mercredi 7 juin 2017

Géographie, Pôles et espaces majeurs de la mondialisation : des territoires inégalement intégrés dans la mondialisation, TES

Pôles et espaces majeurs de la mondialisation : des territoires inégalement intégrés dans la mondialisation

I-                    Les trois aires de puissance majeures de la planète
A-     Description 

Amérique du Nord, Europe et Japon : 350 +130 +540 millions = 1 milliard d’habitants. Forment  avec l’Australie et NZ le Nord 13% de la population mondiale + Les dragons d’Asie (Taïwan, Singapour et Corée du Sud) sont des pays du nord. C’est le centre mondial.
Ces aires sont dominées par de vastes mégalopoles qui entretiennent des liens étroits entre elles, au niveau économique (échange de capitaux) et culturels (tourisme, expatriés). Il s'agit de la « Megalopolis » ou « BosWash » entre Boston et New York, de la mégalopole japonaise entre Tokyo et Kita au Japon, et de la mégalopole européenne (Londres à Milan). Ici se concentrent une bonne partie des sièges sociaux et des usines des pays riches.
Un autre élément moteur de cette zone : des espaces  maritimes dynamiques, qui exportent et importent.

B-     Leur rayonnement économique et financier, politique, culturel

Ces pays énumérés plus hauts = 60% du PIB mondial (80% du PIB mondial dans les années 1990) et 90% des opérations financières. Le poids boursier de NY + Londres et Tokyo : capitalisation boursière très importante + sièges sociaux de la plupart des FTN mondiales ! 70% des émissions d’IDE.
Ces pays ont de plus un bon niveau de vie : une importante classe moyenne, un PIB / hab important.
Le rayonnement est aussi politique : de très bonnes armées (France, Grande-Bretagne, et bien sûr USA, Corée du Sud) et bien sûr, les pays du Nord abritent les sièges de la gouvernance internationale : ONU, FMI, BIRD, CIJ, OMC
Leur rayonnement culturel : Une population dynamique et qualifiée, de bonnes infrastructures, investissements dans la R & D.
Rayonnement moral (démocratie) et culturel (JO, alimentation, loisirs, urbanisme, culture, vêtements), notamment dans les villes mondes : NY, Los Angeles, paris, Londres ou Tokyo.

C-     Des limites

Chaque Etat a ses angles morts. En France, le Nord et l'Aisne sont des régions sinistrées. Au sein même des métropoles, certains quartiers sont sinistrés (les cités de la 93). Roubaix. Idem aux USA, les régions littorales, comme la Floride ou la Californie, ont connu une croissance dynamique. A l'inverse, la "roasted belt » abrite des " shrinking cities" comme Flint ou Detroit.

II-                   Le Sud intégré à la mondialisation
A-     Les BRICS = émergence d’Etats continents
Les 5 pays des BRICS se réunissent une fois par an pour parler de politique internationale et pour peser en tant que nouveaux pôles majeurs de la mondialisation.
               Points communs :
Géants territoriaux : Chine, Brésil et Russie sont plus grands que les USA (hors Alaska).
Géants démographiques : 3 milliards d’habitants à eux 5 = 42% de la population de la planète. Remarquez que la population ne suffit pas pour compter sur la scène internationale : le  Bangladesh aussi est très peuplé (3 x la France), mais ce n’est pas un géant. Mais la population est l’un des aspects qui permet d’avoir du poids sur la scène internationale.
Ces pays ont aussi des villes mondiales, qui pèsent sur la scène internationale : Hong Kong, Shanghai, Mumbai ou Moscou…
Géants en richesses naturelles. Russie (pétrole, or, diamants), Chine (pétrole et charbon), Afrique du Sud (uranium, or et platine), Brésil (fer). C’est un peu moins vrai pour l’Inde.
Surtout, ces pays ont connu une croissance forte et régulière jusqu'en 2010. Ils ne se contentent plus de la croissance, ils se développent (la population moyenne de ces pays profite de l’enrichissement du pays). La croissance devient de plus en plus intravertie et dépend de moins en moins des exportations pour progresser. Ces pays possèdent désormais de grandes FTN : la Sud-Af  De Beers, spécialisée dans les diamants, le Russe Gazprom, les 2 géants indiens de l’acier Mittal et Tata,le Chinois  Lenovo, et le Brésilien Petrobras
Ces pays jouent un rôle politique régional majeur : l’Afrique du Sud est la principale puissance de l’Afrique subsaharienne, le Brésil est la puissance dominante de l’Amérique du Sud. Ces pays sont devenus des membres à part entière du G20.

Ces pôles ont à présent rejoint les pôles européens, japonais et étasuniens : le XXI° siècle est aujourd’hui un espace multipolaire, dominé par 7 pôles majeurs (l’Afrique du Sud est quand même en retrait).

B-     Points faibles des BRICS

Dans les BRICS, les métropoles sont moins intégrées dans la mondialisation que les métropoles étasuniennes, japonaise ou européennes : Delhi, Beijing, Shanghai  ou Moscou sont moins cosmopolites et moins internationalisées que les métropoles de l'Occident. Malgré leurs richesses, ces villes sont moins attractives : pauvretés, pollution. Grandes poches de pauvretés dans les bidonvilles de l’Inde, du Brésil et d’Afrique du Sud, retraites misérables en Russie, et Chine rurale restée très pauvre. L’arrière-pays des BRICS est encore souvent peu développé : Ouest de la Chine, Amazonie, Sibérie, villages de l'Inde, cambrousse amazonienne sont parfois des régions peu intégrées. D’une manière générale, les salaires sont encore bas dans ces pays : smic à 200 $ par mois en Chine et en Afrique du Sud, SMIC encore plus bas en Inde… 
                Ces pays ont connu une forte croissance entre 2000 et 2010, certes, mais depuis 2010 certains BRICS connaissent une croissance ralentie et ne rattrapent plus vraiment l’occident. Pour être précis, la croissance est molle en Russie, Afrique du Sud et au Brésil. Elle a ralenti mais reste vigoureuse en Inde et en Chine.

