lundi 5 juin 2017

Histoire, Thème 2 – Grandes puissances et conflits dans le monde depuis 1945, Les États-Unis et le monde depuis 1945, TES


 Thème 2 – Grandes puissances et conflits dans le monde depuis 1945
Question 1 – Les États-Unis et le monde depuis 1945
Accroche : Dessin de  Carrey Orr contre l’intervention des USA en 1939 : « l’unique moyen de sauver la démocratie »  et « Reste en dehors (de la guerre), reste en dehors pour mon Salut et pour le tien » → Carricature qui montre une Amérique repliée sur-elle-même, indifférente au sort du monde. On parle d'isolationnisme !
Par contraste, la suite du XX° siècle est résolument interventionniste !  : Débarquement du 6 juin 1944, guerre du Viêt-Nam, guerre d’Irak : les Usa semblent  intervenir et montrer leur puissance dès qu’une crise apparaît.
Comment la notion de puissance a-t-elle évolué  depuis 1918  aux  États-Unis ?
La I° Guerre mondiale éclate en août 1914 entre l’Entente et l’Alliance. Les États-Unis, qui abritent  les descendants des peuples des différents belligérants, ne souhaitent pas y intervenir. Mais la guerre sous-marine allemande les fait basculer dans le camp de l’Entente (avril 1917). Finalement, les États-Unis jouent un rôle  décisif dans la victoire de l’Entente. En 1918, les Etats-Unis sont un grand vainqueur de la guerre, mais très vite, ils se retirent des affaires internationales dans  lesquels ils ne jouent plus qu’un rôle secondaire, avant leur retour fracassant sur le devant de la scène à partir de leur entrée dans la II° Guerre mondiale, à Pearl Harbour, en 1941. A partir de cette date, ils sont en 1° ligne, sur le front asiatique (Okinawa) et sur le front européen (les divers débarquements de l'année 1944). Ils sont les principaux acteurs du succès du monde allié. Ce retournement nous montre bien que les États-Unis ont évolué dans la mission qu’ils se sont données vis-à-vis du reste du monde. Quelle a  été la nature des relations entre les États-Unis et le reste du monde depuis 1918 ?  Après avoir étudié la période isolationniste du début du siècle (1918-1941, I), nous analyserons le rôle des Etats-Unis dans le monde au cours de la II° Guerre mondiale et de la guerre froide (1941 à 1991, II). La période du Nouvel ordre mondial sera analysée dans une troisième partie (1991-2017, III).
I.                    Les Etats-Unis et la tentation isolationniste (1918 à 1941)
A.      Les 14 points du président Wilson

Le 8  janvier 1918, le président Wilson, soucieux de livrer une guerre juste, livre ses « 14 points » devant le Congrès. La volonté du président Wilson est de créer un monde dans lequel les relations internationales ne seraient plus régies par « la loi du plus fort ». Wilson s'adresse au reste du monde ; il est  convaincu que les USA ont une destinée manifeste Doctrine selon laquelle les USA ont la mission historique de répandre la civilisation dans le continent américain et de servir de modèle au monde . Son message constitue une synthèse des idéaux du Président
Le préambule  de ces 14 points nous montre sa volonté d’établir une paix durable, sans parti pris → à comparer avec la paix vengeresse de Clemenceau !
1° § : suppression de la diplomatie secrète
2° et 3° § : liberté (mot US) de circulation sur les mers + libéralisme économique
4° § : limitation des armements
5° § : fin des colonies et prise en compte des intérêts des autochtones (cf   les "indigènes" d'Algérie).
14° § : création d’une instance internationale garante de la paix dans le monde : la future SDN ! → Notion de sécurité collective : organisation des relations internationales visant à maintenir la paix par le droit et l’arbitrage et non plus par les alliances militaires.
= un programme libéral (économie), pacifique et humaniste, = un programme teinté d’ idéalisme

B.      L’  échec de Wilson

-          L’esprit revanchard  français aboutit à la paix de Versailles en juin 1919 → Diktat injuste, fermant d’un conflit futur (Hitler), qui entrainera une remilitarisation générale dans les années 1930 et le retour à la diplomatie secrète = échec du préambule, du 1° § et du 4° § = échec de la paix.
-          Sur le plan économique, le libéralisme économique ne résistera pas aux politiques protectionnistes de la crise de 1929 = échec économique, échec des art. 2 et 3.
-          Sur le plan international, la SDN est finalement créée, mais les démocrates sont battus aux élections de 1920.
-          Le principal échec est lié aux US eux-mêmes. Congrès républicain en novembre 1918, refuse d’adhérer à la SdN (mars 1919). Son successeur, le républicain Harding (novembre 1920)  est le tenant d’une politique isolationniste :attitude d’un État qui répugne à intervenir dans les affaires du monde.  Harding  se désintéresse des affaires européennes et refuse que les US participent à la SDN. Mais il intervient en Amérique du Sud, en favorisant l’implantation de FTN US  = doctrine Monroe : Doctrine selon laquelle les USA peuvent seuls intervenir sur le continent américain

