Thème 2 – Grandes puissances
et conflits dans le monde depuis 1945
Question
1 – Les États-Unis et le monde depuis 1945
Accroche :
Dessin de Carrey Orr contre
l’intervention des USA en 1939 : « l’unique moyen de sauver la
démocratie » et « Reste en
dehors (de la guerre), reste en dehors pour mon Salut et pour le tien » →
Carricature qui montre une Amérique repliée sur-elle-même, indifférente au sort
du monde. On parle d'isolationnisme !
Par contraste, la suite du XX°
siècle est résolument interventionniste ! : Débarquement du 6 juin 1944, guerre du Viêt-Nam, guerre
d’Irak : les Usa semblent
intervenir et montrer leur puissance dès qu’une crise apparaît.
Comment
la notion de puissance a-t-elle évolué
depuis 1918 aux États-Unis ?
La I° Guerre mondiale éclate en août 1914
entre l’Entente et l’Alliance. Les États-Unis, qui abritent les descendants des peuples des différents
belligérants, ne souhaitent pas y intervenir. Mais la guerre sous-marine
allemande les fait basculer dans le camp de l’Entente (avril 1917). Finalement,
les États-Unis jouent un rôle décisif
dans la victoire de l’Entente. En 1918, les Etats-Unis sont un grand vainqueur
de la guerre, mais très vite, ils se retirent des affaires internationales dans
lesquels ils ne jouent plus qu’un rôle
secondaire, avant leur retour fracassant sur le devant de la scène à partir de
leur entrée dans la II° Guerre mondiale, à Pearl Harbour, en 1941. A partir de
cette date, ils sont en 1° ligne, sur le front asiatique (Okinawa) et sur le
front européen (les divers débarquements de l'année 1944). Ils sont les
principaux acteurs du succès du monde allié. Ce retournement nous montre bien
que les États-Unis ont évolué dans la mission qu’ils se sont données vis-à-vis
du reste du monde. Quelle a été la
nature des relations entre les États-Unis et le reste du monde depuis
1918 ? Après avoir étudié la
période isolationniste du début du siècle (1918-1941, I), nous analyserons le
rôle des Etats-Unis dans le monde au cours de la II° Guerre mondiale et de la
guerre froide (1941 à 1991, II). La période du Nouvel ordre mondial sera
analysée dans une troisième partie (1991-2017, III).
I.
Les Etats-Unis et la tentation isolationniste (1918 à 1941)
A. Les 14 points du président
Wilson
Le
8 janvier 1918, le président Wilson,
soucieux de livrer une guerre juste, livre ses « 14 points » devant
le Congrès. La volonté du président Wilson est de créer un monde dans lequel
les relations internationales ne seraient plus régies par « la loi du plus
fort ». Wilson s'adresse au reste du monde ; il est convaincu que les USA ont une destinée manifeste
Doctrine selon laquelle les USA ont la
mission historique de répandre la civilisation dans le continent américain et
de servir de modèle au monde . Son message constitue une synthèse des
idéaux du Président
Le
préambule de ces 14 points nous montre sa volonté d’établir une paix
durable, sans parti pris → à comparer avec la paix vengeresse de Clemenceau !
1°
§ : suppression de la diplomatie secrète
2° et 3° § : liberté
(mot US) de circulation sur les mers + libéralisme économique
4°
§ : limitation des armements
5° § : fin des
colonies et prise en compte des intérêts des autochtones (cf les "indigènes" d'Algérie).
14° § : création d’une
instance internationale garante de la paix dans le monde : la future
SDN ! → Notion de sécurité collective : organisation des relations
internationales visant à maintenir la paix par le droit et l’arbitrage et non
plus par les alliances militaires.
= un programme libéral
(économie), pacifique et humaniste, = un programme teinté d’ idéalisme
B. L’ échec de Wilson
-
L’esprit
revanchard français aboutit à la paix de
Versailles en juin 1919 → Diktat injuste, fermant d’un conflit futur (Hitler),
qui entrainera une remilitarisation générale dans les années 1930 et le retour
à la diplomatie secrète = échec du préambule, du 1° § et du 4° § = échec de la
paix.
