lundi 5 juin 2017

Histoire, Le proche et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Première Guerre mondiale, TES

LE PROCHE et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Première  Guerre mondiale
Prob. Pourquoi le Moyen-Orient est-il un foyer de conflits depuis 1919 ?
I. Une région à forts enjeux : analyse de trois cartes pour une analyse de documents
A. La diversité culturelle et religieuse de la région
On compte 17 États dans l’espace du MO, en englobant la Palestine, "quasi-État", non reconnu par l'ONU.  
Analysons d'abord les groupes linguistiques :
·         13 pays  sont de peuplement majoritairement arabe, (en vert) surtout dans la « péninsule arabique », ce sont les  « monarchies du Golfe » = Arabie, Qatar, Bahreïn, Koweït, Emirats arabes Unis, Oman = 6 pays arabes, monarchiques, désertiques et pétroliers.   + 4 États du Proche-Orient : Liban, Jordanie, Palestine et Syrie + 3 "gros" : Yémen, Égypte et Irak
·         + Peuplement turc en Turquie (en rouge)
·         + Peuplement persan en Iran, une langue indo-européenne, (50% de la population), mais l'Iran est aussi une Babel linguistique : kurde, azéri, turkmène, petite minorité arabophone
·         Peuplement multiethnique en Afghanistan : pachtoune, hazâra, tadjik...
·         et 25 millions de Kurdes (violet) perdus à cheval entre 4 pays : Turquie, Syrie, Irak et Iran.
·         Enfin, Israël est peuplé de Juifs, souvent venus d’Europe et d’Amérique. La langue des Juifs est l'hébreu.
Démographiquement, l'espace est peu peuplé : beaucoup de pays sont peu importants : 4 millions d'habitants au Liban, 3 au Koweït, 2 au Qatar.... C'est l'espace des déserts ! A peine 4 millions d'habitants à Oman, un pays pourtant grand comme l'Italie ! On remarque 3 gros pays, toutefois, qui sont les géants démographiques du secteur : Turquie et Iran : environ 80 millions d'habitants pour chaque pays, et surtout Égypte, 90 millions d'habitants, LE géant démographique du monde arabe (il n y a que 30 millions d'habitants en Arabie Saoudite). (Pour mémoire, la France faite 65 millions d'habitants et l'Allemagne 80)
Au niveau religieux, l’islam domine dans tous les pays, sauf en Israël, juif à 75%. Mais l’islam est divisé entre le courant majoritaire : sunnite, et un courant minoritaire, le courant chiite
Cette division remonte à la mort de Mahomet, en 632 : une partie des musulmans a estimé que le calife Abou Bakr devait devenir le successeur du prophète : ces musulmans sont les sunnites. D'autres ont estimé qu'Ali, gendre de Mahomet, méritait de lui succéder : ce sont les chiites. Depuis cette date, les deux courants de l'islam se détestent.
Les chiites ont des chefs religieux : ce sont  les Ayatollah (sunnisme = simples directeurs de prière). + des fêtes différentes comme l’Achoura (fête de la flagellation avec des chaînes, car expier ses fautes). Ils ont également des villes saintes : Qom en Iran et Karbala en Irak, en plus des villes saintes de La Mecque, Jérusalem et Médine, communes aux deux  courants musulmans.
Les chiites sont totalement absents d'Égypte, de Palestine et d'Israël. Ailleurs, ils forment une minorité importante, souvent discriminée par les sunnites. Les chiites sont majoritaires dans les 2 pays qui commencent par "i" : Iran (90% de la population) et Irak (60%). Ils représenteraient 40% de la population libanaise, mais pour le Liban, il est plus simple de retenir : 1/3, 1/3, 1/3 (un tiers de sunnites, un tiers de chiites, un tiers de chrétiens). Problème : la mésentente (euphémisme) est très forte entre  les deux courants.  Mésentente qui provoque une guerre de religion en Irak et en Syrie, au Yémen sous le regard de l’Iran, qui soutient les chiites.