C-     D'autres pays  intégrés à la mondialisation
Un certain nombre de pays connaît un développement remarquable depuis 20 ans. Ils ne disposent cependant pas du poids démographique et territorial des BRICS et sont souvent sous l’orbite d’un pays plus gros. Leur liste est fluctuante : Mexique, Turquie, Arabie Saoudite, Argentine, Chili, Thaïlande… Le tourisme permet de les intégrer à la mondialisation. Des richesses, et notamment le pétrole, intègrent également ces pays.
Dans ces pays aussi, les inégalités sont très fortes : l’ouest de la Turquie  est en contraste avec la Turquie de l’Est, arriérée économiquement.  Idem en Arabie Sa., où les immigrés vivent dans la misère. Ces contrastes se rencontrent au sein même des villes : Exemple de Lagos, au Nigeria : ville coupe-gorge pour les Occidentaux, mais des gated-communities où vivent les expatriés et l'élite locale, comme Eko Atlantic.
La différence devient floue avec les pays de plus en plus intégrés par la DIPP. Les groupes automobiles français qui délocalisent vers Tanger Méd permettent au Maroc de s'intégrer à la mondialisation, à la frontière avec  l'UE, au même titre que les maquiladoras sont des interfaces avec les États-Unis.
               Points communs avec les BRICS :
Attractivité du pays qui dispose d’un niveau de sécurité suffisant pour attirer des ID.
Accessibilité du pays : accès maritime ou fluvial, bonnes autoroutes, réseau internet correct.
Présence de métropoles en lien avec le reste du monde. Forte croissance économique. Mexico, Istanbul, Buenos Aires en Argentine, Jakarta en Indonésie.
Mais mêmes défauts que pour les BRICS : inégalités sociales fortes et des pays qui ne sont pas encore développées : classe moyenne trop réduite, des salaires trop bas. Forte séparation du territoire entre les zones intégrées et les zones en retard.
Ces pays sont de plus en plus nombreux. De nouveaux venus profitent de la paix retrouvée au pays : cas de la Colombie, de l'Angola et du Viêt-Nam, qui ont progressivement réussi à quitter le monde de la guerre. A l'inverse, d'anciens pays prometteurs ont disparu : Irak, Syrie, Libye sont depuis quelques années marginalisés par la guerre.
III-                Les territoires en marge de la mondialisation
A-     Diverses causes (géopolitiques, géographiques)
Causes géographiques : enclavement : Bolivie, Mongolie. 
Causes géoéconomiques manque d’infrastructures : Erythrée : presque pas d’hôpitaux ni de routes, dans ce pays            perdu d’Afrique orientale. De plus, Agriculture archaïque, d’autosubsistance, ne permettant pas de libérer les campagnes pour d’autres activités. Grande pauvreté de la population : beaucoup de salariés gagnent moins de 1.5 $ par jour.
Causes géopolitiques : des pays qui veulent prendre leurs distances avec la mondialisation : Cuba, Venezuela, Corée du Nord ou des pays minés par l’insécurité : Mali, Soudan, RDC, Afghanistan, Haïti + Des pays où le degré de corruption décourage les investisseurs.
Cela donne les PMA : « angles morts de la mondialisation ». A cela, on peut rajouter 3 pays minés par la guerre, qui est un facteur de marginalisation : Libye, Irak, Syrie.
B-     Vers une ouverture mondiale  
Certains PMA ont leur poche d’ouverture vers le reste du monde. Certaines régions touristiques du Kenya, des Maldives ou du Népal, la région pétrolière du Tchad à Doba est intégrée à la mondialisation, alors que le reste du Tchad ne l’est pas. Idem pour le Congo-Brazzaville, la ville de  Pointe-Noire est la ville qui recueille le pétrole offshore de ce pays. .
Ce qui distingue les PMA, c'est qu'on y est davantage en insécurité : exemple : les pays victimes des fanatiques islamistes : Irak, Libye, Somalie, Afghanistan, Centrafrique, Soudan.
C-     Des pays encore fragiles
L'évolution d'une catégorie à l'autre peut être rapide : la découverte de pétrole en Angola a fait basculer en quelques années  ce pays dans la mondialisation. A l'inverse, la touristique Egypte voit ses littoraux péricliter depuis la menace islamiste. Idem pour la ville touristique de Tombouctou au Mali, que plus personne n'ose visiter. Mais le retard dans le développement humain (santé, nutrition, scolarisation) met du temps à être effacé.


La conclusion reprend les idées clés. L’ouverture insiste sur le fait que ces catégories ne sont pas figées et ne doivent pas être trop cloisonnées, puisque chaque pays a ses angles morts et la plupart des PMA ont leur zone d’ouverture. Par ailleurs, l’instabilité politique mondiale actuelle peut très vite précipiter un pays dans la crise et dans la marginalité comme l’a montrée la désastreuse guerre en Irak, qui a ruiné un pays pourtant prometteur il y a encore 5 ans.

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