Pôles et espaces majeurs de la mondialisation : des territoires
inégalement intégrés dans la mondialisation
I-
Les
trois aires de puissance majeures de la planète
A-
Description
Amérique
du Nord, Europe et Japon : 350 +130 +540 millions = 1 milliard d’habitants.
Forment avec l’Australie et NZ le
Nord 13% de la population mondiale + Les dragons d’Asie
(Taïwan, Singapour et Corée du Sud) sont des pays du nord. C’est le centre mondial.
Ces
aires sont dominées par de vastes mégalopoles qui entretiennent des liens
étroits entre elles, au niveau économique (échange de capitaux) et culturels
(tourisme, expatriés). Il s'agit de la « Megalopolis » ou
« BosWash » entre Boston et New York, de la mégalopole japonaise
entre Tokyo et Kita au Japon, et de la mégalopole européenne (Londres à Milan).
Ici se concentrent une bonne partie des sièges sociaux et des usines des pays
riches.
Un
autre élément moteur de cette zone : des espaces maritimes dynamiques, qui exportent et
importent.
B-
Leur rayonnement économique et
financier, politique, culturel
Ces
pays énumérés plus hauts = 60% du PIB mondial (80% du PIB mondial dans les
années 1990) et 90% des opérations financières. Le poids boursier de NY +
Londres et Tokyo : capitalisation
boursière très importante + sièges sociaux de la plupart des FTN
mondiales ! 70% des émissions d’IDE.
Ces
pays ont de plus un bon niveau de vie : une importante classe moyenne, un PIB /
hab important.
Le rayonnement
est aussi politique : de très bonnes armées (France, Grande-Bretagne, et bien
sûr USA, Corée du Sud) et bien sûr, les pays du Nord abritent les sièges de la
gouvernance internationale : ONU, FMI, BIRD, CIJ, OMC
Leur rayonnement culturel :
Une population dynamique et qualifiée, de bonnes infrastructures,
investissements dans la R & D.
Rayonnement
moral (démocratie) et culturel (JO, alimentation, loisirs, urbanisme, culture,
vêtements), notamment dans les villes mondes : NY, Los Angeles, paris,
Londres ou Tokyo.
C-
Des limites
Chaque
Etat a ses angles morts. En France, le Nord et l'Aisne sont des régions
sinistrées. Au sein même des métropoles, certains quartiers sont sinistrés (les
cités de la 93). Roubaix. Idem aux USA, les régions littorales, comme la
Floride ou la Californie, ont connu une croissance dynamique. A l'inverse, la "roasted belt » abrite des " shrinking cities" comme Flint ou
Detroit.
II-
Le Sud intégré à la mondialisation
A-
Les BRICS = émergence d’Etats
continents
Les 5
pays des BRICS se réunissent une fois par an pour parler de politique
internationale et pour peser en tant que nouveaux pôles majeurs de la
mondialisation.
Points
communs :
Géants territoriaux : Chine, Brésil et Russie sont plus grands
que les USA (hors Alaska).
Géants
démographiques : 3 milliards d’habitants à eux 5 = 42% de la population de
la planète. Remarquez que la population ne suffit pas pour compter sur la
scène internationale : le Bangladesh
aussi est très peuplé (3 x la France), mais ce n’est pas un géant. Mais la
population est l’un des aspects qui permet d’avoir du poids sur la scène
internationale.
Ces
pays ont aussi des villes mondiales, qui pèsent sur la scène
internationale : Hong Kong, Shanghai, Mumbai ou Moscou…
Géants
en richesses naturelles. Russie (pétrole, or, diamants), Chine (pétrole et
charbon), Afrique du Sud (uranium, or et platine), Brésil (fer). C’est un peu
moins vrai pour l’Inde.
Surtout,
ces pays ont connu une croissance forte et régulière jusqu'en 2010. Ils ne se
contentent plus de la croissance, ils se développent (la population moyenne de
ces pays profite de l’enrichissement du pays). La croissance devient de plus en
plus intravertie et dépend de moins en moins des exportations pour progresser.
Ces pays possèdent désormais de grandes FTN : la Sud-Af De Beers, spécialisée dans les diamants, le
Russe Gazprom, les 2 géants indiens de l’acier Mittal et Tata,le Chinois Lenovo, et le Brésilien Petrobras
Ces pays jouent un rôle politique
régional majeur :
l’Afrique du Sud est la principale puissance de l’Afrique subsaharienne, le
Brésil est la puissance dominante de l’Amérique du Sud. Ces pays sont devenus
des membres à part entière du G20.
Ces
pôles ont à présent rejoint les pôles européens, japonais et étasuniens :
le XXI° siècle est aujourd’hui un espace multipolaire, dominé par 7 pôles
majeurs (l’Afrique du Sud est quand même en retrait).
B-
Points faibles des BRICS
Dans
les BRICS, les métropoles sont moins intégrées dans la mondialisation que les
métropoles étasuniennes, japonaise ou européennes : Delhi, Beijing,
Shanghai ou Moscou sont moins
cosmopolites et moins internationalisées que les métropoles de l'Occident.