-Il y a des Juifs, aussi. Autrefois, ils étaient nombreux dans tout le Moyen-Orient. Depuis 1948, ils se sont regroupés en Israël, où ils vivent dans un climat de tension aux côtés de leur voisin palestinien.
-Enfin, il y a des chrétiens de diverses obédiences : des catholiques, des protestants, des Arméniens, des coptes, des chaldéens, des syriaques, des maronites, beaucoup d'églises, souvent héritières des premières communautés de l'héroïque époque romaine  (l'église arménienne est la plus ancienne du monde), mais les chrétiens sont devenus minoritaires dans tous les pays de la région. Ils ont longtemps formé l'élite cultivée des villes du Moyen-Orient, mais, depuis plusieurs années, ils sont  partout persécutés par les islamistes : églises incendiées, destructions de commerces, kidnapping des jeunes filles avec "mariages forcés"...La plupart des chrétiens souhaite émigrer en Occident. Exemple : la communauté des chrétiens d'Irak a pratiquement disparu. Il n'y a  qu'au Liban que les chrétiens forment encore  une communauté significative, en valeur relative. Pour se distinguer des musulmans, les chrétiens du Liban sont souvent trilingues : arabe, français, anglais.
Le découpage géographique : Les États de la région sont  fragiles et les  frontières sont  poreuses, car situées en plein désert. Ce sont parfois des frontières tracées artificiellement par les Anglais et les Français, dans les années 1930. Le sentiment d'identité nationale est pour beaucoup d'habitants de ces régions  une notion floue. Les populations se réclament  souvent d'abord d'une religion ou d'une ethnie avant d'avoir le sentiment d'appartenance nationale. Exemple : un Irakien  arabe sunnite se sentira proche d'un Syrien sunnite, et différent d'un chiite irakien.
Sur le plan politique, seuls Israël et le Liban sont des démocraties. Partout ailleurs, des régimes dictatoriaux, violents, adeptes de décisions arbitraires.  L’autoritarisme se renforce en Turquie depuis l'été 2016.
B. La question de l’eau et des hydrocarbures
1. Une région qui manque d’eau
Les capacités en eau sont insuffisantes dans la plupart des pays.
La Turquie, montagneuse, fait figure de château d’eau pour les pays en aval : Syrie et Irak. Les autres pays manquent d'eau.  Certains pays, qui ont les moyens, comme les monarchies pétrolières, pompent  l’eau de l’aquifère ou construisent des usines de dessalement.  Ces usines ont fait des progrès et consomment moins d'énergie qu'autrefois, mais elles restent coûteuses à l'achat. L’Égypte (Nil) et l’Irak (Euphrate, Tigre) peuvent irriguer leurs fleuves. !! Tensions grandissantes à cause de la croissance démographique de la région et à cause du réchauffement climatique. L'eau explique en partie les tensions locales : Turquie vs Syrie Exemple : les Turcs ont construit de nombreux barrages sur le Tigre et l'Euphrate : ils détournent l'eau aux dépens de la Syrie et de l'Irak, qui se trouvent en aval.
Autre exemple : La Palestine, la Jordanie et Israël se partagent un seul fleuve, le Jourdain, renommé à cause de la bible, mais dont le débit n'est pas énorme. Chacun accuse ses voisins de pomper l'eau de la nappe à son profit.