-
Sur
le plan économique, le libéralisme économique ne résistera pas aux politiques
protectionnistes de la crise de 1929 = échec économique, échec des art. 2 et 3.
-
Sur
le plan international, la SDN est finalement créée, mais les démocrates sont
battus aux élections de 1920.
-
Le
principal échec est lié aux US eux-mêmes. Congrès républicain en novembre 1918,
refuse d’adhérer à la SdN (mars 1919). Son successeur, le républicain Harding
(novembre 1920) est le tenant d’une politique isolationniste :attitude d’un État qui répugne à intervenir dans les affaires du monde. Harding
se désintéresse des affaires européennes et refuse que les US
participent à la SDN. Mais il intervient en Amérique du Sud, en favorisant
l’implantation de FTN US = doctrine Monroe : Doctrine selon laquelle les USA peuvent seuls intervenir sur le
continent américain
Les
piliers de la SDN sont alors la France
et la GB : ils ne sont pas
assez puissants (et pas assez légitimes, confère la paix inique de Versailles....) pour maintenir la paix dans le
monde. Les USA vivent à l'écart. Une seule action diplomatique est à porter à leur crédit, au cours des années
de l'entre-deux-guerres : Pacte Briand Kellog de 1928 = accords de 63 pays qui
condamnent le retour à la guerre.
Enthousiasme aux USA,
intervention bilatérale, tentée de pacifisme. Mais c’est un vœu pieux.
Bilan : les 14 points sont une vision généreuse d’un monde plus
juste, mais finalement aucun de ces points ne sera adopté et ce plan restera un
vœu pieux.
C. Le rayonnement des Etats-Unis dans les années 1930
Malgré son isolationnisme, les USA sont un
pays très influent dans les années 1930 : Ce pays reste une puissance, malgré son isolationnisme : puissance : capacité
d’un pays à influencer les autres pays sans consentir des concessions de même
valeur, sur le plan économique, militaire ou culturel.
Au niveau monétaire, le $ a remplacé la £
dans le rôle de monnaie internationale de référence.
Au niveau économique, les Etats-Unis sont
un important exportateur d’IDE (Ford et GM) en diection de l'Allemagne. Du
coup, la crise de 1929, partie des Etats-Unis, se propage au monde entier.
Au niveau culturel, les États-Unis sont
devenus la référence mondiale : cinéma (« so goes the wind »),
music-hall (revues de Broadway), dessins animés (Disney), littérature (Pearl Buck, Hemingway : « Pour qui
sonne le glas », Steinbeck « Les raisins de la colère »). Même
les divertissements deviennent américains : Monopoly en 1935.
Au niveau politique : les USA
commencent à sortir de leur isolement : Roosevelt prend conscience que les
Etats-Unis doivent intervenir en Europe, pour stopper la progression des
régimes totalitaires (1922, 1924, 1933).Idem en Asie (Japon). Malgré une opinion publique hostile,
Roosevelt ne cesse de se rapproche de la
Grande-Bretagne, surtout depuis la défaite française de juin 1940.
Bilan : décalage entre la puissance
des Etats-Unis, sur le plan intérieur, et sa politique isolationniste sur le
plan diplomatique : L’entrée en guerre des Etats-Unis marque le début de l’omniprésence
des Usa dans la gestion des affaires mondiales.
II.
Les Etats-Unis à la tête du monde libre (1941 -1991)
A. Un rôle de 1° plan pendant
la II° GM
Loi
prêts-bails de mars 1941 : autorise
les Américains à financer l’effort de guerre des ennemis de l’Axe → Fin de la
neutralité : puisque les USA fournissent des armes à tous les ennemis de l'Axe,
y compris l'URSS, qu'ils ravitaillent par le port de Mourmansk, près de la
frontière norvégienne. ! Les États-Unis se veulent "l'arsenal des démocraties".