Malgré leurs richesses, ces villes sont moins attractives : pauvretés,
pollution. Grandes poches de pauvretés dans les bidonvilles de l’Inde, du
Brésil et d’Afrique du Sud, retraites misérables en Russie, et Chine rurale restée
très pauvre. L’arrière-pays des BRICS est encore souvent peu développé : Ouest
de la Chine, Amazonie, Sibérie, villages de l'Inde, cambrousse amazonienne sont
parfois des régions peu intégrées. D’une manière générale, les salaires sont
encore bas dans ces pays : smic à 200 $ par mois en Chine et en Afrique du
Sud, SMIC encore plus bas en Inde…
Ces pays ont connu une forte croissance
entre 2000 et 2010, certes, mais depuis 2010 certains BRICS connaissent une
croissance ralentie et ne rattrapent plus vraiment l’occident. Pour être
précis, la croissance est molle en Russie, Afrique du Sud et au Brésil. Elle a
ralenti mais reste vigoureuse en Inde et en Chine.
C-
D'autres pays intégrés à la mondialisation
Un certain nombre
de pays connaît un développement remarquable depuis 20 ans. Ils ne disposent
cependant pas du poids démographique et territorial des BRICS et sont souvent
sous l’orbite d’un pays plus gros. Leur liste est fluctuante : Mexique,
Turquie, Arabie Saoudite, Argentine, Chili, Thaïlande… Le tourisme permet de
les intégrer à la mondialisation. Des richesses, et notamment le pétrole,
intègrent également ces pays.
Dans ces pays
aussi, les inégalités sont très fortes : l’ouest de la Turquie est en contraste avec la Turquie de l’Est,
arriérée économiquement. Idem en Arabie
Sa., où les immigrés vivent dans la misère. Ces contrastes se rencontrent au
sein même des villes : Exemple de Lagos, au Nigeria : ville coupe-gorge
pour les Occidentaux, mais des gated-communities
où vivent les expatriés et l'élite locale, comme Eko Atlantic.
La différence
devient floue avec les pays de plus en plus intégrés par la DIPP. Les groupes
automobiles français qui délocalisent vers Tanger Méd permettent au Maroc de
s'intégrer à la mondialisation, à la frontière avec l'UE, au même titre que les maquiladoras sont
des interfaces avec les États-Unis.
Points
communs avec les BRICS :
Attractivité du
pays qui dispose d’un niveau de sécurité suffisant pour attirer des ID.
Accessibilité du pays : accès maritime
ou fluvial, bonnes autoroutes, réseau internet correct.
Présence de
métropoles en lien avec le reste du monde. Forte croissance économique. Mexico,
Istanbul, Buenos Aires en Argentine, Jakarta en Indonésie.
Mais mêmes
défauts que pour les BRICS : inégalités sociales fortes et des pays qui ne sont
pas encore développées : classe moyenne trop réduite, des salaires trop bas. Forte
séparation du territoire entre les zones intégrées et les zones en retard.
Ces pays sont de
plus en plus nombreux. De nouveaux venus profitent de la paix retrouvée au pays
: cas de la Colombie, de l'Angola et du Viêt-Nam, qui ont progressivement
réussi à quitter le monde de la guerre. A l'inverse, d'anciens pays prometteurs
ont disparu : Irak, Syrie, Libye sont depuis quelques années marginalisés par
la guerre.
III-
Les
territoires en marge de la mondialisation
A-
Diverses causes (géopolitiques,
géographiques)
Causes géographiques :
enclavement : Bolivie, Mongolie.
Causes géoéconomiques manque
d’infrastructures : Erythrée : presque pas d’hôpitaux ni de routes,
dans ce pays perdu d’Afrique
orientale. De plus, Agriculture archaïque, d’autosubsistance, ne permettant pas
de libérer les campagnes pour d’autres activités. Grande pauvreté de la
population : beaucoup de salariés gagnent moins de 1.5 $ par jour.
Causes géopolitiques : des pays
qui veulent prendre leurs distances avec la mondialisation : Cuba,
Venezuela, Corée du Nord ou des pays minés par l’insécurité : Mali,
Soudan, RDC, Afghanistan, Haïti + Des pays où le degré de corruption décourage
les investisseurs.
Cela donne les PMA : « angles morts de la mondialisation ».
A cela, on peut rajouter 3 pays minés par la guerre, qui est un facteur de
marginalisation : Libye, Irak, Syrie.
B-
Vers une ouverture mondiale
Certains PMA ont
leur poche d’ouverture vers le reste du monde. Certaines régions touristiques
du Kenya, des Maldives ou du Népal, la région pétrolière du Tchad à Doba est
intégrée à la mondialisation, alors que le reste du Tchad ne l’est pas. Idem
pour le Congo-Brazzaville, la ville de
Pointe-Noire est la ville qui recueille le pétrole offshore de ce pays.
.
Ce qui distingue
les PMA, c'est qu'on y est davantage en insécurité : exemple : les pays
victimes des fanatiques islamistes : Irak, Libye, Somalie, Afghanistan,
Centrafrique, Soudan.
C-
Des pays encore fragiles
L'évolution d'une
catégorie à l'autre peut être rapide : la découverte de pétrole en Angola a
fait basculer en quelques années ce pays
dans la mondialisation. A l'inverse, la touristique Egypte voit ses littoraux
péricliter depuis la menace islamiste. Idem pour la ville touristique de
Tombouctou au Mali, que plus personne n'ose visiter. Mais le retard dans le
développement humain (santé, nutrition, scolarisation) met du temps à être
effacé.
La conclusion
reprend les idées clés. L’ouverture insiste sur le fait que ces catégories ne
sont pas figées et ne doivent pas être trop cloisonnées, puisque chaque pays a
ses angles morts et la plupart des PMA ont leur zone d’ouverture. Par ailleurs,
l’instabilité politique mondiale actuelle peut très vite précipiter un pays
dans la crise et dans la marginalité comme l’a montrée la désastreuse guerre en
Irak, qui a ruiné un pays pourtant prometteur il y a encore 5 ans.
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