africaine » depuis 2002, qui abrite tous les pays d'Afrique, sauf le Maroc :
organisation divisée, critiquée pour sa corruption, qui dispose de peu de
pouvoirs : essaie toutefois de
faire la promotion de la démocratie.
Il
y a beaucoup d’organisations régionales, mais peu d’entre-elles sont audibles. Citons-en
une quand même : la SADC : organisation économique : 12 Etats membres
de l’Afrique australe, regroupés autour de la puissante Afrique du Sud mais
faible poids économique, et divisions fréquentes.
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