Tout au long de l'année 1941, Roosevelt
prépare l’opinion à un conflit au côté des Anglais. Mais ce n’est que le 7
décembre 1941 que les Etats-Unis se lancent réellement dans la guerre, après
l’attaque japonaise de Pearl Harbour.
A partir de cette date, les USA ne se contentent pas d’un rôle
passif : ils sont en 1° ligne, sur le front asiatique : guerre contre le
Japon dans le Pacifique (Batailles de Guadalcanal, Okinawa...) et ils sont
investis sur le front européen
(débarquements de juin 1944 en Normandie, d'août 1944 en Provence). Par leur
mobilisation en hommes et par la qualité de leur matériel (avions, marine de
guerre), ils sont les principaux acteurs
du succès du monde allié.
B. Au début de la Guerre froide, un pays à la tête du monde
occidental
1. Les atouts américains en 1945
A la fin du conflit, les USA s’efforcent
de fonder la paix sur les valeurs qui ont assuré leur succès. Ils sont à
l’origine de conférences (Yalta) et des Nations Unies, Charte basée à San
Francisco, et bâtiment basé à NY. Ils y participent, au niveau politique,
financier et militaire. (Casques bleus) = Grande différence avec 1918.
Atouts en ce sens :
-
Leur
capacité industrielle, 1° du monde en 1945
-
Leur
capacité financière, 1° du monde en 1945 : rôle du $ depuis Bretton Wood,
2/3 des stocks d'or mondiaux
-
La
capacité de séduction, qui s’est encore renforcée avec la guerre (chewing-gum
et cigarettes) = soft power
-
La
capacité militaire, renforcé par la possession de l’arme atomique. = hard power
En 1945, les Usa
sont devenus la superpuissance du monde libre. Mais
dès 1946, les relations diplomatiques se tendent avec l’URSS, l’autre grand
vainqueur de la guerre.
2. Le déclenchement de la Guerre
froide
La
théorie étasunienne : la doctrine
Truman
Sur
le plan politique, la doctrine
Truman définit
un monde séparé entre deux camps et les USA acceptent d’être les leaders du
camp de la liberté. Les États-Unis se
présentent ainsi comme les leaders du « monde libre » face au communisme qui«
s’appuie sur la terreur et l’oppression ». « Je crois » =
politique d’aide financière = le plan Marshall + Par leurs achats massifs, les Etats-Unis sont le moteur
du redécollage des économies du Japon et de l’Europe entre 1947 et 1973 (les "Trente
Glorieuses"). Ils représentent 30% du PIB mondial. La domination des
États-Unis est à la fois politique et économique.
Les États-Unis entrent dans une logique d’alliance en
temps de paix = politique
de l’endiguement
font des USA les chefs politiques d’un réseau d’alliance hostile à l’URSS :
ils encerclent le monde avec un réseau d'alliances militaires : OTAN, ANZUS,
alliances bilatérales avec le Japon, avec l’Amérique latine → L’URSS du pacte
de Varsovie se retrouve isolée.
Les Etats-Unis interviennent également activement pour
contrer la progression soviétique.
-
Ravitaillement
aérien de Berlin entre juin 1948 et mai 1949 : USA prouvent leur puissance
économique (ils ravitaillent 2 millions de Berlinois affamés) et technologique
(ils assurent 275 000 vols entre juin 1948 et mai 1949). Les USA ont
considérablement amélioré leur image auprès des Allemands, grâce à cette
opération en apparence altruiste
-
Ils
interviennent en Corée, dans le cadre de l'ONU entre 1950 et 1953 sur un plan
plus militaire = Expression du Hard Power. ! (Ils ne se battent pas directement contre les Soviétiques, pour
éviter une guerre nucléaire, ils se battent contre ses alliés marxistes : Corée
du Nord et Chinois)
C. La puissance américaine entre 1953 et 1980 :
Hard Power et Soft Power
- Succès
du Soft Power
-
Sur
le plan du soft power, les Etats-Unis poursuivent leur mainmise culturelle avec
les exportations d’Hollywood, sur le plan du cinéma et de la télé. La culture
populaire est largement américaine : vedettes de la musique (Presley,
Beach boys, Madonna), du cinéma (Les troublantes Rita Hayworth des années 1950
et Marylin Monroe des années 1960), du sport (basket américain).