Les piliers de la SDN sont alors la France  et  la GB : ils ne sont pas assez puissants (et pas assez légitimes, confère la paix inique de  Versailles....) pour maintenir la paix dans le monde. Les USA vivent à l'écart. Une seule action diplomatique est  à porter à leur crédit, au cours des années de l'entre-deux-guerres : Pacte Briand Kellog de 1928 = accords de 63 pays qui condamnent le retour à la guerre.  Enthousiasme aux USA,  intervention bilatérale, tentée de pacifisme. Mais c’est un vœu pieux.
Bilan : les 14 points sont une vision généreuse d’un monde plus juste, mais finalement aucun de ces points ne sera adopté et ce plan restera un vœu  pieux.
C.      Le rayonnement des  Etats-Unis dans les années 1930
Malgré son isolationnisme, les USA sont un pays très influent dans les années 1930 : Ce pays reste une puissance, malgré son isolationnisme : puissance : capacité d’un pays à influencer les autres pays sans consentir des concessions de même valeur, sur le plan économique, militaire ou culturel.
Au niveau monétaire, le $ a remplacé la £ dans le rôle de monnaie internationale de référence.
Au niveau économique, les Etats-Unis sont un important exportateur d’IDE (Ford et GM) en diection de l'Allemagne. Du coup, la crise de 1929, partie des Etats-Unis, se propage au monde entier.
Au niveau culturel, les États-Unis sont devenus la référence mondiale : cinéma (« so goes the wind »), music-hall (revues de Broadway), dessins animés (Disney), littérature  (Pearl Buck, Hemingway : « Pour qui sonne le glas », Steinbeck « Les raisins de la colère »). Même les divertissements deviennent américains : Monopoly en 1935.
Au niveau politique : les USA commencent à sortir de leur isolement : Roosevelt prend conscience que les Etats-Unis doivent intervenir en Europe, pour stopper la progression des régimes totalitaires (1922, 1924, 1933).Idem en Asie (Japon).  Malgré une opinion publique hostile, Roosevelt ne cesse de  se rapproche de la Grande-Bretagne, surtout depuis la défaite française de juin 1940.
Bilan : décalage entre la puissance des Etats-Unis, sur le plan intérieur, et sa politique isolationniste sur le plan diplomatique : L’entrée en guerre des Etats-Unis marque le début de l’omniprésence des Usa dans la gestion des affaires mondiales.

II.                  Les Etats-Unis à la tête du monde libre (1941 -1991)
A.      Un rôle de 1° plan pendant la II° GM
Loi prêts-bails  de mars 1941 : autorise les Américains à financer l’effort de guerre des ennemis de l’Axe → Fin de la neutralité : puisque les USA fournissent des armes à tous les ennemis de l'Axe, y compris l'URSS, qu'ils ravitaillent par le port de Mourmansk, près de la frontière norvégienne. ! Les États-Unis se veulent "l'arsenal des démocraties". Tout au long de l'année 1941,  Roosevelt prépare l’opinion à un conflit au côté des Anglais. Mais ce n’est que le 7 décembre 1941 que les Etats-Unis se lancent réellement dans la guerre, après l’attaque japonaise de Pearl Harbour.
A partir de cette date,  les USA ne se contentent pas d’un rôle passif : ils sont en 1° ligne, sur le front asiatique : guerre contre le Japon dans le Pacifique (Batailles de Guadalcanal, Okinawa...) et ils sont investis  sur le front européen (débarquements de juin 1944 en Normandie, d'août 1944 en Provence). Par leur mobilisation en hommes et par la qualité de leur matériel (avions, marine de guerre), ils  sont les principaux acteurs du succès du monde allié.