2. Une région qui possède beaucoup de pétrole

Tous les pays de la région ne sont pas pétroliers ! 7 pays sont membres de l’OPEP.  La création de l’OPEP montre la volonté des pays de la région de s’unir pour être plus forts et d’échapper à l’impérialisme américain (les Américains avaient le monopole du pétrole dans les années 1950, la fameuse "Aramco").  Le Proche-Orient (Jordanie, Israël, Palestine)  possède peu d’eau  et peu de pétrole. Cette situation explique la grande diversité de niveau de vie dans la région : des États parmi les plus riches du monde (Qatar, E.A.U., Koweït) côtoient des pays  pauvres (Yémen, Jordanie, Égypte), sans compter les pays dévastés par la guerre (Afghanistan, Irak et Syrie).
Certains pays ont du pétrole en quantité correcte, mais ne sont pas membres de l'OPEP : Egypte, Turquie,
Part des réserves mondiales : à eux 7, les pays de l'OPEP représentent 49.6% des réserves mondiales de pétrole (60% pour d'autres sources). C’est donc une région essentielle pour le monde.
Le transport se fait avant tout par la voie maritime : par le détroit d’Ormuz, qui est un détroit à risque à cause de la  mésentente entre le géant sunnite et le géant chiite (Arabie et Iran). Autre détroit à risque : Suez !
Cela montre que le Moyen-Orient est un carrefour géostratégique, entre l’Asie et l’Europe. Il y a des oléoducs qui traversent la région et aboutissent au port de Ceyhan en Turquie, mais la  route est rendue difficile par l'instabilité qui règne en Irak.  . La  route maritime, qui évite le cap de Bonne Espérance passe donc par 3 détroits stratégiques qu'il faut surveiller : Ormuz, Suez, Bab el Mandeb…
Depuis la découverte des gaz de schiste, le prix du pétrole a diminué et la région est moins indispensable pour l'économie mondiale.
II. Une histoire politique et diplomatique complexe de 1919 à nos jours
Le Moyen-Orient est la région de l’Asie située entre l’Europe et l’Inde. Il ne doit pas être confondu avec le Proche-Orient, qui se limite à l’étroite bande de l’Asie méditerranéenne. Le Moyen-Orient est un ensemble complexe : peuplée de nombreuses ethnies qui ne s’entendent pas (Kurdes, Arabes, Perses, Turcs et Hébreux),  cette région cumule les tensions depuis près de cent ans. Cela peut s’expliquer par son rôle stratégique: l’eau y est rare et précieuse, et elle peut entraîner des conflits. A l’inverse, le pétrole est abondant, même s’il est absent de certains pays, et il suscite des convoitises. Mais ce sont  surtout les religions qui aiguisent les conflits dans cet espace : l’islam est majoritaire dans presque tous les pays,  mais il est  divisé en de nombreux courants qui ne s’entendent pas, et le fanatisme religieux a  conduit à la persécution des religions minoritaires.
Pour toutes ces raisons, nous pouvons nous demander quels types de conflits agitent le Proche et le Moyen Orient depuis la fin de la Première Guerre mondiale ?
Après avoir vu que le Moyen-Orient était  dominé par les grandes puissances européennes de 1919 à 1948, nous verrons que cette région n’a pas été épargnée par les tensions de la guerre froide (1948 à 1991). Mais ces tensions se sont encore accentuées depuis cette date, et nous les étudierons dans une dernière partie.
A.      Le MO avant 1948
1.      1918-1920 : les mandats européens

Après la I° Guerre mondiale, effondrement et démantèlement de l’Empire ottoman, qui possédait tout le Proche-Orient arabe F et RU obtiennent un  mandat confiés par la SDN pour diriger les anciennes régions ottomanes : les Français gouvernent la Syrie et le Liban, et les Anglais gouvernent la Palestine, la Jordanie et l’Irak. Le RU encourage le sionisme  (et souhaite la création d’un foyer national juif en Palestine). La France souhaite dominer en Syrie au nom de la protection des catholiques d’Orient. Elle favorise la création du Liban (indépendance proclamée en 1941 et officiellement reconnue en 1945). Les Européens tracent des frontières dans ces régions sans se soucier des réalités du peuplement.

2.      Une lente émancipation
Certains territoires acquièrent leur indépendance dans l’entre-deux-guerres : l’Irak en 1932 et l’Egypte en 1936. Les Français sont évincés de la région dès 1941

3.      L'apparition des Américains et des Soviétiques en 1945  
                Français et Britanniques sont contraints d’associer des compagnies américaines à l’exploitation du pétrole. Les accords de Quincy favorisent l’exploitation du pétrole saoudien par les Américains (1945).
Quant aux Soviétiques, vainqueurs de la II° Guerre, ils s'intéressent au Moyen-Orient : ils aimeraient bien être entourés de pays communistes, comme en Europe. Ils tentent de s'implanter en Turquie et en Iran en 1946. C'est un échec.

B.      Le Moyen –Orient pendant la guerre froide
1. Israël, un État récent et mal aimé des peuples arabes

1945 : émotion après la découverte des camps nazis (Buchenwald).  Les Juifs dénoncent une énième persécution dont ils sont victimes en Europe, et demandent à émigrer vers "la terre de leurs ancêtres" où ils pourront enfin vivre en paix.  En 1948, l’ONU a autorisé les Juifs à émigrer en Palestine pour créer un État juif. La Palestine était en effet  la terre où le roi David fonda l'État d'Israël il y a 3000 ans (cf Ancien Testament).  . → Création de l’État israélien en 1948, aux dépens des Palestiniens, autochtones arabes et musulmans sunnites, qui sont chassés. Depuis,  nombreuses guerres entre Israël et les pays arabes alliés de la Palestine, 1948, 1956, 1967, 1973. Guerres à chaque fois gagnées par Israël, qui, il est vrai  bénéficie d'un matériel de guerre américain de qualité.