-
Cette
domination est également technologique avec le 1° homme sur la lune, Les USA
démontrent ainsi leur supériorité technologique face aux Soviétiques, c'est
pour eux l'occasion de faire une propagande à la gloire des Etats-Unis. (1969)
2. Les limites du Hard Power :
la Guerre du Viêt-Nam et le coup d’État au Chili
Mais ce modèle
est également contesté : les interventions américaines contre le
communisme sont dénoncées par ses
adversaires, qui parlent d’impérialisme.
Viêt-Nam
après 1964. La Guerre est menée aux côtés de leurs alliés Sud-Vietnamiens pour
endiguer la progression communiste en Asie. (le VN sud est attaqué par le VN
nord communiste) Mais les victimes civiles sont nombreuses et l’opinion
publique critique les bavures américaines. La photo de juin 1972 de la petite Kim Phuc, 9
ans, qui hurle parce qu'elle est brûlée au napalm, et qui court devant des
G.I.s en apparence indifférents émeut le
monde et fait du tort aux États-Unis. La contestation à cette guerre donne
naissance au mouvement hippie. (Les babas-cools du festival de Woodstock, 3 jours d'orgies en
août 1969)
Le
coup d’État au Chili : les États-Unis n’apprécient pas le nouveau
président Allende, élu en 1970, qui a nationalisé des biens de production
contrôlés par les États-Unis (mines de cuivre). La CIA finance le coup d’État
d’un dictateur féroce : Pinochet. Mais ce coup d'État cynique choque
l'opinion publique mondiale : de quel droit les USA se mêlent-ils de la
politique intérieure d'un pays souverain, dont le discours n'était pas vraiment
belliciste. Cette action alimente le discours antiaméricain des militants de
l'ultragauche du monde entier. Nixon passe pour un président cynique, prêt à tous les coups bas
pour le bien des intérêts US
→ Sûrs d’eux dans les années 1950, les Etats-Unis traversent une
période de doute dans les années 1970 : échec au Viêt-Nam, cynisme au
Chili... La crise de 1973, qui provoque
la hausse du chômage, alimente ce climat de doute...
D. Les années Reagan (1980-1988) : « America is back »
Reagan, ancien acteur de Hollywood, républicain,
succède à Carter en novembre 1980=
années de doute économique, car les USA
ont souffert des chocs pétroliers,(1973, puis 1979), le dollar a été chahuté et est devenu une
monnaie faible
+ Doutes politiques : les États-Unis ont été contestés au Viêt-Nam,
au Chili + en Iran : révolution islamiste en 1979 : le personnel de
l’ambassade américaine (52 personnes) de Téhéran a été pris en otage pendant 444 jours, de novembre
1979 à janvier 1981 par des étudiants islamistes, couverts par le pouvoir. → Humiliation
encore accrue par l'échec de l'opération de sauvetage Eagle Claw en avril 1980
: tempête de sable, un hélico qui s'écrase etc. → Fiasco militaire, qui
prolonge la prise d'otage. En bref, pour
l'opinion publique US, Carter est un looser, qui a la scoumoune... Bref, les
années 1970 ont été mauvaises.
