LE
PROCHE et le Moyen-Orient, un foyer de conflits depuis la fin de la Première Guerre mondiale
Prob. Pourquoi le
Moyen-Orient est-il un foyer de conflits depuis 1919 ?
I. Une région à forts enjeux
: analyse de trois cartes pour une analyse de documents
A. La diversité culturelle et religieuse de la région
On compte 17
États dans l’espace du MO, en englobant la Palestine, "quasi-État",
non reconnu par l'ONU.
Analysons d'abord
les groupes linguistiques :
·
13
pays sont de peuplement majoritairement arabe, (en vert) surtout dans la « péninsule
arabique », ce sont les
« monarchies du Golfe » = Arabie, Qatar, Bahreïn, Koweït,
Emirats arabes Unis, Oman = 6 pays arabes, monarchiques, désertiques et
pétroliers. + 4 États du Proche-Orient
: Liban, Jordanie, Palestine et Syrie + 3 "gros" : Yémen, Égypte et
Irak
·
+ Peuplement
turc en Turquie (en rouge)
·
+
Peuplement persan en Iran, une langue indo-européenne,
(50% de la population), mais l'Iran est aussi une Babel linguistique : kurde,
azéri, turkmène, petite minorité arabophone
·
Peuplement
multiethnique en Afghanistan : pachtoune, hazâra, tadjik...
·
et 25
millions de Kurdes (violet) perdus à cheval entre
4 pays : Turquie, Syrie, Irak et Iran.
·
Enfin,
Israël est peuplé de Juifs, souvent venus d’Europe et d’Amérique. La langue des
Juifs est l'hébreu.
Démographiquement,
l'espace est peu peuplé : beaucoup de pays sont peu importants : 4 millions
d'habitants au Liban, 3 au Koweït, 2 au Qatar.... C'est l'espace des déserts !
A peine 4 millions d'habitants à Oman, un pays pourtant grand comme l'Italie !
On remarque 3 gros pays, toutefois, qui sont les géants démographiques du
secteur : Turquie et Iran : environ 80 millions d'habitants pour chaque pays,
et surtout Égypte, 90 millions d'habitants, LE géant démographique du monde
arabe (il n y a que 30 millions d'habitants en Arabie Saoudite). (Pour mémoire, la France faite 65 millions
d'habitants et l'Allemagne 80)
Au niveau religieux, l’islam domine
dans tous les pays, sauf en Israël, juif à 75%. Mais l’islam est divisé entre
le courant majoritaire : sunnite, et un
courant minoritaire, le courant chiite.
Cette division remonte à la mort de Mahomet,
en 632 : une partie des musulmans a estimé que le calife Abou Bakr devait
devenir le successeur du prophète : ces musulmans sont les sunnites. D'autres
ont estimé qu'Ali, gendre de Mahomet, méritait de lui succéder : ce sont les
chiites. Depuis cette date, les deux courants de l'islam se détestent.
Les chiites ont des chefs
religieux : ce sont les Ayatollah
(sunnisme = simples directeurs de prière). + des fêtes différentes comme
l’Achoura (fête de la flagellation avec des
chaînes, car expier ses fautes). Ils ont également des villes saintes : Qom en Iran et Karbala
en Irak, en plus des villes saintes de La Mecque, Jérusalem et Médine, communes
aux deux courants musulmans.
Les chiites sont totalement absents
d'Égypte, de Palestine et d'Israël. Ailleurs, ils forment une minorité
importante, souvent discriminée par les sunnites. Les chiites sont majoritaires
dans les 2 pays qui commencent par "i" : Iran
(90% de la population) et Irak (60%). Ils
représenteraient 40% de la population libanaise, mais pour le Liban, il est plus simple de retenir : 1/3, 1/3, 1/3 (un
tiers de sunnites, un tiers de chiites, un tiers de chrétiens). Problème :
la mésentente (euphémisme) est très forte entre
les deux courants. Mésentente qui provoque une guerre de religion
en Irak et en Syrie, au Yémen sous le regard de l’Iran, qui soutient les
chiites.
-Il y a des Juifs,
aussi. Autrefois, ils étaient nombreux dans tout le Moyen-Orient. Depuis 1948,
ils se sont regroupés en Israël, où ils vivent dans un climat de tension aux
côtés de leur voisin palestinien.