2. Certains pays  s'allient avec les USA , d'autres avec les Soviétiques

Le Moyen-Orient est une région influencée par la Guerre froide que se livre à distance USA et URSS jusqu'en 1989.
Certains pays se méfient de l'URSS, car l'URSS de Staline est agressive et impérialiste: Motifs : la longue frontière commune avec l’URSS, qui cherche à s'entourer de voisins communistes. L'URSS avait eu des visées sur la Turquie en 1946. . Le flanc sud de l’URSS est donc naturellement ancré au camp occidental (Turquie, Iran)
2° raison de se rapprocher des USA : l’alliance économique des monarchies du Golfe avec les USA concernant l'exploitation du pétrole. C'est le pacte de Quincy de 1945 : en échange d'un accès au pétrole (monopole du pétrole saoudien  pour la Cie Aramco), les États-Unis s'engagent à protéger militairement la dynastie des Saoud. L’alliance devient donc durable entre  les USA et les monarchies du Golfe.
!! En 1973, l'Arabie Saoudite nationalise son pétrole. L'Aramco devient la "Saudi Aramco". Néanmoins, les USA restent alliés à l'Arabie Saoudite
D'autres pays musulmans s'allient avec les Soviétiques:
Il s'agit d'une coopération militaire, et pas une vraie alliance. Dans ces pays, la haine d'Israël s'accompagne d'un rejet de son allié étasunien : 3 gros pays adhèrent au parti "Baas" : l’Égypte du colonel Nasser, la Syrie et l'Irak. . Baas = parti socialiste proche de l'URSS  + nationalisme arabe anti-israélien. (En Égypte, le Baas s'appelle le Wafd)
Ce sont ces pays qui sont les plus hostiles à Israël. Ce qui donne l'impression que la rivalité Égypte-Israël est un épisode de la Guerre froide. Mais ce n'est pas si simple.
Le soutien des pays de la région aux deux Grands n’est jamais total :

-          Ce qui gêne les Arabes, concernant les USA, c’est leur alliance avec Israël, considérée comme « haram », par les pays musulmans.
-          Ce qui gêne les Arabes, concernant l’URSS, c’est le dogme athée du marxisme, inconcevable dans des pays très croyants.

3. Des retournements d'alliance

Deux retournements d’alliance spectaculaires dans la région, l'un aux dépens de l'URSS, l'autre aux dépens des USA.
-Au dépens de l'URSS : 1970 : Mort du colonel Nasser.  1971 : l’Égypte de Sadate  devient proaméricaine.
-Aux dépens des USA : Janvier 1979, avec la révolution islamique en Iran. Le shah est chassé du pouvoir. Les USA perdent leur meilleur allié dans la région. L’Iran ne devient pas pour autant prosoviétique : dictature théologique,   pays inclassable ! L'Iran est quand même plus proche de la Russie, car haine des USA depuis l'affaire de la prise d'otage de l'ambassade (444 jours de 1979 à 1981).

C.      Le Moyen-Orient de 1991 à nos jours : 3 zones de tensions
1.      L’échec des accords d’Oslo
Rappel : La Palestine est composée de 2 territoires : une Cisjordanie, à l'est et une bande de Gaza, au Sud-ouest
Série de guerres entre Israël et les pays arabes voisins, alliés des Palestiniens. A chaque fois, victoire d’Israël, allié des USA. Après 1973, les pays arabes renoncent à faire la guerre à Israël : trop difficile et trop coûteux.
1° coup dur pour les Palestiniens : la paix avec l'Égypte, en septembre 1978 : accords de Camp David entre Sadate et l'Israélien Begin, sous la surveillance du souriant Jimmy Carter. Le coup est très dur pour les Palestiniens, car l'Égypte était le plus acharné des  ennemis  d'Israël, entre 1948 et 1973.
2° coup dur : effondrement de l'URSS en 1991, qui implose et disparaît. Ruinée, la Russie se désintéresse -momentanément- de la Palestine. En plus, la même année, les USA montrent leur supériorité en écrasant l'Irak, lors de la guerre du Golfe. Plus personne n'ose s'opposer frontalement aux USA... La Palestine est donc totalement isolée. Tous ces événements incitent Yasser Arafat, le chef des Palestiniens, à chercher un compromis avec Israël D'où  la signature des accords d'Oslo.
En septembre 1993, les accords d’Oslo devaient amener  à  la paix et la création progressive d’un État indépendant palestinien, (à la suite d'une "feuille de route"). Oslo est la première étape d'un "processus de paix". En 1993, la Palestine n'est pas encore un État, mais un "embryon d'État", on l'appelle   "Autorité palestinienne", prémisse d'un futur État censé naître dans la décennie ... Il faut en effet "apprivoiser" l'autre camp : les chefs ont signé la paix, mais l'opinion publique israélienne et surtout l'opinion palestinienne ne veut pas vraiment de cette paix. Pour beaucoup de Palestiniens, Arafat n'est qu'un "vendu aux Juifs". Certains Palestiniens souhaitent même qu'il subisse le même sort   que le malheureux Sadate, assassiné en 1981  par des islamistes, qui lui reprochaient d'avoir osé signer les accords de Camp David... Tout cela n'augure rien de bon.
Et  le "processus de paix"  échoue, en effet,  à cause des extrémistes de chaque camp.  Progressivement, la confiance est rompue :
-          Les Israéliens accusent les Palestiniens de vouloir détruire Israël. Les attentats aveugles, qui ravagent Israël dans les années 1990,  sont la preuve de la haine des Palestiniens, selon eux. → L'Autorité palestinienne proteste de sa bonne foi et parle d' « éléments incontrôlés ». A partir de 2004, les Israéliens bâtissent un mur de séparation de 700 km de long entre Israël et la Palestine. Ce mur protège des attentats, mais il  attise la haine des Palestiniens, d'autant que 8% du territoire palestinien y est englobé.
-          Les Palestiniens accusent les Israéliens de multiplier les colonies en Palestine, rendant l’existence d’un pays palestinien impossible.
-          Aucun partage territorial ne semble possible : les deux camps exigeant la ville sainte de Jérusalem comme capitale. L'esplanade des mosquées et le mur des lamentations ne sont distantes que de quelques dizaines de mètres, dans la vieille ville.
-          A intervalles réguliers, les Palestiniens attaquent les Israéliens ; on parle d'Intifada : jet de cailloux (1987, 2001) ou attaques aux couteaux (2015).
-          En 2017, la situation est totalement bloquée. Les Palestiniens vivent dans la misère, les Israéliens vivent dans la peur.

2.      Les interventions  US en Irak et en Afghanistan (2001 à 20011)

Irak, nouveau foyer de crise depuis la Guerre du Golfe en 1991. L'Irak avait était écrabouillée par les armées de G. Bush, mais, par miracle, le dictateur du Baas Saddam Hussein était parvenu à se maintenir au pouvoir. Depuis Bagdad, il lançait des discours agressifs envers les USA, mais son armée avait été anéantie en 1991; il ne constituait donc pas une menace réelle pour les USA. De plus, en temps que membre du Baas, il était plutôt laïc, et ennemi des islamistes.
Oui, mais... Attentats du 11 septembre  2001 aux USA. Quel rapport avec l'Irak ? En apparence, aucun.
A l'issue des attentats du 11 septembre, GW Bush attaque l’Afghanistan pour déloger Ben Laden. Une attaque dans le cadre de l'OTAN, à laquelle participe la France.
Mais GW Bush  en profite pour attaquer également Saddam Hussein en Irak, en prétextant que ce dernier  détiendrait des "armes de destruction massive" (Große Lüge !)
Bref, Guerre contre Al-Qaida de  Ben Laden en Afghanistan, et guerre  contre Saddam en Irak.
Dans les 2 cas, illusion d’une victoire rapide. (Fin officielle de la guerre en mai 2003 en Irak)
Mais dans les deux cas, une résistance fanatique islamiste se développe progressivement. Attentats aveugles, attaques suicides. Assassinats des populations qui osent se montrer amicales avec les US. Les 2 pays plongent dans le chaos.
-En Afghanistan, les talibans reprennent de la force, en s’appuyant sur la vente de drogue (pavot → opium). La situation est confuse. Attentats.
-En Irak, les Iraniens soutiennent les chiites, les Saoudiens soutiennent les sunnites, qui multiplient les attentats et plongent le pays dans le chaos. . Lorsque les Américains quittent le pays, en 2011, le conflit redouble. Les sunnites, qui refusent la domination des chiites, sont progressivement dominés par des terroristes, qui sèment la terreur. Les éléments pro-américains se font assassiner.