C’est ce qui explique les succès de Reagan : son discours
conservateur séduit : ses discours empruntent le champ lexical biblique
qui séduit dans une Amérique très pieuse : "valeur de la foi" : "un
grand et bon peuple", ses discours
incarnent la croyance en la « destinée manifeste »
Fort de son bon droit, Reagan lance un vaste
programme militaire : « la
guerre des étoiles » ou « initiative
de défense stratégique » : projet de réseau de satellites, dont le rôle serait la détection et la
destruction de missiles nucléaires lancés contre les USA. + Discours plus
agressif à l’égard de l’URSS. Reagan appelle l'URSS : 'l'Empire du Mal" =
manichéisme.
Avec son programme militaire (Guerre des
étoiles), Reagan redonne confiance aux Américains dans les années 1980. Ce
programme relance la course aux armements, mais les Soviétiques n'arrivent pas à suivre, et ils s'appauvrissent
dans cette surenchère militaire ruineuse. La population civile russe manque de
tout. L'échec du système communiste est de plus en plus évident pour le monde
entier. A bout de souffle, les Soviétiques de Gorbatchev se résolvent à adopter
un profil bas et à demander un traité de désarmement. C'est le traité de Washington de décembre 1987 : les
Soviétiques démantèlent 1850 missiles nucléaires, les USA en démantèlent
environ 850. C'est une victoire pour les USA
La
révolte des « démocraties populaires » en 1989 fragilise encore
l’URSS, sur le plan politique : Les Sov. perdent leurs meilleurs alliés. Les
Polonais, les Allemands de l'Est etc détestent la domination militaro-politique
soviétique. Cela montre le caractère répulsif de l’URSS et, au contraire, le côté attractif des USA.
D'ailleurs les films de
cette époque sont souvent à la gloire de
la puissance des USA. Le manichéen "Rocky IV"(1986) en est l’exemple :
dans ce film, le gentil boxeur Rocky Balboa (Sylvester Stallone) livre un duel
contre le boxeur soviétique Drago. Au début du match, Stallone se prend des
gnons, mais comme il a la foi et qu'il est Américain, il réunit ses forces et
il éclate le Russe au 15° round. Le Russe a perdu et l'Américain est le
meilleur. En face, la cinémathèque soviétique est incapable de produire un film
capable de faire vibrer les foules... La force de séduction américaine reste
intacte.
1991. Implosion de l’URSS.
La Russie adopte le modèle capitaliste et se rapproche politiquement des USA.
Fin de la guerre froide.
→
La guerre froide a permis aux États-Unis de consolider leur leadership sur la
planète. Avec l'implosion du bloc de l'Est puis de l'URSS entre 1989 et 1991,
ils se retrouvent dans une position inédite, celle d'unique superpuissance !
III.
Les Etats-Unis après la Guerre froide (depuis 1991)
A. L’hyperpuissance (p. 208) des
années 1990 : les années Clinton
Au
niveau géopolitique : la disparition de l’URSS en 1991 fait des USA
l’unique superpuissance mondiale. Les
anciens alliés de l’URSS (Pecos et Chine) se rapprochent des USA. C’est le nouvel
ordre mondial.
Conséquence :
les Etats-Unis deviennent le « gendarme du monde ». Ils n’ont plus à
craindre le veto de l’URSS à l’ONU. 2 exemples du hard power, avec 2 succès :
Guerre
du Golfe en 1991 : L'Irak envahit le Koweït en août 1990. Naissance d'un
géant pétrolier (les réserves pétrolières du nouvel ensemble koweito-irakien
sont énormes). Les États—Unis obtiennent
le feu vert de l'Onu pour libérer le Koweït. Les Sov. s'abstiennent de mettre
leur veto à cette guerre. En janvier 1991, les USA sont à la tête d’une coalition pour
libérer le Koweït. Ils représentent
l'essentiel des troupes.→ Déroute des Irakiens, triomphe des Ricains
Intervention
en Bosnie, qui met fin à la guerre interethnique entre Bosnie, Serbie et
Croatie (1995). Les Européens se chamaillent depuis le début de cette guerre
interethnique (1992). 3 ans de palabres et d'atermoiements européens. Les
massacres de Srebrenica, en juillet 1995 décident Clinton à intervenir : pour
lui, l'agresseur est clairement la Serbie, et la victime la Bosnie. Les USA
bombardent la Serbie et la contraignent à signer les accords de paix de Dayton
en 1995.Encore un succès pour les USA, et les Européens, ridicules, ont affiché
au grand-jour leur incapacité à mener une action extérieure commune. Les USA
sont clairement l'unique puissance mondiale des années 1990. → Hyperpuissance US, sans rivale.