B. Au début de la Guerre froide, un pays à la tête du monde occidental
1.       Les atouts américains en 1945
A la fin du conflit, les USA s’efforcent de fonder la paix sur les valeurs qui ont assuré leur succès. Ils sont à l’origine de conférences (Yalta) et des Nations Unies, Charte basée à San Francisco, et bâtiment basé à NY. Ils y participent, au niveau politique, financier et militaire. (Casques bleus) = Grande différence avec 1918.
Atouts en ce sens :
-          Leur capacité industrielle, 1° du monde en 1945
-          Leur capacité financière, 1° du monde en 1945 : rôle du $ depuis Bretton Wood, 2/3 des stocks d'or mondiaux
-          La capacité de séduction, qui s’est encore renforcée avec la guerre (chewing-gum et cigarettes) = soft power
-          La capacité militaire, renforcé par la possession de l’arme atomique. = hard power
En 1945, les Usa sont devenus la superpuissance du monde libre. Mais dès 1946, les relations diplomatiques se tendent avec l’URSS, l’autre grand vainqueur de la guerre.

2.       Le déclenchement de la Guerre froide

La  théorie étasunienne : la doctrine Truman
Sur le plan politique, la doctrine Truman  définit un monde séparé entre deux camps et les USA acceptent d’être les leaders du camp de la liberté. Les États-Unis se présentent ainsi comme les leaders du « monde libre » face au communisme qui« s’appuie sur la terreur et l’oppression ». « Je crois » = politique d’aide financière = le plan Marshall + Par leurs  achats massifs, les Etats-Unis sont le moteur du redécollage des économies du Japon et de l’Europe entre 1947 et 1973 (les "Trente Glorieuses"). Ils représentent 30% du PIB mondial. La domination des États-Unis est à la fois politique et économique.

Les États-Unis entrent dans une logique d’alliance en temps de paix = politique de  l’endiguement font des USA les chefs politiques d’un réseau d’alliance hostile à l’URSS : ils encerclent le monde avec un réseau d'alliances militaires : OTAN, ANZUS, alliances bilatérales avec le Japon, avec l’Amérique latine → L’URSS du pacte de Varsovie se retrouve isolée.

Les Etats-Unis  interviennent également activement pour contrer la progression soviétique.
-          Ravitaillement aérien de Berlin entre juin 1948 et mai 1949 : USA prouvent leur puissance économique (ils ravitaillent 2 millions de Berlinois affamés) et technologique (ils assurent 275 000 vols entre juin 1948 et mai 1949). Les USA ont considérablement amélioré leur image auprès des Allemands, grâce à cette opération en apparence altruiste
-          Ils interviennent en Corée, dans le cadre de l'ONU entre 1950 et 1953 sur un plan plus militaire  = Expression du  Hard Power. ! (Ils ne se battent  pas directement contre les Soviétiques, pour éviter une guerre nucléaire, ils se battent contre ses alliés marxistes : Corée du Nord et Chinois)

C. La puissance américaine entre 1953 et 1980 : Hard Power et Soft Power
  1. Succès du Soft Power

-          Sur le plan du soft power, les Etats-Unis poursuivent leur mainmise culturelle avec les exportations d’Hollywood, sur le plan du cinéma et de la télé. La culture populaire est largement américaine : vedettes de la musique (Presley, Beach boys, Madonna), du cinéma (Les troublantes Rita Hayworth des années 1950 et Marylin Monroe des années 1960), du sport (basket américain).
-          Cette domination est également technologique avec le 1° homme sur la lune, Les USA démontrent ainsi leur supériorité technologique face aux Soviétiques, c'est pour eux l'occasion de faire une  propagande à la gloire des Etats-Unis. (1969)