-Enfin, il y a
des chrétiens de diverses obédiences : des
catholiques, des protestants, des Arméniens, des coptes, des chaldéens, des syriaques,
des maronites, beaucoup d'églises, souvent héritières des premières communautés
de l'héroïque époque romaine (l'église
arménienne est la plus ancienne du monde), mais les chrétiens sont devenus
minoritaires dans tous les pays de la région. Ils ont longtemps formé l'élite
cultivée des villes du Moyen-Orient, mais, depuis plusieurs années, ils
sont partout persécutés par les
islamistes : églises incendiées, destructions de commerces, kidnapping des
jeunes filles avec "mariages forcés"...La plupart des chrétiens souhaite
émigrer en Occident. Exemple : la communauté des chrétiens d'Irak a
pratiquement disparu. Il n'y a qu'au
Liban que les chrétiens forment encore une communauté significative, en valeur
relative. Pour se distinguer des musulmans, les chrétiens du Liban sont souvent
trilingues : arabe, français, anglais.
Le découpage
géographique : Les États de la région sont
fragiles et les frontières
sont poreuses, car situées en plein
désert. Ce sont parfois des frontières tracées artificiellement par les Anglais
et les Français, dans les années 1930. Le sentiment d'identité nationale est
pour beaucoup d'habitants de ces régions une notion floue. Les populations se
réclament souvent d'abord d'une religion
ou d'une ethnie avant d'avoir le sentiment d'appartenance nationale. Exemple :
un Irakien arabe sunnite se sentira proche
d'un Syrien sunnite, et différent d'un chiite irakien.
Sur le plan
politique, seuls Israël et le Liban sont des démocraties. Partout ailleurs, des
régimes dictatoriaux, violents, adeptes de décisions arbitraires. L’autoritarisme se renforce en Turquie depuis
l'été 2016.
B. La question de l’eau et des hydrocarbures
1. Une région qui manque
d’eau
Les
capacités en eau sont insuffisantes dans la plupart des pays.
La
Turquie, montagneuse, fait figure de château d’eau pour les pays en aval :
Syrie et Irak. Les autres pays manquent d'eau.
Certains pays, qui ont les moyens, comme les monarchies pétrolières,
pompent l’eau de l’aquifère ou
construisent des usines de dessalement. Ces usines ont fait des progrès et consomment
moins d'énergie qu'autrefois, mais elles restent coûteuses à l'achat. L’Égypte
(Nil) et l’Irak (Euphrate, Tigre) peuvent irriguer leurs fleuves. !!
Tensions grandissantes à cause de la croissance démographique de la région et à
cause du réchauffement climatique. L'eau explique en partie les tensions locales
: Turquie vs Syrie Exemple : les Turcs ont construit de nombreux barrages sur
le Tigre et l'Euphrate : ils détournent l'eau aux dépens de la Syrie et de
l'Irak, qui se trouvent en aval.
Autre
exemple : La Palestine, la Jordanie et Israël se partagent un seul fleuve, le
Jourdain, renommé à cause de la bible, mais dont le débit n'est pas énorme.
Chacun accuse ses voisins de pomper l'eau de la nappe à son profit.
2. Une région qui possède beaucoup de pétrole
Tous les pays de la région ne sont pas pétroliers ! 7 pays
sont membres de l’OPEP. La création de
l’OPEP montre la volonté des pays de la région de s’unir pour être plus forts
et d’échapper à l’impérialisme américain (les Américains avaient le monopole du
pétrole dans les années 1950, la fameuse "Aramco"). Le Proche-Orient (Jordanie, Israël,
Palestine) possède peu d’eau et peu de pétrole. Cette situation explique
la grande diversité de niveau de vie dans la région : des États parmi les plus
riches du monde (Qatar, E.A.U., Koweït) côtoient des pays pauvres (Yémen, Jordanie, Égypte), sans
compter les pays dévastés par la guerre (Afghanistan, Irak et Syrie).
Certains pays ont du pétrole en
quantité correcte, mais ne sont pas membres de l'OPEP : Egypte, Turquie,
Part des réserves mondiales : à
eux 7, les pays de l'OPEP représentent 49.6% des réserves mondiales de pétrole
(60% pour d'autres sources). C’est donc une région essentielle pour le monde.
Le transport se fait avant tout
par la voie maritime : par le détroit d’Ormuz, qui est un détroit à
risque à cause de la mésentente
entre le géant sunnite et le géant chiite (Arabie et Iran). Autre détroit à
risque : Suez !