Au
niveau économique : les Etats-Unis influencent fortement le monde avec les
NTIC : internet, Google, e-bay, films numériques (Roger Rabbit). + importance du R & D dans de nombreux
domaines : médical (viagra), nouvelles technologies
(nanotechnologies). En même temps, la
croissance américaine, poussée par le crédit, reste vigoureuse.
Au
niveau de la culture, la fascination semble intacte : « brain drain »
qui attire 3 millions de migrants par an, prestige des universités etc. Le soft
power devient plus que jamais l’arme dont se servent les Américains pour
promouvoir leur peuple.
B. L’Unilatéralisme des années
Bush
Les attentats
de 11-092001 révèlent la fragilité de la puissance des Etats-Unis face à la menace terroriste. Attaque
surprise, qui déstabilise les USA. Les symboles politiques (M.Blanche),
économique (WWT) et militaire (Pentagone) ont été attaqués. Les USA réalisent
que le fait d’avoir l’arme atomique est peu utile face à des rebelles
déterminés, qui se fondent parmi les civils = Guerre asymétrique.
GW Bush
déclare la guerre au terrorisme : Bush fait passer la sécurité des USA
AVANT le nouvel ordre mondial. Le nouvel ordre mondial a donc vécu (1990-2001),
et les USA privilégient l'action unilatérale. L'ONU n'a qu'à acquiescer, les
USA agissent selon leurs intérêts.
-
Attaque
de l’Afghanistan en 2001, dans le cadre de l’OTAN. Attaque logique, car
l'Afghanistan est le fief d'Al-Qaeda, qui a attaqué les USA
-
Attaque
de l'Irak en 2003. La guerre d’Irak, décidée de façon unilatérale, sans
l'accord de l'ONU (les Français menacent d'opposer leur veto) face à un adversaire dont la responsabilité
face aux attentats n’est pas établie, choque l’opinion publique mondiale.
Concept de « guerre préventive ». « les Irakiens n'ont pas
attaqué les USA, mais s'ils avaient pu le faire, ils l'auraient faits.. »
→ Morale discutable, porte ouverte à tous les abus. La guerre en Irak est marquée
par de nombreuses décisions contraires au droit américain : Les détentions
illégales de Guantanamo, les mauvais traitements
de la prison d’Abou Graib.
Résultat :
développement de l’antiaméricanisme, notamment dans les pays musulmans.
o
Antiaméricanisme
lié aux différentes guerres évoquées + le soutien à Israël. Question
morale : peut-on approuver une « guerre préventive » ?
o
Antiaméricanisme
lié aux différences de revenus entre pays riches et pays pauvres
Outre
l'immoralité de l'attaque de l'Irak, cette guerre est un échec. Le dictateur
Saddam Hussein est délogé, mais l'Irak est en lambeaux. L'insécurité est
partout, et le pays plonge dans la guerre civile entre chiites et sunnites, une
pagaille dont le monde n'est toujours pas guérie en 2017.
Sur le
plan économique : les déficits américains se creusent, notamment à cause
des guerres livrées. Délocalisation. Le dollar inspire moins confiance. La
crise du crédit de 2008 ternit encore la dernière année du mandat Bush. Doc. P
287 : Le poids des exportations mondiales des USA est devenu peu
important : les USA ne représentent plus que 8% des exportations mondiales.
C.
Le retour au multilatéralisme avec Obama
En 2008,
Obama devient président dans une Amérique en proie au doute. La crise des
Subprimes, dévastatrice, plonge les Etats-Unis dans la crise.