2.       Les limites du Hard Power : la Guerre du Viêt-Nam et le coup d’État au Chili

Mais ce modèle est également contesté : les interventions américaines contre le communisme sont  dénoncées par ses adversaires, qui parlent d’impérialisme.
Viêt-Nam après 1964. La Guerre est menée aux côtés de leurs alliés Sud-Vietnamiens pour endiguer la progression communiste en Asie. (le VN sud est attaqué par le VN nord communiste) Mais les victimes civiles sont nombreuses et l’opinion publique critique les bavures américaines.  La photo de juin 1972 de la petite Kim Phuc, 9 ans, qui hurle parce qu'elle est brûlée au napalm, et qui court devant des G.I.s  en apparence indifférents émeut le monde et fait du tort aux États-Unis. La contestation à cette guerre donne naissance au mouvement hippie. (Les babas-cools  du festival de Woodstock, 3 jours d'orgies en août 1969)
Le coup d’État au Chili : les États-Unis n’apprécient pas le nouveau président Allende, élu en 1970, qui a nationalisé des biens de production contrôlés par les États-Unis (mines de cuivre). La CIA finance le coup d’État d’un dictateur féroce : Pinochet. Mais ce coup d'État cynique choque l'opinion publique mondiale : de quel droit les USA se mêlent-ils de la politique intérieure d'un pays souverain, dont le discours n'était pas vraiment belliciste. Cette action alimente le discours antiaméricain des militants de l'ultragauche du monde entier. Nixon passe pour un  président cynique, prêt à tous les coups bas pour le bien des intérêts US
→ Sûrs d’eux dans les années 1950, les Etats-Unis traversent une période de doute dans les années 1970 : échec au Viêt-Nam, cynisme au Chili...  La crise de 1973, qui provoque la hausse du chômage, alimente ce climat de doute...
D. Les années Reagan (1980-1988) : « America is back »
Reagan, ancien acteur de Hollywood, républicain, succède à Carter en novembre  1980= années de  doute économique, car les USA ont souffert des chocs pétroliers,(1973, puis 1979),  le dollar a été chahuté et est devenu une monnaie faible  
+ Doutes politiques : les États-Unis ont été contestés au Viêt-Nam, au Chili + en Iran : révolution islamiste en 1979 : le personnel de l’ambassade américaine (52 personnes) de Téhéran a été  pris en otage pendant 444 jours, de novembre 1979 à janvier 1981 par des étudiants islamistes, couverts par le pouvoir. → Humiliation encore accrue par l'échec de l'opération de sauvetage Eagle Claw en avril 1980 : tempête de sable, un hélico qui s'écrase etc. → Fiasco militaire, qui prolonge la prise d'otage.  En bref, pour l'opinion publique US, Carter est un looser, qui a la scoumoune... Bref, les années 1970 ont été mauvaises.
C’est ce qui explique les succès de Reagan : son discours conservateur séduit : ses discours empruntent le champ lexical biblique qui séduit dans une Amérique très pieuse : "valeur de la foi" : "un grand et  bon peuple", ses discours incarnent la croyance en la « destinée manifeste »
Fort de son bon droit, Reagan lance un vaste programme militaire : « la guerre des étoiles » ou « initiative de défense stratégique » : projet de réseau de satellites,  dont le rôle serait la détection et la destruction de missiles nucléaires lancés contre les USA. + Discours plus agressif à l’égard de l’URSS. Reagan appelle l'URSS : 'l'Empire du Mal" = manichéisme.
Avec son programme militaire (Guerre des étoiles), Reagan redonne confiance aux Américains dans les années 1980. Ce programme relance la course aux armements, mais les Soviétiques  n'arrivent pas à suivre, et ils s'appauvrissent dans cette surenchère militaire ruineuse. La population civile russe manque de tout. L'échec du système communiste est de plus en plus évident pour le monde entier. A bout de souffle, les Soviétiques de Gorbatchev se résolvent à adopter un profil bas et à demander un traité de désarmement. C'est le traité de Washington de décembre 1987 : les Soviétiques démantèlent 1850 missiles nucléaires, les USA en démantèlent environ 850. C'est une victoire pour les USA
La révolte des « démocraties populaires » en 1989 fragilise encore l’URSS, sur le plan politique : Les Sov. perdent leurs meilleurs alliés. Les Polonais, les Allemands de l'Est etc détestent la domination militaro-politique soviétique. Cela montre le caractère répulsif de l’URSS et, au contraire,  le côté attractif des USA.
D'ailleurs les films de cette époque  sont souvent à la gloire de la puissance des USA. Le manichéen "Rocky IV"(1986) en est l’exemple : dans ce film, le gentil boxeur Rocky Balboa (Sylvester Stallone) livre un duel contre le boxeur soviétique Drago. Au début du match, Stallone se prend des gnons, mais comme il a la foi et qu'il est Américain, il réunit ses forces et il éclate le Russe au 15° round. Le Russe a perdu et l'Américain est le meilleur. En face, la cinémathèque soviétique est incapable de produire un film capable de faire vibrer les foules... La force de séduction américaine reste intacte.
1991. Implosion de l’URSS. La Russie adopte le modèle capitaliste et se rapproche politiquement des USA. Fin de la guerre froide.
→ La guerre froide a permis aux États-Unis de consolider leur leadership sur la planète. Avec l'implosion du bloc de l'Est puis de l'URSS entre 1989 et 1991, ils se retrouvent dans une position inédite, celle d'unique superpuissance !