Cela montre que le Moyen-Orient est un
carrefour géostratégique, entre l’Asie et l’Europe. Il y a des oléoducs qui
traversent la région et aboutissent au port de Ceyhan en Turquie, mais la route est rendue difficile par l'instabilité
qui règne en Irak. . La route maritime, qui évite le cap de Bonne
Espérance passe donc par 3 détroits stratégiques qu'il faut surveiller :
Ormuz, Suez, Bab el Mandeb…
Depuis la
découverte des gaz de schiste, le prix du pétrole a diminué et la région est
moins indispensable pour l'économie mondiale.
II. Une histoire politique
et diplomatique complexe de 1919 à nos jours
Le Moyen-Orient est la région de
l’Asie située entre l’Europe et l’Inde. Il ne doit pas être confondu avec le
Proche-Orient, qui se limite à l’étroite bande de l’Asie méditerranéenne. Le
Moyen-Orient est un ensemble complexe : peuplée de nombreuses ethnies qui
ne s’entendent pas (Kurdes, Arabes, Perses, Turcs et Hébreux), cette région cumule les tensions depuis près
de cent ans. Cela peut s’expliquer par son rôle stratégique: l’eau y est rare
et précieuse, et elle peut entraîner des conflits. A l’inverse, le pétrole est
abondant, même s’il est absent de certains pays, et il suscite des convoitises.
Mais ce sont surtout les religions qui
aiguisent les conflits dans cet espace : l’islam est majoritaire dans
presque tous les pays, mais il est divisé en de nombreux courants qui ne
s’entendent pas, et le fanatisme religieux a
conduit à la persécution des religions minoritaires.
Pour toutes ces raisons, nous pouvons
nous demander quels types de conflits agitent le Proche et le Moyen Orient
depuis la fin de la Première Guerre mondiale ?
Après avoir vu
que le Moyen-Orient était dominé par les
grandes puissances européennes de 1919 à 1948, nous verrons que cette région n’a
pas été épargnée par les tensions de la guerre froide (1948 à 1991). Mais ces
tensions se sont encore accentuées depuis cette date, et nous les étudierons
dans une dernière partie.
A.
Le MO avant 1948
1.
1918-1920 : les mandats
européens
Après la I° Guerre mondiale, effondrement et démantèlement de
l’Empire ottoman, qui possédait tout le Proche-Orient arabe F et RU obtiennent
un mandat confiés par la SDN pour
diriger les anciennes régions ottomanes : les Français gouvernent la Syrie
et le Liban, et les Anglais gouvernent la Palestine, la Jordanie et l’Irak. Le
RU encourage le sionisme (et souhaite la
création d’un foyer national juif en Palestine). La France souhaite dominer
en Syrie au nom de la protection des catholiques d’Orient. Elle favorise la
création du Liban (indépendance proclamée en 1941 et officiellement reconnue en
1945). Les Européens tracent des frontières dans ces régions sans se soucier
des réalités du peuplement.
2.
Une lente émancipation
Certains territoires acquièrent leur indépendance dans
l’entre-deux-guerres : l’Irak en 1932 et l’Egypte en 1936. Les Français
sont évincés de la région dès 1941
3.
L'apparition des Américains
et des Soviétiques en 1945
Français
et Britanniques sont contraints d’associer des compagnies américaines à
l’exploitation du pétrole. Les accords de Quincy favorisent l’exploitation du
pétrole saoudien par les Américains (1945).
Quant
aux Soviétiques, vainqueurs de la II° Guerre, ils s'intéressent au Moyen-Orient
: ils aimeraient bien être entourés de pays communistes, comme en Europe. Ils
tentent de s'implanter en Turquie et en Iran en 1946. C'est un échec.
B.
Le Moyen –Orient pendant la guerre
froide
1. Israël, un État récent et
mal aimé des peuples arabes
1945
: émotion après la découverte des camps nazis (Buchenwald). Les Juifs dénoncent une énième persécution
dont ils sont victimes en Europe, et demandent à émigrer vers "la terre de
leurs ancêtres" où ils pourront enfin vivre en paix. En 1948, l’ONU a autorisé les Juifs à émigrer en
Palestine pour créer un État juif. La Palestine était en effet la terre où le roi David fonda l'État d'Israël
il y a 3000 ans (cf Ancien Testament). .
