lundi 5 juin 2017

SES, Thème 4 : Travail, emploi, chômage, Quelles politiques pour l’emploi ?, TES

Thème 4 : Travail, emploi, chômage
Quelles politiques pour l’emploi ?
I-                    Les politiques pour l’emploi, pour quoi faire ?
A-     Une exposition inégale au chômage
Les politiques de l’emploi sont l’ensemble des mesurer prises par l’Etat pour accroître l’emploi et/ou réduire le chômage.
Un actif est un individu qui occupe un emploi ou qui en cherche un.
Un chômeur est un actif qui n’a pas d’emploi et qui en cherche un. On compte aujourd’hui en France plus de 6 millions de chômeurs. Aujourd’hui, 10% de la population active est au chômage en France.
Le portrait-robot d’un chômeur :
-          Les hommes sont aujourd’hui plus touchés par le chômage que les femmes mais historiquement, les femmes l’étaient plus jusqu’à la crise actuelle qui a principalement touché des hommes ouvriers.
-          Les jeunes sont particulièrement touchés par le chômage puisque 1 sur 5 l’est actuellement.
-          Les actifs sans diplômes sont 3 fois plus souvent au chômage que les actifs diplômés de l’enseignement supérieur.
-          La PCS la plus touchée par le chômage est celle des ouvriers (en particulier les non qualifiés) ; la PCS la plus protégée est celle des cadres. Plus le niveau de qualification du poste de travail est élevé, plus la protection contre le chômage est importante.
-          Aujourd’hui, 45% des chômeurs sont des chômeurs de longue durée c’est-à-dire des actifs au chômage depuis plus d’un an. Parmi ceux-ci, plus de la moitié sont des chômeurs de très longue durée (plus de 2 ans). Plus un individu passe de temps au chômage, plus il a de risques d’y rester. Il perd de son employabilité, de ses compétences.

B-     Le travail, facteur essentiel de l’intégration, est aujourd’hui fragilisé
Les droits sociaux sont l’ensemble des protections qu’apporte le fait de cotiser pour la sécurité sociale et le chômage. En ne travaillant pas, les individus ne cotisent pas et perdent progressivement leurs droits sociaux (perte des allocations chômage au bout de deux ans maximum, retard de l’âge de la retraite, diminution de la couverture maladie).
La précarité est l’instabilité professionnelle et financière qui subit une partie des individus. Enchainer des périodes de chômage et de petits boulots ne garantit pas un revenu important et régulier. Sont donc considérés comme précaires les chômeurs, les salariés avec des contrats courts (CDD, intérim -> contrats précaires).
Ne pas avoir d’emploi est un problème :
-          Economique : les revenus des chômeurs seront limités (allocations, RSA)
-          Social : Des revenus insuffisants limitent la participation à la société de consommation. Les chômeurs ne peuvent pas consommer de la même manière que les autres.
Etre au chômage limite les relations sociales qu’entretiennent les individus : plus de relation de travail, fragilisation du lien privé (conjugal, divorces, éloignement de ses proches).                                                                               Etre au chômage limite aussi la solidarité nationale assurée par l’Etat providence. Les droits sociaux sont moindres que pour ceux qui ont un emploi.                                                                                                                                              
Enfin le chômage conduit à une perte d’estime de soi, on se sent inutile (renfermement sur la sphère privée).

è Le travail est un facteur essentiel de l’intégration. L’Etat doit donc veiller a en donner/assurer au plus grand nombre. Des politiques de l’emploi vont être menées pour diminuer l’exclusion et dynamiser les embauches des profils défavorisés/touchés par le chômage.