III.                Les Etats-Unis après la Guerre froide (depuis 1991)
A.      L’hyperpuissance (p. 208) des années 1990 : les années Clinton

Au niveau géopolitique : la disparition de l’URSS en 1991 fait des USA l’unique superpuissance mondiale.  Les anciens alliés de l’URSS (Pecos et Chine) se rapprochent  des USA. C’est le nouvel ordre mondial.
Conséquence : les Etats-Unis deviennent le « gendarme du monde ». Ils n’ont plus à craindre le veto de l’URSS à l’ONU. 2 exemples du hard power, avec 2 succès :
Guerre du Golfe en 1991 : L'Irak envahit le Koweït en août 1990. Naissance d'un géant pétrolier (les réserves pétrolières du nouvel ensemble koweito-irakien sont énormes). Les États—Unis  obtiennent le feu vert de l'Onu pour libérer le Koweït. Les Sov. s'abstiennent de mettre leur veto à cette guerre. En janvier 1991, les USA  sont à la tête d’une coalition pour libérer  le Koweït. Ils représentent l'essentiel des troupes.→ Déroute des Irakiens, triomphe des Ricains
Intervention en Bosnie, qui met fin à la guerre interethnique entre Bosnie, Serbie et Croatie (1995). Les Européens se chamaillent depuis le début de cette guerre interethnique (1992). 3 ans de palabres et d'atermoiements européens. Les massacres de Srebrenica, en juillet 1995 décident Clinton à intervenir : pour lui, l'agresseur est clairement la Serbie, et la victime la Bosnie. Les USA bombardent la Serbie et la contraignent à signer les accords de paix de Dayton en 1995.Encore un succès pour les USA, et les Européens, ridicules, ont affiché au grand-jour leur incapacité à mener une action extérieure commune. Les USA sont clairement l'unique puissance mondiale des années 1990. → Hyperpuissance US, sans rivale.
Au niveau économique : les Etats-Unis influencent fortement le monde avec les NTIC : internet, Google, e-bay, films numériques (Roger Rabbit).  + importance du R & D dans de nombreux domaines : médical (viagra), nouvelles technologies (nanotechnologies).  En même temps, la croissance américaine, poussée par le crédit, reste vigoureuse.
Au niveau de la culture, la fascination semble intacte : « brain drain » qui attire 3 millions de migrants par an, prestige des universités etc. Le soft power devient plus que jamais l’arme dont se servent les Américains pour promouvoir leur peuple.

B.      L’Unilatéralisme des années Bush
Les attentats de 11-092001 révèlent la fragilité de la puissance des  Etats-Unis face à la menace terroriste. Attaque surprise, qui déstabilise les USA. Les symboles politiques (M.Blanche), économique (WWT) et militaire (Pentagone) ont été attaqués. Les USA réalisent que le fait d’avoir l’arme atomique est peu utile face à des rebelles déterminés, qui se fondent parmi les civils =  Guerre asymétrique.
GW Bush déclare la guerre au terrorisme : Bush fait passer la sécurité des USA AVANT le nouvel ordre mondial. Le nouvel ordre mondial a donc vécu (1990-2001), et les USA privilégient l'action unilatérale. L'ONU n'a qu'à acquiescer, les USA agissent selon leurs intérêts.
-          Attaque de l’Afghanistan en 2001, dans le cadre de l’OTAN. Attaque logique, car l'Afghanistan est le fief d'Al-Qaeda, qui a attaqué les USA
-          Attaque de l'Irak en 2003. La guerre d’Irak, décidée de façon unilatérale, sans l'accord de l'ONU (les Français menacent d'opposer leur veto)  face à un adversaire dont la responsabilité face aux attentats n’est pas établie, choque l’opinion publique mondiale. Concept de « guerre préventive ». « les Irakiens n'ont pas attaqué les USA, mais s'ils avaient pu le faire, ils l'auraient faits.. » → Morale discutable, porte ouverte à tous les abus. La guerre en Irak est marquée par de nombreuses décisions contraires au droit américain : Les détentions illégales de  Guantanamo, les mauvais traitements de la prison d’Abou Graib.