→ Création de l’État israélien en 1948, aux dépens des Palestiniens,
autochtones arabes et musulmans sunnites, qui sont chassés. Depuis, nombreuses guerres entre Israël et les pays
arabes alliés de la Palestine, 1948, 1956, 1967, 1973. Guerres à chaque fois
gagnées par Israël, qui, il est vrai bénéficie d'un matériel de guerre américain de
qualité.
2. Certains pays s'allient avec les USA , d'autres avec les
Soviétiques
Le Moyen-Orient est une région influencée par la Guerre froide que
se livre à distance USA et URSS jusqu'en 1989.
Certains
pays se méfient de l'URSS, car l'URSS de Staline est agressive et impérialiste:
Motifs : la longue frontière commune avec l’URSS, qui cherche à s'entourer
de voisins communistes. L'URSS avait eu des visées sur la Turquie en 1946. . Le
flanc sud de l’URSS est donc naturellement ancré au camp occidental (Turquie, Iran)
2°
raison de se rapprocher des USA : l’alliance économique des monarchies du Golfe
avec les USA concernant l'exploitation du pétrole. C'est le pacte de Quincy de
1945 : en échange d'un accès au pétrole (monopole du pétrole saoudien pour la Cie Aramco), les États-Unis
s'engagent à protéger militairement la dynastie des Saoud. L’alliance devient
donc durable entre les USA et les
monarchies du Golfe.
!! En 1973, l'Arabie Saoudite nationalise son pétrole. L'Aramco
devient la "Saudi Aramco". Néanmoins, les USA restent alliés à
l'Arabie Saoudite
D'autres pays musulmans s'allient avec
les Soviétiques:
Il
s'agit d'une coopération militaire, et pas une vraie alliance. Dans ces pays,
la haine d'Israël s'accompagne d'un rejet de son allié étasunien : 3 gros pays
adhèrent au parti "Baas" : l’Égypte du colonel Nasser, la Syrie et l'Irak.
. Baas = parti socialiste proche de l'URSS
+ nationalisme arabe anti-israélien. (En Égypte, le
Baas s'appelle le Wafd)
Ce
sont ces pays qui sont les plus hostiles à Israël. Ce qui donne l'impression
que la rivalité Égypte-Israël est un épisode de la Guerre froide. Mais ce n'est
pas si simple.
Le
soutien des pays de la région aux deux Grands n’est jamais total :
-
Ce
qui gêne les Arabes, concernant les USA, c’est leur alliance avec Israël,
considérée comme « haram »,
par les pays musulmans.
-
Ce
qui gêne les Arabes, concernant l’URSS, c’est le dogme athée du marxisme,
inconcevable dans des pays très croyants.
3. Des retournements
d'alliance
Deux retournements
d’alliance spectaculaires dans la région, l'un aux dépens de l'URSS, l'autre
aux dépens des USA.
-Au
dépens de l'URSS : 1970 : Mort du colonel Nasser. 1971 : l’Égypte de Sadate devient proaméricaine.
-Aux
dépens des USA : Janvier 1979, avec la révolution islamique en Iran. Le shah
est chassé du pouvoir. Les USA perdent leur meilleur allié dans la région.
L’Iran ne devient pas pour autant prosoviétique : dictature
théologique, pays inclassable !
L'Iran est quand même plus proche de la Russie, car haine des USA depuis
l'affaire de la prise d'otage de l'ambassade (444 jours de 1979 à 1981).
C.
Le Moyen-Orient de 1991 à nos jours
: 3 zones de tensions
1.
L’échec
des accords d’Oslo
Rappel : La Palestine est composée de 2 territoires : une
Cisjordanie, à l'est et une bande de Gaza, au Sud-ouest
Série de guerres entre Israël et les pays arabes voisins,
alliés des Palestiniens. A chaque fois, victoire d’Israël, allié des USA. Après
1973, les pays arabes renoncent à faire la guerre à Israël : trop difficile et
trop coûteux.
1° coup dur pour
les Palestiniens : la paix avec l'Égypte, en septembre 1978 : accords de Camp
David entre Sadate et l'Israélien Begin, sous la surveillance du souriant Jimmy
Carter. Le coup est très dur pour les Palestiniens, car l'Égypte était le plus
acharné des ennemis d'Israël, entre 1948 et 1973.