II-                  Comment réduire le chômage ?
A-     Soutenir la demande pour réduire le chômage keynésien
Produire prend du temps que l’entreprise n’a pas lorsqu’elle doit satisfaire une demande immédiate. Elle doit chercher à anticiper l’évolution de la demande afin de produire et d’investir dans les temps (suffisamment tôt). Keynes parle de demande effective/anticipée : les entreprises doivent chercher à prévoir le mieux possible la demande qu’elles auront à satisfaire dans le futur.
La demande anticipée va conduire les entreprises à produire une certaine quantité de biens et de services. Pour y parvenir, elles devront embaucher une certaine quantité de main d’œuvre. L’anticipation de la demande est au cœur du modèle Keynésien : si elle est élevée, les entreprises devront produire beaucoup et embaucher beaucoup (et inversement).
Pour Keynes, le chômage s’explique par une insuffisance de la demande anticipée par les entreprises et les APU. Elles pensent peu vendre donc embauchent peu et du chômage apparait.
Pour réduire le chômage chez Keynes, il suffit d’augmenter la demande anticipée par les entreprises et les APU c’est-à-dire, augmenter la consommation des ménages, augmenter l’investissement (publics) et augmenter l’exportation.
Plusieurs solutions existent :
-          Augmenter le pouvoir d’achat des plus défavorisés : valorisation du SMIC, augmentation des allocations et des minimas sociaux.
-          Subventionner les investissements privés (recherche et développement) pour les pousser à investir.
-          Diminuer le cout des crédits en baissant les taux d’intérêts.
-          Développer les investissements publics en creusant si nécessaire le déficit et la dette publique.


B-     Des politiques d’allègement du cout du travail pour lutter contre le chômage classique
Cout du travail : salaire brut + cotisations patronales
                                            Salaire net + cotisations sociales
Le salariat à temps plein le plus mal payé en France (SMIC) coûte 1900 €. Certains économistes libéraux jugent ce coût trop important. Il serait créateur de chômage.
Si le salaire est supérieur au salaire d’équilibre, alors l’offre est supérieure à la demande et du chômage apparait. On parle de chômage classique car il provient des rigidités à la baisse du salaire. Pour les libéraux, ce type de chômage est volontaire, il est la conséquence de l’intervention de l’Etat avec la mise en place d’un SMIC.
Plus généralement, les libéraux montrent que le chômage provient de l’intervention de l’Etat sous toutes ses formes (cotisations sociales, existence des CDI, congés payés, durée du temps de travail limité). Tous ces droits obtenus par les travailleurs limitent les libertés des entreprises d’agir comme elles le souhaitent. On dit que le marché est rigide et créateur de chômage.
Pour réduire le problème du chômage, les libéraux veulent réduire l’intervention de l’Etat à travers des politiques d’allègement du cout du travail : baisse des cotisations sociales pour rendre le travail moins cher et inciter les entreprises à embaucher. Plus généralement, toute rigidité doit être supprimée (SMIC, 35h, CDI…). En donnant le maximum de libertés aux entreprises, le marché du travail devrait revenir à l’équilibre de lui-même.