3. La guerre en Syrie depuis 2011

Contexte : dictature de la famille El-Assad, de la minorité alaouite, proche des chiites. D'abord Hafez El-Assad, de 1971 à 2000, puis son fils, Bachar, depuis l'an 2000. Des dictateurs violents mais laïcs (parti Baas), et qui, phénomène rare dans la région, protègent les chrétiens. En tout, la Syrie abrite 22 millions d'habitants : 80% sunnites, 10% chrétiens, 10% chiites, seulement 10% de chiites, qui vivent  dans la région littorale du pays (= l'Ouest). La Syrie a  longtemps été à l'écart des conflits.
Mais elle  connaît une révolte populaire en 2011. Les Européens pensent naïvement qu’il s’agit d’une révolte du peuple contre le dictateur El-Assad, et que le peuple réclame  plus de liberté.
Mais il s’agit avant tout d’une révolte des sunnites (80 % de la population, comme j'ai dit avant) contre le chiite El-Assad, soutenu par l’Iran. L’Arabie saoudite, ainsi que le louche  Qatar, soutiennent les manifestants sunnites. Les manifestants sunnites syriens  sont rapidement dépassés par  les extrémistes sunnites d’Irak. Ces derniers  créent l’Etat islamique en 2013. L'EI contrôle des champs pétroliers, qui lui assurent  de bons revenus. Ses troupes  rackettent également la population qui vit sous son emprise. Terreur généralisée : massacres collectifs, mariages forcés...
Depuis 2013, guerre féroce entre l’armée syrienne à majorité  chiite de El-Assad et les sunnites de l’EI.
Début 2017 : 310 000 morts. Près de 5  millions d'exilés.
Conséquence : en 2017, le conflit syrien est un condensé de tensions :
1° source de tension : la Syrie est victime d’une guerre que se livrent à distance l'Iran, qui supporte les chiites  et l’Arabie, qui supporte les sunnites (tout en déplorant les excès de Daech).  = Guerre pour la suprématie religieuse dans la région.
2°source de tension : intervention de la Russie, qui veut sauver son allié historique syrien et sa base navale de Tartous. Formation d'un axe russo-iranien, qui agace les Américains et les Saoudiens. Cette ambiance rappelle un peu la Guerre froide.
3° source de tension : Exode massif des populations civiles, terrifiées par la guerre (quelle que soit leur religion). Exode qui déstabilise les pays voisins (Jordanie et Liban : au Liban, 1.5 millions de réfugiés sur 4.5 millions d'habitants) et, depuis 2015, l'Europe, surtout la Suède et l'Allemagne. L'Europe est impuissante à trouver une solution .En outre, depuis 2015 (attentats du 13 novembre), Daech a décidé de frapper l'Europe, par haine des traditions européenne  (France = pays laïc, pays de liberté) et aussi pour porter le djihad dans le monde entier.  Daech souhaite créer une guerre civile entre musulmans des cités et chrétiens d’Europe.


Nous avons donc vu que le MO était un foyer de tension depuis près de cent ans. Zone riche en pétrole et emblématique au niveau religieux, elle a d'abord été  dominée  par les Européens au début du XX° siècle, avant de devenir, dans la 2° partie du XX° siècle, un enjeu de la guerre froid que se sont livrés à distance les Soviétiques et les Américains. Depuis 1991, les conflits se sont amplifiés : la situation au Proche-Orient semble inextricable, tandis que  l'Irak et la Syrie s'enfoncent dans la guerre civile. Ces différents conflits inquiètent de nombreuses chancelleries, et l'on peut se demander dans quelle mesure ces tensions pourraient  dégénérer et impacter le monde entier. On peut en effet s’inquiéter de savoir si le  nouveau président Trump sera capable  trouver un accord avec le président Poutine pour mettre un terme aux différents conflits du Moyen-Orient,  ou si, au contraire, il allait encore aggraver  les tensions, par ses différentes déclarations intempestives. 

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