Résultat : développement de l’antiaméricanisme, notamment dans les pays musulmans.
o   Antiaméricanisme lié aux différentes guerres évoquées + le soutien à Israël. Question morale : peut-on approuver une « guerre préventive » ?
o   Antiaméricanisme lié aux différences de revenus entre pays riches et pays pauvres
Outre l'immoralité de l'attaque de l'Irak, cette guerre est un échec. Le dictateur Saddam Hussein est délogé, mais l'Irak est en lambeaux. L'insécurité est partout, et le pays plonge dans la guerre civile entre chiites et sunnites, une pagaille dont le monde n'est toujours pas guérie en 2017.
Sur le plan économique : les déficits américains se creusent, notamment à cause des guerres livrées. Délocalisation. Le dollar inspire moins confiance. La crise du crédit de 2008 ternit encore la dernière année du mandat Bush. Doc. P 287 : Le poids des exportations mondiales des USA est devenu peu important : les USA ne représentent plus que 8% des exportations mondiales.

C.      Le retour au multilatéralisme avec Obama

En 2008, Obama devient président dans une Amérique en proie au doute. La crise des Subprimes, dévastatrice, plonge les Etats-Unis dans la crise.

  1. Une  volonté d’apaiser les tensions et de partager le fardeau de la paix

Sur le plan politique, Obama promet de mettre fin à l’unilatéralisme et de ne plus reproduire les abus de l’ère Bush.  Retrait militaire de l’Irak en 2011 (ce qui plonge ce pays dans la guerre civile). Tentative de réconciliation avec les pays arabes (discours du Caire en 2009), discours qui permet à Obama de recevoir le PN de la paix en 2009.

  1. « Le partage du fardeau »

Contexte : Obama a reçu le P Nobel  de la paix, après à peine 6 mois de mandat. Il va à Stockholm en novembre 2009 pour y recevoir son prix et il fait un discours où il fait le bilan de la politique américaine depuis 50 ans, et où il définit les nouvelles menaces qu'il faut affronter.
Dans le discours qu'il fait pour l'occasion, il déclare   qu’il souhaite « partager le fardeau » de la sécurité mondiale. A partir de cette date, les USA suggèrent à leurs alliés d'intervenir militairement dans le monde pour les aider à maintenir la paix mondiale
-          Un fardeau partagé : Exemple : la France intervient, avec succès, en Côte d’Ivoire (2009 à 2011) en Libye (2011), au Mali en 2013, en Centrafrique en 2014..
-           L’Allemagne est moins sollicitée. Elle est tout de même chargée de négocier les pourparlers entre l’Ukraine et la Russie en 2014.
-          L’Égypte joue  un rôle de médiateur entre la Palestine et Israël.
-          GB et Arabie Saoudite interviennent contre l’État islamique, au Yémen ou en Irak...
-          Pour résumer : Bush = unilatéralisme, Obama multilatéralisme. Certains l’accusent d’isolationnisme.
  1. Les résultats décevants de la politique étrangère du mandat Obama
-          Les résultats des années Obama sont décevants. Malgré le discours du Caire, il a perdu la confiance des pays arabes pour deux raisons.
-          Politique trop proche d’Israël (les États-Unis pardonnent les massacres israéliens de l’été 2014 dans la bande de Gaza).
-          Automne 2014 : intervention aérienne contre Daesh, mais les résultats sont décevants. L’absence de troupes au sol ne permet pas de cibler correctement Daesh.
-          Au moment où Trump prend le  pouvoir, on peut dire que la puissance étasunienne est moins claire :
-          Confusion avec la Chine : de plus en plus indépendante, de plus en plus expansionniste en Asie.
-          Confusion  avec la Russie : on a l'impression qu'elle fait ce qu'elle veut en Ukraine. Depuis octobre 2015, c'est elle qui intervient militairement en Syrie.
-          Confusion  au Moyen-Orient. Traumatisé par la Guerre d'Irak, Obama refuse d'intervenir en Orient. Mais la situation dégénère et devient incontrôlable : en Syrie, le terrorisme progresse. Le refus de l'intervention américain, passe pour de l'isolationnisme, de la faiblesse. Beaucoup reprochent à Obama de ne pas avoir de vision internationale et de naviguer à vue. C'est désormais la Russie qui semble dominer dans les relations internationales dans le conflit syrien.


La puissance étasunienne a dominé le monde au cours du XX° siècle, jusqu'aux attentats de 2001. Mais depuis cette date, l'Amérique est en plein doute. L'unilatéralisme de Bush et les indécisions d'Obama ont terni l'image du pays. Le nouveau président Trump laisse le monde dans la perplexité, car il n'a pas d'expérience en diplomatie. Son slogan de campagne : "America first" laisse présager une politique plus égoïste, moins tournée vers l'international. Il semblerait que l'isolationnisme américain soit voué à se  renforcer dans les temps futurs, en espérant que les déclarations à l'emporte-pièce de son président ne débouchent  pas sur des crises nouvelles.  

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