C-     Des politiques de formation et de flexibilisation pour réduire le chômage structurel
Le chômage structurel est la part du chômage qui s’explique par l’inadaptation du profil des chômeurs ou des contrats de travail à la réalité des structures économiques, aux besoins réels des entreprises. 
1-      Les politiques de formation pour une meilleure adéquation entre offre et demande de travail
On peut distinguer deux politiques de dépenses en faveur de l’emploi :
-          Des politiques de dépenses passives qui visent à indemniser les chômeurs, c’est-à-dire à leur verser une allocation régulière pendant un certain temps. Cette politique accompagne financièrement les chômeurs mais ne les aides pas véritablement à retrouver un emploi. 
-          Des politiques de dépenses actives qui visent à aider les travailleurs à retrouver le plus rapidement un travail en leur offrant des formations et un suivi individualisé. L’objectif est de mettre en adéquation le profil des chômeurs avec les postes à pourvoir. Pôle emploi propose d’actualiser leurs compétences à une partie des chômeurs, leur retour à l’emploi devrait être plus simple.
Les politiques de suivi individualisé des chômeurs poursuivent deux objectifs :
-          Mieux cerner le degré d’employabilité (la capacité à trouver un emploi) et apporter des réponses personnalisées aux problématiques rencontrées (CV, formation, information…)
-          Pousser les chômeurs à réellement mener des démarches pour retrouver un emploi. Le chômeur doit montrer qu’il a postulé à différentes offres, qu’il cherche à se former lors des entretiens individualisés. S’il ne le fait pas, il peut être pénalisé financièrement (fin de versement des allocations).
Ces mesures renforcent les contraintes que font peser l’Etat sur les chômeurs, elles visent à réduire le nombre de passagers clandestins, de profiteurs du système.
Les dépenses pour l’emploi ont augmenté de 2000 à 2012. En 2000, 34 milliards d’euros étaient consacrées aux politiques pour l’emploi aujourd’hui (2012) c’est 42 milliards. Mais ces dépenses représentent aujourd’hui une part du PIB plus faible qu’en 2000. En 2012, seulement l’équivalent de 2% du PIB était consacré aux politiques pour l’emploi alors qu’en 2000 c’était 2,3%.
Ce sont les dépenses passives d’indemnisation qui ont été privilégiées alors que les dépenses actives de formation ont diminuées. L’explosion des dépenses passives s’expliquent par l’augmentation du chômage depuis la crise de 2008. Plus il y a de chômeurs, plus les dépenses passives augmentent. A l’inverse, les dépenses actives ont diminué/stagné, cela peut s’expliquer par des raisons structurelles. La dette de l’Etat est trop importante, il faut réduire les dépenses publiques pour éviter qu’elle ne se creuse encore.
Le chômage structurel dû à un manque de formation risque de perdurer puisque les dépenses actives n’augmentent pas alors que le nombre de chômeurs a explosé. Moins de formations sont proposées à plus de chômeurs (problème).
2-      Flexibiliser le travail pour l’adapter aux besoins des entreprises
Flexibiliser le travail pour l’adopter aux besoins des entreprises. La flexibilité est la capacité des entreprises à s’adapter aux évolutions de leurs environnements économiques. La flexibilité passe donc par l’adaptation des travailleurs aux besoins des entreprises, besoins qui peuvent évoluer dans le temps.
On distingue cinq formes de flexibilité :
-          La flexibilité salariale : elle se rapproche de la théorie libérale, les entreprises doivent être capables d’adopter rapidement le niveau des salaires en fonction de leur situation économique. Cette flexibilité existe en particulier en France : possibilité de mettre au chômage partiel des travers en période e crise, possibilité de geler/réduire les salaires en cas d’accords dans l’entreprise. A l’inverse des obstacles limitant cette flexibilité (SMIC).  
-          Flexibilité quantitative externe : l’entreprise doit pouvoir adapter sa quantité de main d’œuvre rapidement et sans couts : licenciement aisés, embauche sur contrats courts. En France les contrats courts existent mais ont un salaire plus élevé (la peine de la précarité) et les licenciements restent contrôlés et souvent chers aux patrons (prime de départ)

-          Flexibilité quantitative interne : L’entreprise doit pouvoir, sans couts supplémentaires, adapter le volume horaire de travail à la situation économique (heures supplémentaires non majorées, temps partiel…). En France, cela est possible mais les heures supplémentaires sont majorées, le travail le week-end et les jours fériés sont payés double…

-          Flexibilité quantitative externe : l’entreprise doit pouvoir sous-traiter les phases de la production qu’elle souhaite, qui ne font pas parti de son cœur de métier. En France, cette forme de flexibilité existe (sous-traitance comptable, sécurité, restauration…)

-          Flexibilité qualitative interne : L’entreprise doit pouvoir utiliser sa main d’œuvre sur plusieurs tâches sans perdre de son efficacité (main d’œuvre qualifiée, formée) = polyvalence
En flexibilisant le travail, l’entreprise doit être capable de réaliser des économies qui pourront lui servir à investir et à embaucher plus demain. Permettre à des entreprises de licencier rapidement et facilement évite qu’elles ne risquent la faillite, leur permet d’économiser pour relancer son activité et ses embauches.
De même, faire faire des heures supplémentaires permet à une entreprise de produire plus, de faire plus de profits et pérenniser les embauches.
Enfin, disposer d’une main d’œuvre qualifiée augmente l’efficacité, la productivité de l’entreprise ce qui lui permet de dégager plus de profits et d’embaucher plus. Toutes ces formes de flexibilité permettent, en théorie de réduire le chômage structurel.
Pour les salariés, une flexibilité trop poussée est souvent synonyme de précarité. Pour limiter celle-ci, la polyvalence doit être développée et la flexibilité quantitative externe aussi. Si la main d’œuvre est formée, les contrats courts ne sont pas un problème puisque la main d’œuvre retrouvera facilement un emploi. 
è Une solution innovante pour sortir du chômage est celle de la flexisécurité. Comme le font les pays scandinaves, elle vise à assurer une forte flexibilité pour les entreprises et une forte sécurité de l’emploi pour les travailleurs. Pour y parvenir, la flexibilité quantitative externe doit être forte (pour les patrons), la protection contre le chômage importante, la formation des chômeurs rapide et efficace. Les salariés au chômage sont bien payés et formés (sécurité) et retrouvent donc du travail facilement.





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