- Une volonté d’apaiser les
tensions et de partager le fardeau de la paix
Sur le
plan politique, Obama promet de mettre fin à l’unilatéralisme et de ne plus
reproduire les abus de l’ère Bush. Retrait
militaire de l’Irak en 2011 (ce qui plonge ce pays dans la guerre civile). Tentative
de réconciliation avec les pays arabes (discours du Caire en 2009), discours
qui permet à Obama de recevoir le PN de la paix en 2009.
- « Le partage du fardeau »
Contexte
: Obama a reçu le P Nobel de la paix,
après à peine 6 mois de mandat. Il va à Stockholm en novembre 2009 pour y
recevoir son prix et il fait un discours où il fait le bilan de la politique
américaine depuis 50 ans, et où il définit les nouvelles menaces qu'il faut
affronter.
Dans le discours qu'il fait
pour l'occasion, il déclare qu’il souhaite « partager le
fardeau » de la sécurité mondiale. A partir de cette date, les USA
suggèrent à leurs alliés d'intervenir militairement dans le monde pour les
aider à maintenir la paix mondiale
-
Un
fardeau partagé : Exemple : la France intervient, avec succès, en
Côte d’Ivoire (2009 à 2011) en Libye (2011), au Mali en 2013, en Centrafrique
en 2014..
-
L’Allemagne est moins sollicitée. Elle est
tout de même chargée de négocier les pourparlers entre l’Ukraine et la Russie
en 2014.
-
L’Égypte
joue un rôle de médiateur entre la
Palestine et Israël.
-
GB et
Arabie Saoudite interviennent contre l’État islamique, au Yémen ou en Irak...
-
Pour
résumer : Bush = unilatéralisme, Obama multilatéralisme. Certains
l’accusent d’isolationnisme.
- Les résultats décevants de la
politique étrangère du mandat Obama
-
Les
résultats des années Obama sont décevants. Malgré le discours du Caire, il a
perdu la confiance des pays arabes pour deux raisons.
-
Politique
trop proche d’Israël (les États-Unis pardonnent les massacres israéliens de
l’été 2014 dans la bande de Gaza).
-
Automne
2014 : intervention aérienne contre Daesh, mais les résultats sont
décevants. L’absence de troupes au sol ne permet pas de cibler correctement
Daesh.
-
Au
moment où Trump prend le pouvoir, on
peut dire que la puissance étasunienne est moins claire :
-
Confusion
avec la Chine : de plus en plus indépendante, de plus en plus expansionniste en
Asie.
-
Confusion
avec la Russie : on a l'impression
qu'elle fait ce qu'elle veut en Ukraine. Depuis octobre 2015, c'est elle qui
intervient militairement en Syrie.
-
Confusion
au Moyen-Orient. Traumatisé par la
Guerre d'Irak, Obama refuse d'intervenir en Orient. Mais la situation dégénère
et devient incontrôlable : en Syrie, le terrorisme progresse. Le refus de
l'intervention américain, passe pour de l'isolationnisme, de la faiblesse.
Beaucoup reprochent à Obama de ne pas avoir de vision internationale et de
naviguer à vue. C'est désormais la Russie qui semble dominer dans les relations
internationales dans le conflit syrien.
La
puissance étasunienne a dominé le monde au cours du XX° siècle, jusqu'aux
attentats de 2001. Mais depuis cette date, l'Amérique est en plein doute.
L'unilatéralisme de Bush et les indécisions d'Obama ont terni l'image du pays. Le
nouveau président Trump laisse le monde dans la perplexité, car il n'a pas
d'expérience en diplomatie. Son slogan de campagne : "America first"
laisse présager une politique plus égoïste, moins tournée vers l'international.
Il semblerait que l'isolationnisme américain soit voué à se renforcer dans les temps futurs, en espérant
que les déclarations à l'emporte-pièce de son président ne débouchent pas sur des crises nouvelles.
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