2° coup dur :
effondrement de l'URSS en 1991, qui implose et disparaît. Ruinée, la Russie se
désintéresse -momentanément- de la Palestine. En plus, la même année, les USA
montrent leur supériorité en écrasant l'Irak, lors de la guerre du Golfe. Plus
personne n'ose s'opposer frontalement aux USA... La Palestine est donc
totalement isolée. Tous ces événements incitent Yasser Arafat, le chef des
Palestiniens, à chercher un compromis avec Israël D'où la signature des accords d'Oslo.
En septembre 1993, les accords d’Oslo
devaient amener à la paix et la création progressive d’un État
indépendant palestinien, (à la suite d'une "feuille de route"). Oslo
est la première étape d'un "processus de paix". En 1993, la Palestine
n'est pas encore un État, mais un "embryon d'État", on l'appelle "Autorité
palestinienne", prémisse d'un futur État censé naître dans la décennie ...
Il faut en effet "apprivoiser" l'autre camp : les chefs ont signé la
paix, mais l'opinion publique israélienne et surtout l'opinion palestinienne ne
veut pas vraiment de cette paix. Pour beaucoup de Palestiniens, Arafat n'est qu'un
"vendu aux Juifs". Certains Palestiniens souhaitent même qu'il
subisse le même sort que le malheureux Sadate, assassiné en
1981 par des islamistes, qui lui
reprochaient d'avoir osé signer les accords de Camp David... Tout cela n'augure
rien de bon.
Et le "processus de paix" échoue, en effet, à cause des extrémistes de chaque camp. Progressivement, la confiance est rompue :
-
Les
Israéliens accusent les Palestiniens de vouloir détruire Israël. Les attentats
aveugles, qui ravagent Israël dans les années 1990, sont la preuve de la haine des Palestiniens,
selon eux. → L'Autorité palestinienne proteste de sa bonne foi et parle d' « éléments
incontrôlés ». A partir de 2004, les Israéliens bâtissent un mur de
séparation de 700 km de long entre Israël et la Palestine. Ce mur protège des
attentats, mais il attise la haine des
Palestiniens, d'autant que 8% du territoire palestinien y est englobé.
-
Les
Palestiniens accusent les Israéliens de multiplier les colonies en Palestine,
rendant l’existence d’un pays palestinien impossible.
-
Aucun
partage territorial ne semble possible : les deux camps exigeant la ville
sainte de Jérusalem comme capitale. L'esplanade des mosquées et le mur des
lamentations ne sont distantes que de quelques dizaines de mètres, dans la
vieille ville.
-
A
intervalles réguliers, les Palestiniens attaquent les Israéliens ; on parle d'Intifada
: jet de cailloux (1987, 2001) ou attaques aux couteaux (2015).
-
En
2017, la situation est totalement bloquée. Les Palestiniens vivent dans la
misère, les Israéliens vivent dans la peur.
2.
Les
interventions US en Irak et en
Afghanistan (2001 à 20011)
Irak, nouveau
foyer de crise depuis la Guerre du Golfe en 1991. L'Irak avait était
écrabouillée par les armées de G. Bush, mais, par miracle, le dictateur du Baas
Saddam Hussein était parvenu à se maintenir au pouvoir. Depuis Bagdad, il
lançait des discours agressifs envers les USA, mais son armée avait été
anéantie en 1991; il ne constituait donc pas une menace réelle pour les USA. De
plus, en temps que membre du Baas, il était plutôt laïc, et ennemi des
islamistes.
Oui, mais... Attentats du 11 septembre
2001 aux USA. Quel rapport avec l'Irak ?
En apparence, aucun.
A l'issue des attentats du 11
septembre, GW Bush attaque l’Afghanistan pour déloger Ben Laden. Une attaque
dans le cadre de l'OTAN, à laquelle participe la France.
Mais GW Bush en profite pour attaquer également Saddam
Hussein en Irak, en prétextant que ce dernier détiendrait des "armes de destruction
massive" (Große Lüge !)
Bref, Guerre contre Al-Qaida de Ben Laden en Afghanistan, et guerre contre Saddam en Irak.
Dans les 2 cas, illusion d’une
victoire rapide. (Fin officielle de la guerre en mai 2003 en Irak)
Mais dans les deux cas, une résistance
fanatique islamiste se développe progressivement. Attentats aveugles, attaques
suicides. Assassinats des populations qui osent se montrer amicales avec les
US. Les 2 pays plongent dans le chaos.
-En Afghanistan, les talibans
reprennent de la force, en s’appuyant sur la vente de drogue (pavot → opium).
La situation est confuse. Attentats.
-En Irak, les Iraniens soutiennent les
chiites, les Saoudiens soutiennent les sunnites, qui multiplient les attentats
et plongent le pays dans le chaos. . Lorsque les Américains quittent le pays,
en 2011, le conflit redouble. Les sunnites, qui refusent la domination des
chiites, sont progressivement dominés par des terroristes, qui sèment la
terreur. Les éléments pro-américains se font assassiner.
3. La guerre en Syrie depuis 2011
Contexte :
dictature de la famille El-Assad, de la minorité alaouite, proche des chiites.
D'abord Hafez El-Assad, de 1971 à 2000, puis son fils, Bachar, depuis l'an
2000. Des dictateurs violents mais laïcs (parti Baas), et qui, phénomène rare
dans la région, protègent les chrétiens. En tout, la Syrie abrite 22 millions
d'habitants : 80% sunnites, 10% chrétiens, 10% chiites, seulement 10% de chiites,
qui vivent dans la région littorale du
pays (= l'Ouest). La Syrie a longtemps été
à l'écart des conflits.
Mais elle connaît une révolte populaire en 2011. Les
Européens pensent naïvement qu’il s’agit d’une révolte du peuple contre le
dictateur El-Assad, et que le peuple réclame plus de liberté.
Mais il s’agit avant tout d’une
révolte des sunnites (80 % de la population, comme j'ai dit avant) contre le
chiite El-Assad, soutenu par l’Iran. L’Arabie saoudite, ainsi que le louche Qatar, soutiennent les manifestants sunnites. Les
manifestants sunnites syriens sont
rapidement dépassés par les extrémistes
sunnites d’Irak. Ces derniers créent
l’Etat islamique en 2013. L'EI contrôle des champs pétroliers, qui lui assurent
de bons revenus. Ses troupes rackettent également la population qui vit
sous son emprise. Terreur généralisée : massacres collectifs, mariages
forcés...
Depuis 2013, guerre féroce entre
l’armée syrienne à majorité chiite de
El-Assad et les sunnites de l’EI.
Début 2017 : 310 000 morts. Près de 5 millions d'exilés.
Conséquence :
en 2017, le conflit syrien est un condensé de tensions :
1° source de tension : la Syrie est
victime d’une guerre que se livrent à distance l'Iran, qui supporte les
chiites et l’Arabie, qui supporte les
sunnites (tout en déplorant les excès de Daech). = Guerre pour la suprématie religieuse dans la
région.
2°source de tension : intervention de
la Russie, qui veut sauver son allié historique syrien et sa base navale de
Tartous. Formation d'un axe russo-iranien, qui agace les Américains et les
Saoudiens. Cette ambiance rappelle un peu la Guerre froide.
3° source de tension : Exode massif
des populations civiles, terrifiées par la guerre (quelle que soit leur
religion). Exode qui déstabilise les pays voisins (Jordanie et Liban : au
Liban, 1.5 millions de réfugiés sur 4.5 millions d'habitants) et, depuis 2015,
l'Europe, surtout la Suède et l'Allemagne. L'Europe est impuissante à trouver
une solution .En outre, depuis 2015 (attentats du 13 novembre), Daech a décidé
de frapper l'Europe, par haine des traditions européenne (France = pays laïc, pays de liberté) et
aussi pour porter le djihad dans le monde entier. Daech souhaite créer une guerre civile entre
musulmans des cités et chrétiens d’Europe.
Nous avons donc
vu que le MO était un foyer de tension depuis près de cent ans. Zone riche en
pétrole et emblématique au niveau religieux, elle a d'abord été dominée par les Européens au début du XX° siècle,
avant de devenir, dans la 2° partie du XX° siècle, un enjeu de la guerre froid
que se sont livrés à distance les Soviétiques et les Américains. Depuis 1991,
les conflits se sont amplifiés : la situation au Proche-Orient semble
inextricable, tandis que l'Irak et la
Syrie s'enfoncent dans la guerre civile. Ces différents conflits inquiètent de
nombreuses chancelleries, et l'on peut se demander dans quelle mesure ces
tensions pourraient dégénérer et
impacter le monde entier. On peut en effet s’inquiéter de savoir si le nouveau président Trump sera capable trouver un accord avec le président Poutine
pour mettre un terme aux différents conflits du Moyen-Orient, ou si, au contraire, il allait encore
aggraver les tensions, par ses différentes
déclarations intempestives.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire